Chantage contre Mohammed VI, le Maroc imperturbable
Les avocats d’Eric Laurent et Catherine Graciet vont déposer une demande d’annulation des enregistrements de la rencontre du 27 août. Pour l’avocat du palais, Me Eric Dupond- Moretti, cette demande « n’a aucune chance d’aboutir ».
Depuis l’arrestation de leurs clients, et bien après leur mise en liberté sous contrôle judiciaire, les avocats d’Eric Laurent et de Catherine Graciet contestent la légalité des enregistrements réalisés par l’émissaire du palais et brandissent la menace de recourir à leur annulation pure et simple. Selon le Journal du Dimanche dans son édition du 6 septembre, la défense passera aux actes : une demande d’annulation des enregistrements de la rencontre du 27 août dernier devrait être déposée ce lundi 7 septembre.
Contacté par Challenge.ma, Me Eric Dupond-Moretti se veut serein. « C’est du vent! Cette demande d’annulation n’a aucune chance d’aboutir », explique-t-il. La légalité des enregistrements, à en croire l’avocat du palais, ne saurait être remise en cause, pour la simple raison que « quand on est victime de chantage, on a le droit de procéder à un enregistrement pour se défendre ».
La bataille des avocats des différentes parties prenantes de l’affaire semble se jouer désormais sur le terrain procédural, après avoir été entamée jusque-là dans les médias. En effet, si la partie marocaine reste imperturbable, la défense des deux journalistes se fait écho jour après jour de nouveaux extraits des enregistrements qui accablent davantage leurs clients, ce qui explique leur volonté de les annuler.
Ainsi, dans son édition du 6 septembre, le JDD rapporte des propos tenus par Catherine Graciet qui « sonne(nt) comme l’aveu que c’est bel et bien les journalistes qui ont fait la démarche ». Selon les extraits publiés par le JDD, à la question de l’avocat marocain « comment vous est venue l’idée de renoncer à cette entreprise marocaine ? », la journaliste française répond que « le contenu était grave, si ce n’était pas aussi effrayant, j’ai eu peur des conséquences, on ne savait pas trop ». « Je pense que c’était aussi pour ça que nous avons décidé de vous le dire », poursuit-elle avant de conclure : « ça partira dans la poubelle de l’histoire ». A la faveur de ces nouveaux extraits, on comprend aisément pourquoi le Maroc reste imperturbable dans cette affaire.