Clap de fin pour LH Aviation Maroc
L’avion LH-10 Ellipse ne sera finalement jamais fabriqué au Maroc.
En effet, après une année 2018 assez tumultueuse pour le fabriquant LH Aviation Maroc, la récente décision du Tribunal de Commerce de Melun (en Île-de-France), vient définitivement enterrer ce projet pionnier pour l’industrie marocaine. Aussi, les juges français n’ont laissé aucune chance au redressement judiciaire de LH Aviation, la maison mère de LH Aviation Maroc à 51%, prononcé en avril 2018 et ce, en déclarant récemment la liquidation judiciaire. Il faut dire qu’en l’absence de plan plausible de restructuration de ce petit constructeur aéronautique qui avait même réussi quelques années auparavant à attirer des investisseurs comme A Plus Finance, le redressement judiciaire ne pouvait mener nulle part.
Avant même cet atterrissage d’urgence de la maison mère française, la filiale marocaine créée en grande pompe en 2014 en partenariat avec l’homme d’affaires marocain Mohcine Karim Bennani (en marge du salon de l’aéronautique Marrakech Air Show) était finalement restée quasiment clouée au sol, suite à une mésintelligence entre ses deux actionnaires qui, après une courte idylle, ont rapidement croisé le fer devant la justice française en s’accusant mutuellement de manquements aux clauses contractuelles les liant l’un à l’autre. L’investissement de 10 millions d’euros (près de 110 millions de DH) pour une première tranche de l’usine de montage à l’aéroport de Nouaceur ne sera donc jamais finalisé, ni les 300 emplois cibles générés effectivement. Idem pour les 48 avions LH-10 Ellipse destinés aux marchés marocain et africain, que la filiale marocaine devait produire dès 2017 et qui resteront lette morte.
Rappelons que LH Aviation s’était positionnée sur le segment des drones tactiques monomoteurs destinés aux marchés de la sécurité et de la défense. En 2015, elle avait même réussi à décrocher un contrat auprès du ministère français de la Défense, mais faute de moyens financiers importants, l’entreprise a connu des déboires multiples ponctués par la décision fatale de la Direction Générale de l’Armement (DGA), de lui retirer toute autorisation de livrer du matériel militaire.