Sécurité sociale

CNOPS : les hospitalisations en tête des virements

La Caisse Nationale des Organismes de Prévoyance Sociale (CNOPS) a viré, entre 2006 et 2015, un montant global de 14,8 milliards de DH (MMDH) aux producteurs de soins dans le cadre de son tiers payant, dont 74% ont été engrangés par trois postes.

Dans son bulletin d’information « Point de vie » de janvier 2017, la Caisse fait savoir que les hospitalisations sont venues en tête avec 4,7 milliards de DH (32%) en l’espace d’une décennie, suivies des médicaments coûteux servis par la pharmacie de la CNOPS ou facturés en sus par les établissements de soins publics et privés (3,3 MMDH, soit 22%) et de la dialyse qui absorbe 20% des dépenses du tiers payant (2,9 MMDH).

Ainsi, les hospitalisations en médecine ont grimpé, entre 2006 et 2015, de 118% en raison de la revalorisation des tarifs de ce poste dans le cadre des Conventions Nationales en vigueur depuis 2006-2007, précise la CNOPS. Quant aux hospitalisations chirurgicales, la chirurgie en cardiologie a bondi de 110% entre 2006 et 2015, note la CNOPS, qui explique cette évolution par la revalorisation de la lettre clé K des actes de la chirurgie et la révision à la hausse des tarifs de certains actes de cardiologie avec la  Ligue Nationale de Lutte contre les Maladies Cardio-Vasculaires (LNLMCV) en septembre 2006 et avec les établissements de soins du secteur libéral en janvier 2007.

Pour sa part, la pharmacie des médicaments coûteux a connu une évolution globale de 79%, avec une augmentation exceptionnelle de 42% en 2007 en raison de l’élargissement de la liste des médicaments remboursables, ajoute la même source. Néanmoins, poursuit la CNOPS, ce poste a connu des évolutions annuelles négatives en 2011, 2012 et 2013 respectivement de l’ordre de 4%, 19% et 17% depuis l’application de la stratégie du générique au niveau de la pharmacie de la CNOPS, pour reprendre ensuite de l’élan en 2014, après le transfert des médicaments d’oncologie de la pharmacie de la CNOPS vers les centres d’oncologie privés, marquant par là un renchérissement des prix de ces médicaments coûteux.

Quant au poste relatif à l’accouchement, il a évolué de 333% entre 2006 et 2015 avec une augmentation importante de 42% en 2008 suite à la revalorisation du tarif de la césarienne dans le secteur privé, passant de 6.000 DH à 8.000 DH à partir de février 2008.
Élément saillant, les dépenses de l’accouchement par césarienne sont passées de 39% en 2006 à 82% en 2015 de l’ensemble des dépenses du poste accouchement. Une étude réalisée par la CNOPS a révélé des taux anormalement élevés du recours à la césarienne (56% en terme de fréquence), dépassant le seuil recommandé par l’OMS (entre 5% et 15%) et incitant les parties concernées à instaurer des mesures de maîtrise médicalisée de ce poste en constante évolution, fait remarquer la Caisse.

Les dépenses du poste dentaire des Cabinets dentaires mutualisés (CDM) ont enregistré de leur côté une évolution globale de 93% sur la période 2006-2015, relève la CNOPS, précisant que les dépenses de ce poste ont emprunté un trend annuel haussier à partir de 2008 (36%), suite à la révision des tarifs de responsabilité comme base de remboursement de ces actes en passant de 6,5 DH à 10 DH en décembre 2007. Et de noter que ce poste a connu aussi des évolutions importantes en 2014 (16%) et en 2015 (13%) suite à la décision du Conseil d’Administration de la CNOPS en décembre 2013 d’adopter la Tarification Nationale de Référence (TNR) pour les prothèses dentaires (12,5 DH la lettre D) et la révision du tarif de remboursement des soins dentaires pour atteindre 13 DH au lieu de 10 DH, et ce à compter de juillet 2014, pour passer totalement à la TNR pour les soins dentaires (17,5 DH) à partir de novembre 2015.

Sur un autre volet et avec une évolution globale de 193% entre 2006 et 2015, la prévalence des assurés atteints de cancers parmi la population assurée par la CNOPS se confirme (18.991 personnes déclarées en 2015 contre 1.366 en 2006) et ce, en l’absence actuellement de protocoles thérapeutiques notamment pour les tumeurs les plus fréquentes permettant de réguler les dépenses de soins y afférentes.
En se focalisant sur l’exercice 2015, l’ordre global est quasiment respecté : les hospitalisations chirurgicales y compris en cardiologie (28%), la dialyse (20%), la pharmacie (19%), l’accouchement (8%), le dentaire (6%), les hospitalisations médicales (6%) et l’oncologie (4%), assure la CNOPS.

 
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