Collecte des dépôts : les particuliers moins performants
Au cours de l’année 2018, les dépôts bancaires n’ont enregistré qu’une légère progression.
Cette situation est imputée à plusieurs facteurs, notamment la décélération du rythme de croissance des dépôts des particuliers résidents et des Marocains résidant à l’étranger et aussi la baisse drastique des dépôts des agents financiers (OPCVM, compagnies d’assurances et organismes de prévoyance sociale).
Les chiffres BAM arrêtés à fin décembre 2018 font apparaître que les dettes des banques envers les établissements de crédit ont augmenté de 30%, traduisant une forte hausse du recours au financement de la Banque centrale (71.1%), et que les dettes obligataires ont progressé de 6,1%. A la même date, les dépôts collectés auprès de la clientèle ont vu le rythme de leur progression baisser à 2,9% au lieu de 5,5 en 2017. De ce fait, la part des dépôts dans les ressources bancaires a perdu 1,7 point pour s’établir à 69,2% au profit des dettes envers les établissements de crédit qui ont vu leur part atteindre 9,7%. Celle des dettes obligataires s’est établie à 7,9%. Quant aux fonds propres, leur part est restée stable (9%).
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En 2018, les dépôts collectés auprès de la clientèle se sont établis à 928 milliards de DH. Les dépôts libellés en DH qui représentent 98% du total, ont enregistré une hausse de 3,3% contre 5,2% un an auparavant. Ceux en devises, ont connu une baisse de 10,7% après une hausse de 20% en 2017. Cette forte baisse est à mettre en relation avec la réforme de flexibilisation du régime de change entamée en janvier 2018.
En ce qui concerne les Marocains résidant à l’étranger, le rythme de croissance de leurs dépôts a nettement décéléré à 0,9% à fin 2018, après des hausses de 5,1% en 2017 et 5,5% en 2016, en s’établissant à 183 milliards de DH. Ce ralentissement s’explique par la baisse des transferts MRE de 1,5%.
Quant aux entreprises privées, leurs dépôts ont atteint 181,2 milliards de DH soit une augmentation de 4%. Les dépôts à vue, qui en constituent 71,4%, ont enregistré un recul de 0,6% alors que les dépôts à terme ont augmenté de 10,4%. De leur côté, les entreprises publiques ont vu leurs dépôts, constitués à 50% par les placements rémunérés, augmenter de 18,6% à 25 milliards de DH. Cette hausse a été favorisée par l’amélioration de leur trésorerie grâce au financement de leur crédit TVA.
Enfin, les dépôts des agents financiers (OPCVM, compagnies d’assurances et organismes de prévoyance sociale), ont totalisé 36,6 milliards de DH, soit une baisse de 20,4% contre une hausse de 25,8% l’année antérieure. Dans le détail, les dépôts des OPCVM, constitués à hauteur de 82% de dépôts à terme, ont reculé de 30,2% à 18 milliards de DH. S’agissant des dépôts des compagnies d’assurances qui représentent 13% des dépôts collectés auprès des agents financiers, ils ont enregistré une hausse de 4,5 % à 4,9 milliards de DH, dont 50% de dépôts à vue et 36% de dépôts à terme.