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Commissions bancaires : frein à l’inclusion financière ?

La banque, c’est du business par excellence ; tout est payant. Même si on dit parfois que la banque assure un service public, il ne faut jamais perdre de vue que le banquier est un commerçant qui cherche avant tout à réaliser des bénéfices. C’est la raison pour laquelle le client doit se comporter en bon comptable avec son banquier, pour éviter que la partie débit du compte ne soit plombée de commissions. Qui parmi nous n’a pas été surpris et parfois même choqué, en découvrant à l’occasion de la consultation de son compte, que son banquier lui prélève des sommes importantes en rémunération de services rendus. par C.A.H

Le prélèvement des commissions bancaires est une pratique courante non seulement au Maroc, mais dans tous les pays ; elles sont devenues une composante importante du produit net bancaire. Pour compenser la baisse des marges d’intermédiation, les banques ont tendance à tout facturer. Ce comportement fait l’objet de critiques virulentes de la part de la clientèle qui n’accepte pas que la banque facture ses services alors que les dépôts à vue lui sont confiés gratuitement. Certains y voient un facteur susceptible de ralentir la bancarisation de la population, du fait que les citoyens à revenus modestes sont parfois réticents à entrer en relation avec les banques à cause du poids des commissions bancaires.Quant aux clients présentant un intérêt commercial, ils n’hésitent pas à négocier avec leurs banques la réduction ou carrément l’exonération des commissions bancaires.
Consciente du risque que peut présenter la tarification des services bancaires pour l’inclusion financière, la Banque Centrale a imposé aux banques de la place d’assurer à titre gratuit les services bancaires de base. Leur liste qui comprenait au départ 16 services (voir encadré), sera étendue à compter du mois d’avril à d’autres opérations (voir encadré). Dans le but de transparence, la Banque Centrale impose de surcroit aux banques de porter à la connaissance du public, les conditions qu’elles appliquent à leurs opérations, «notamment en matière de taux d’intérêt débiteurs et créditeurs, de commissions et de régime de dates de valeurs».
Toutefois, il faut reconnaître que la publication des règles de tarification n’est pas suffisante ; le client a besoin aussi de connaître les conditions offertes par toute la place pour pouvoir faire le meilleur choix. Cette possibilité n’est pas encore offerte à la clientèle bancaire marocaine, contrairement à d’autre pays où le client dispose de toutes les informations lui permettant d’opter pour la banque dont la tarification répond le mieux à ses besoins. Dans ce cadre, il faut souligner qu’au niveau de l’Europe, tous les Etats membres de l’UE sont tenus de mettre en place depuis 2014, un comparateur officiel donnant la possibilité aux clients de comparer les prix pratiqués par toutes les banques. Pour favoriser la transparence et la concurrence entre les banques, il devient nécessaire d’introduire ce mécanisme au Maroc.

 
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