Conduite responsable : La route est encore longue !
C’est à l’occasion de la 3ème édition de la Conférence internationale pour la mobilité durable concoctée par Autoroutes du Maroc le 26 novembre courant à Marrakech, que la Fondation VINCI Autoroutes a livré les résultats du premier baromètre marocain sous le thème «les Marocains et la conduite responsable». Une étude riche d’enseignements. Premiers éléments de synthèse.
Réalisée par IPSOS auprès de 1.003 conducteurs marocains utilisateurs d’un véhicule ou d’un deux-roues motorisé et durant la période allant du 15 au 29 octobre 2018, ce baromètre a permis de brosser le portrait type de l’automobiliste ou du motocycliste dans le Royaume. De façon plus précise, il met en exergue leur perception et leur appréciation sur la violence routière. Une enquête qui s’est intéressée également aux incivilités et à d’autres facteurs de risques routiers comme l’impact que peuvent avoir sur la vigilance du conducteur les outils connectés, le manque de sommeil et l’hypovigilance.
La vitesse, un risque majeur
S’il est une tendance générale qui se dégage de ce baromètre, c’est bel et bien le comportement jugé dangereux du conducteur et sa capacité à enfreindre la signalisation verticale et horizontale. En effet, dépasser de quelques kilomètres/heure la limitation de vitesse indiquée touche 56% des personnes interrogées. 42% d’entre elles sont coutumiers du fait d’emprunter sur autoroute la voie du milieu ou la voie plus à gauche alors que celle de droite est libre. Que dire de l’oubli volontaire du clignotant dont 38% des sondés reconnaissent ne pas le mettre pour dépasser ou pour changer de direction. Des comportements auquels il faut associer la vitesse, premier facteur aggravant de la mortalité routière, ce qu’attestent 66% des sondés. Le réseau autoroutier n’est nullement épargné par le facteur de la vitesse, cité à 77% par les sondés comme cause principale des accidents de la circulation. Autre vecteur de risques, la somnolence au volant mentionnée par 39% des personnes interrogées. Faut-il préciser que plus de la moitié des sondés reconnaissent avoir pris le volant (55%) alors qu’ils se sentaient très fatigués. En se penchant avec acuité dans les habitudes de circulation routière quotidienne, l’étude révèle que la fréquence de conduite d’un automobiliste qui emprunte le réseau routier est de l’ordre de 88%. Par contre, ils ne sont que 29% à emprunter le réseau autoroutier.
Excès de confiance
L’attitude des conducteurs dans le Royaume, tout au moins la perception qu’ils ont à la fois de leur propre conduite et de celle des autres est très instructive, à en croire cette étude. La majorité des sondés se disent vigilants à 83% et reconnaissent être stressés à seulement 9% lorsqu’ils sont au volant. En revanche, pas de complaisance à avoir au sujet des autres conducteurs qui paraissent agressifs à 38%, voire stressés à 36%. Au chapitre des incivilités, la peur du comportement agressif de l’autre conducteur préoccupe 88% des sondés. L’enquête qui atteste à qui en douterait, que klaxonner de façon intempestive les conducteurs récalcitrants fait partie des habitudes quotidiennes (à 65%). Et si cela ne suffit pas, 50% des sondés ne rechignent pas à sortir une armada de jurons bien dosés.
Objets de tous les maux
Véritable révolution technologique pour la polyvalence d’utilisation qu’ils permettent, les smartphones pèsent de tout leurs poids dans les risques d’accidents de la circulation. Si 57% des sondés reconnaissent téléphoner en conduisant avec un kit mains libres ou du Bluetooth, 35% d’entre eux téléphonent sans kit mains libres tout en conduisant. Pire : manipuler son GPS, voire une application de navigation pendant la phase conduite, touche encore 25% d’entre nous.