Conseil de Bank Al Maghrib. Il va être plus cher de faire des emprunts
La Banque centrale du Maroc a décidé de relever son taux directeur. C’est ce que vient d’annoncer le Conseil de Bank Al-Maghrib a tenu ce mardi 27 septembre lors de sa troisième réunion de l’année 2022.
Il va être plus cher de faire des emprunts auprès des banques et des sociétés de crédits. Bank Al Maghrib. En effet, le Conseil de Bank Al-Maghrib (BAM), réuni mardi 27 septembre à Rabat, a décidé de relever le taux directeur à 2%. « Pour prévenir tout désancrage des anticipations d’inflation et assurer les conditions d’un retour rapide à des niveaux en ligne avec l’objectif de stabilité des prix, le Conseil a décidé de relever le taux directeur de 50 points de base à 2% tout en continuant à suivre de près la conjoncture économique, aux niveaux national et international, et en particulier l’évolution des pressions inflationnistes », indique BAM dans un communiqué publié à l’issue de la troisième réunion trimestrielle de son Conseil au titre de l’année 2022.
Lors de cette réunion, le Conseil a analysé les développements de la conjoncture internationale et relevé qu’elle reste marquée profondément par les séquelles de la pandémie et les implications de la guerre en Ukraine, à travers notamment la persistance du renchérissement des produits énergétiques et alimentaires, ainsi que des perturbations des chaines d’approvisionnement. Ces évolutions poussent l’inflation vers des niveaux exceptionnellement élevés, ce qui amène les banques centrales à renforcer le resserrement rapide et largement synchronisé de leurs politiques monétaires, induisant un ralentissement sensible de l’économie mondiale après le rebond qu’elle a connu en 2021.
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Au niveau national, le Conseil a noté que l’économie continue de pâtir de cet environnement externe défavorable et des répercussions d’une sécheresse particulièrement sévère, avec une nette décélération de la croissance et une forte accélération de l’inflation. Cette dernière continue d’être alimentée par des pressions d’origine externe, mais les dernières données disponibles montrent une large diffusion vers les prix des produits non échangeables. Par rapport à ses prévisions de juin, Bank Al-Maghrib table désormais sur un niveau d’inflation nettement plus élevé en 2022, suivi d’un ralentissement moins marqué en 2023.
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Selon BAM, les données relatives aux huit premiers mois de l’année indiquent que l’inflation a poursuivi son accélération pour atteindre 8% en août après 7,7% en juillet, 6,3% en moyenne au deuxième trimestre et 4% au premier. Elle est tirée essentiellement par le renchérissement des produits alimentaires et des carburants et lubrifiants. De surcroit, les données disponibles dénotent une diffusion de plus en plus large de la hausse des prix. Selon le Conseil, sur les 116 sections de biens et services qui composent le panier de référence de l’indice des prix à la consommation, 60,3% ont connu une augmentation de plus de 2% en août contre 42,2% en janvier.
Hausse des taux d’intérêt Vs Inflation
Il faut dire que cette décision censée lutter contre l’inflation. En quoi l’augmentation des taux d’intérêt permet-elle de lutter contre l’inflation ? Selon Abdeslam Touhami, Economiste, quand les taux sont hauts, on achète moins, on emprunte moins, que ce soit au niveau des ménages ou des entreprises. Les taux d’intérêt élevés rendent moins attractifs les investissements, car l’emprunt est plus cher, donc les investissements diminuent, la production des entreprises et les achats des ménages aussi. On ralentit l’économie et ainsi, on ralentit l’inflation. Puisqu’il y a moins de demande, les prix se stabilisent ou diminuent.