Dossier

Contrôle des produits de consommation: L’ONSSA sur tous les fronts (2/2)

En matière de contrôle, l’ONSSA  est en première ligne. L’office vient de mettre en place des procédures de traçabilité et de réorganisation pour faciliter le contrôle dans plusieurs secteurs. Plusieurs projets sont dans le pipe.

Devant la multitude d’organismes compétents, l’ONSSA a décidé de prendre les choses en main en se positionnant en tant que chef de file en la matière. Les réalisations enregistrées en 2012, prouvent clairement que cet office balise progressivement et plus largement son champ d’intervention. Dans le détail, la base de données de l’office recense désormais plus de 1450 établissements et entreprises alimentaires, de produits végétaux et d’origine végétale sur 2102 existants. L’objectif est d’avoir une vision plus large sur le circuit de production. En effet, suite à la promulgation de la loi 25-08 portant création de l’ONSSA en 2009 et de la loi 28-07 relative à la sécurité sanitaire des produits alimentaires en 2010, le Maroc est passé d’une approche de contrôle des produits finis par échantillons aléatoires, à une démarche assurant l’hygiène et la qualité à l’amont pour mieux protéger le consommateur. A ce niveau, il est à préciser que, « certes la mise en place de ce processus reste très lente, toutefois, cette voie est la plus sûre et la plus moderne pour contrôler ce qui se trouve sur le marché, quels que soient le mode de fabrication et les moyens de transport et de distribution», explique Jaouad Berrada, chargé de la gestion des affaires de l’ONSSA, lors de la conférence tenue dans le cadre du récent Salon MAFEX, Maghreb Food Exhibition. Pour y arriver, il faut, en effet, revoir la stratégie et définir toute l’organisation de la nouvelle structure et lui donner les moyens de ses ambitions, comme les laboratoires et les cabinets de contrôle privés. Par ailleurs, Jaouad Berrada, précise que «la difficulté vient du fait qu’il faut travailler sur plusieurs fronts et que dans ces différentes directions, la chaîne de fabrication, de transformation, d’entreposage et de distribution n’est pas la même».

Petites victoires
Pour arriver à ses objectifs, l’Office a commencé d’abord par la mise en place de procédures de traçabilité et de réorganisation de méthode d’exploitation par famille de produits. Dans le secteur avicole par exemple, l’ensemble des exploitations a été non seulement recensé, mais aussi entièrement chapeauté sur le plan sanitaire. S’agissant de l’élevage des ovins, bovins, caprins et autres, l’ONSSA a recensé et enregistré les étables et les a obligés de tenir un registre après les avoir identifiés. L’Office s’est également attaqué au chantier traçabilité des exploitations agricoles. Ainsi, après identification, ces dernières sont sensibilisées à la traçabilité, et, de manière générale, aux bonnes pratiques.

L’industrie balisée
L’autre cible de l’ONSSA est constituée des unités de transformation et de production. Dans ce domaine, il faut distinguer deux démarches. L’une concerne les produits à risques modérés ou négligeables comme le lait et les jus. Là, c’est le système d’autorisation d’exercer qui sera retenu. Mais dès qu’il y a une montée en charge du risque comme pour les viandes et les huiles de table, par exemple, c’est un système d’agrément qui sera adopté.

Quid de la pêche
Dans le domaine de la pêche, l’ONSSA estime qu’il sera difficile de généraliser la nouvelle approche, car les transformateurs et les conserveurs ont déjà quelques longueurs d’avance. Au niveau de la découpe des viandes, les grandes surfaces sont déjà agréées, après avoir été accompagnées par les services de l’Office.

L’apiculture… là où le bât blesse
Si l’ONSSA a réussi à préparer le terrain pour faciliter le contrôle dans certains secteurs, il y en a d’autres où l’essentiel reste à faire. C’est le cas de l’apiculture, bien que l’ONSSA ait signé un contrat-programme avec la fédération, notamment sur le volet sanitaire. Même chose pour les produits végétaux où un travail de recensement, de validation des normes et d’enregistrement a commencé, à travers la Fenagri, avec les minoteries et les huileries, même artisanales. Pour l’entreposage et le transport, le système d’autorisation et d’agrément est en train d’être généralisé. Au niveau de l’étiquetage, l’indication des allergènes ou de la valeur nutritionnelle deviendra obligatoire. L’ONSSA a donc placé ses pions sur quasiment tous les fronts, en attendant que les résultats se fassent sentir de manière plus sensible.

 
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