Coronavirus : au bord de la saturation, les hôpitaux craignent les affres de la deuxième vague
La situation est alarmante. Les hôpitaux sont au bord du gouffre. Avec l’augmentation exponentielle des cas de contamination ces dernières semaines, les professionnels du secteur de la santé craignent de plus en plus une saturation des salles de réanimation.
Le dernier bilan établi le 22 novembre, montre que le Maroc a enregistré 3979 nouveaux cas de contamination en 24 heures, portant le nombre des cas cumulés à 324.941. Les patients sous traitement sont au nombre de 49.168 (15.13%) et le nombre de cas sévères ou critiques est de 996, dont 186 nouveaux cas en 24H et 95 sous intubation. Le taux d’occupation des lits de réanimation dédiés au Covid-19 s’établit à 36%, tandis que le total des cas sous ventilation est de 435 cas. Il va sans dire, que la progression observée ces dernières semaines inquiète. « La situation est grave. Les hôpitaux sont au bord de la saturation », confirme le Professeur Kamal Marhoum El Filali, Chef de services des maladies infectieuses au Centre Hospitalier Universitaire (CHU) Ibn Rochd de Casablanca.
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« D’après mes informations, nous sommes assez mal au niveau du CHU parce que nous ne recevons que les patients du Covid-19 qui ont besoin d’unités de soins intensifs ou de réanimation. Et là, je peux vous assurer que la situation commence à être délicate. Je sais qu’il y a d’autres structures en dehors du CHU qui se sont mises à la réanimation au niveau de Casablanca, notamment celle installée à la Foire Internationale de Casablanca qui, normalement, est équipée pour prendre aussi en charge les personnes ayant besoin de soins intensifs et peut-être même de réanimation. Toutefois, reste à savoir si leur capacité peut aider à tenir encore longtemps si les contaminations poursuivent leur pic », explique-t-il. Force est de noter que la région de Casablanca-Settat concentre pas moins de 18% du total des cas de contamination au niveau national, soit la région la plus touchée du Royaume la plus touchée par la pandémie.
« Le nombre de besoins en lits de réanimation est en train d’augmenter de plus en plus et nous avons du mal à y faire face, notamment à Casablanca », précise le Chef de service des maladies infectieuses au CHU Ibn Rochd de Casablanca, qui est le plus grand hôpital du Maroc (45 hectares), avec 65 lits en réanimation. Toutefois, depuis l’apparition de la pandémie, quatre services de réanimation comprenant 70 lits supplémentaires ont été créés et équipés pour accueillir les malades du coronavirus. L’évolution de la situation ces derniers mois, suscite également des craintes chez le Professeur Moulay Mustapha Naji, Directeur du laboratoire de virologie à l’Université Hassan II de Casablanca. « Au vu de la situation actuelle, si nous n’appliquons pas les mesures barrières avec rigueur, il y a un risque de surplus de patients au niveau des hôpitaux, ce qui va inévitablement provoquer l’effondrement du système de santé dans les prochains mois », met-il en garde.
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« La situation est vraiment critique. Les salles de réanimation sont submergées au niveau des grandes villes du pays », ajoute le Professeur Moulay Mustapha Naji, insistant sur la sensibilisation de la population sur l’application rigoureuse des mesures barrières. Il faut préciser que les hôpitaux dans le reste du pays, ont également doublé leur capacité d’accueil en soins intensifs et en réanimation et se sont équipés de respirateurs artificiels en vu de faire face à la situation. Inutile de préciser que tout le système de santé est sous tension. Aujourd’hui, seul le vaccin constitue la seule lueur d’espoir au bout du tunnel. « C’est le vaccin qui va nous sauver de cette situation », conclut Moulay Mustapha Naji.