Les chroniques de Jamal BerraouiTribune

Coronavirus: Et pourtant… elle baisse

D’habitude, j’ai le triomphe modeste. Il m’est déjà arrivé d’avoir raison contre le discours convenu de la bienpensance, ou celui moutonnier du cercle politico-médiatique. Mais là, je vais me faire plaisir, parce que le sujet est grave et que mes contradicteurs ont manqué d’élégance.

Il y a 8 jours, j’ai écrit « Absurdistan ». Le style était nerveux, mais le contenu éclairé. J’y annonçais, que malgré les clusters, la courbe annonçait que nous avions atteint le PIC et que nous rentrons dans le plateau et que dans dix jours maximums les chiffres allaient baisser, nous permettant un déconfinement  progressif. Que n’ai-je pas fait ? J’oublie ceux qui laissaient entendre que j’étais pressé de sortir alors que cela fait des années que je ne sors de chez moi que très exceptionnellement. Ceux-là ne m’intéressent pas. Mais certains ont voulu faire de mon discours un appel au crime et de moi le responsable de l’irrespect grandissant des règles sanitaires. Cela fait mal quand on s’époumone chaque jour pour dire aux auditeurs que le maximum de discipline est le meilleur garant de retrouver des espaces de libertés.

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Monsieur Lyoubi m’a attaqué publiquement sur une question scientifique. Il a prétendu que ce n’était pas une courbe de Goss puisqu’elle variait comme un électrogramme. Visuellement, il avait raison, puisque l’on était dans la séquence des clusters. Pas scientifiquement parce que le plus important c’est le trend, pas les variations quotidiennes et qu’en principe, il faut nettoyer les chiffres de ceux des clusters dus à l’imbécilité humaine pour pouvoir correctement suivre l’évolution épidémique. Cela n’enlève rien à la valeur scientifique et opérationnelle de M. Lyoubi et de son équipe, mais ils ont eu tort et j’ai eu raison et c’est factuel et les faits sont têtus. J’avais pronostiqué que nous entamerons la baisse dans dix jours « maximum », nous y sommes déjà. Les batailles de clochers ne servent à rien, les débats peuvent servir.

Il nous faut un déconfinement progressif et différencié qui sauve les meubles économiquement, socialement, psychologiquement, sans risque sanitaire inconsidéré. Nous avons donc besoin de chiffres affinés qui puissent guider l’action publique. Nos scientifiques doivent fournir l’aide à la décision, pas le discours explicatif. La propagande n’est pas leur rôle et n’est pas à la hauteur de leur immense utilité sociale et de leur savoir.

 
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