Enseignement

Ecoles françaises au Maroc : le dur combat des parents d’élèves

La pandémie du coronavirus met à rude épreuve la relation entre les parents d’élèves et les établissements d’enseignement.

Depuis le déclenchement de la pandémie du covid-19 ayant poussé les autorités marocaines à prendre plusieurs mesures dont la suspension des cours au niveau de tous les établissements scolaires et universités pour limiter sa propagation, les parents d’élèves sont dans une situation inextricable. Ainsi, de son côté, le groupement d’Associations de parents d’élèves (API, APEK, CAPE et PEEP) souligne qu’il a, dès le début de la pandémie, largement relayé les inquiétudes remontées par les parents, au niveau des différentes autorités françaises. Notons que le groupement a entrepris plusieurs démarches pour faire entendre la voix de ses membres auprès des autorités concernées.

« Les Associations du groupement sont engagées à défendre les intérêts des élèves et des parents et plaident pour une prise de décision concertée et constructive. Ce n’est malheureusement pas encore le cas partout actuellement. Certes, le peu de concertation avec les représentants officiels locaux, peut être montrée du doigt, mais nous avons conscience de devoir resserrer nos rangs et continuer à sensibiliser au plus haut lieu, compte tenu de la dimension et des conséquences que cela nécessite pour dépasser cette crise inédite », révèle le groupement.

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Rappelons que le groupement a adressé un  courriel à Hélène Le Gal, Ambassadrice de France au Maroc, en date du 31 mars. Un courriel dans lequel il a présenté ses propositions pour soulager les parents d’élèves et a aussi appelé le réseau AEFE à montrer sa dimension mondiale par une solidarité envers les familles avec qui il œuvre, dans une volonté de sauvegarde, de partage et d’équité. « L’engagement exemplaire, de toutes et tous, a permis de maintenir jusqu’à présent une continuité de l’enseignement, quand bien même ces limites. Aussi, il nous parait pertinent de prendre des mesures adéquates pour maintenir les équilibres pédagogiques et financiers impactés, pour dépasser la situation actuelle », écrit le groupe dans son courriel, ajoutant que la crise actuelle a démontré les limites de l’enseignement à distance, et ce à travers le manque d’homogénéité des dispositifs pédagogiques et aussi les conditions d’apprentissage inégales d’une famille à l’autre.

« Il apparait ainsi que le maintien des conditions de frais de scolarité en l’état, comme si de rien n’était, ne ferait qu’exposer les familles du réseau à plus de vulnérabilité, au risque d’enregistrer des départs massifs lors de la prochaine rentrée. Il est donc important, en ces temps inédits, de montrer aux familles la solidarité qu’elles-mêmes ont démontrées ces dernières années, en assumant de larges augmentations de frais de scolarité pour financer, entre autres, les projets immobiliers de leur établissement », poursuit le groupement des associations de parents d’élèves.

En ce qui concerne les mesures urgentes à prendre énumérées par le groupe dans son courriel, on note la mise en place d’une aide de l’État français par la mise en place de bourses exceptionnelles pour les citoyens français, une aide de l’AEFE à travers une contribution à la caisse de solidarité de l’établissement pour les familles non-françaises (donation qui pourra être complétée par celles d’autres parents qui soient dans la mesure de le faire), une exonération sur les frais de scolarité du troisième trimestre de l’année scolaire 2019/2020, remboursement des avances sur les voyages déjà versées, remboursement des frais de cantine depuis l’implantation de l’école à distance, remboursement des frais d’activités extrascolaires/soutien si elles dépendent de l’établissement ou encore la priorisation des investissements en matière d’analyse, de développement et d’acquisition d’équipement et de solution de travail collaboratif et d’enseignement à distance tout en développant et mettant en œuvre des cursus de formation des enseignants pour la dématérialisation et l’usage des technologies numériques.

« A ce jour, aucune réponse claire n’a été faite à nos propositions et les mailings des administrations scolaires de Pôles insinuant l’accord des Associations de Parents d’Elèves au règlement de la facture du 3eme trimestre dans sa totalité, dénotent du manque de considération et de transparence à notre égard. Mais conscients des enjeux, nous restons confiants vis à vis du Gouvernement français, qui dans cette malheureuse crise, est conscient du poids et du rôle des parents pour la continuité du système AEFE », fait remarquer le groupement dans un courrier aux parents d’élève en date du 11 avril.

« Ainsi et pour notre part, nous vous proposons, chers parents, de retarder le paiement des frais de scolarité du 3ème trimestre, en attendant des réponses claires et concertées à nos courriers et à l’annonce de mesures de soutien par le Secrétaire d’Etat aux Affaires Etrangères comme il l’a assuré. Nous serons alors à même d’évaluer si nous sommes considérés comme otages ou comme partenaires à part entière, pour avoir défendu et participé à la continuité du système, en préservant les intérêts des parents que nous sommes », tranche le groupement, ajoutant que sa position est confortée par l’expérience récente vécue, à savoir l’absence de prise en considération de ses propositions lors des discutions de fin d’année 2019 concernant les augmentations pour la rentrée 2020-2021, et dont le résultat s’était soldé par une décision unilatérale des représentants locaux de l’AEFE, et ce malgré les instructions du gouvernement français et de l’agence.

 
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