Coronavirus : les professionnels de l’événementiel lancent un SOS
Le Groupement Professionnel des Prestataires de l’Évènementiel du Maroc (GPPEM) demande au ministère de l’Intérieur d’autoriser l’organisation d’événements tels que la conférence de la journée mondiale des villes, dont la clôture a été présidée le 4 novembre 2020 par le Chef du gouvernement. Objectif : sauver des milliers d’emplois.
La situation est critique. Le GPPEM avance que depuis huit mois, le secteur de l’événementiel avec toutes ses composantes (agences événementielles, prestataires, traiteurs, loueurs de salles, artistes, troupes musicales et folkloriques, traducteurs et interprètes, techniciens, freelances…) est à l’arrêt total. Ce sont plus 100.000 emplois directs et des milliers d’entreprises et d’auto entrepreneurs qui se retrouvent sans revenus. Leur avenir est plus qu’incertain.
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Le GPPEM, qui n’a cessé d’alerter les autorités sur la situation de grave crise que vivent leurs adhérents et tous les professionnels du secteur de l’événementiel depuis mars 2020, date d’interdiction des rassemblements de tous genres, ajoute qu’il pensait que le gouvernement allait répondre positivement à sa demande d’autoriser les événements de 50 à 100 personnes suivant des conditions sanitaires strictes. Cette demande a été déposée sur le bureau du Chef du gouvernement depuis des mois. Sauf que le Groupement a été étonné de la réponse du ministre de l’Intérieur à la question du groupe de la CGEM à la Chambre des Conseillers le 27 octobre 2020 sur la possibilité de reprendre les activités événementielles pour 50 à 100 personnes. Il a déclaré qu’on ne pouvait autoriser les acteurs de l’événementiel à reprendre. Le GPPEM avance comprendre les craintes du ministre. Toutefois, il n’est cependant pas convaincu que l’événementiel soit un vecteur de propagation du Covid-19. Le Groupement se demande pourquoi les autorités voient dans les événements de 50 à 100 personnes un danger, alors que des rassemblements se font tous les jours dans les souks, les marchés, les centres commerciaux, les cafés, les restaurants… Si ces rassemblements ne représentent pas une source de foyer de contamination, soutient le GPPEM, ceux du secteur de l’événementiel le sont encore moins. En effet, l’organisation d’événements de 50 à 100 personnes sera assurée par des professionnels habitués à la gestion des masses. Preuve en est la cérémonie de clôture de la conférence organisée à l’occasion de La journée mondiale des villes à Rabat.
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Le Groupement rappelle que l’organisation des événements de 50 à 100 personnes se fera dans le respect du protocole sanitaire qu’il a réalisé en partenariat avec Bureau Veritas et en étroite collaboration avec le ministère de l’Industrie et IMANOR. Le protocole attend sa finalisation et sa validation par les ministères de la Santé et de l’Intérieur depuis début juillet. En attendant, le GPPEM lance aujourd’hui un SOS au gouvernement car les professionnels du secteur de l’événementiel de tout genre agonisent. Il ajoute que les informations qui circulent et les cas de détresse rapportés tous les jours dans les réseaux sociaux augurent d’un avenir sombre pour les milliers d’opérateurs et leurs salariés. D’un autre côté, le contrat programme dédié au secteur de l’événementiel signé lors de la 10ème réunion du Conseil de Veille Économique, qui a abouti grâce au soutien du ministère de l’Industrie et de la CGEM, ainsi que les efforts déployés par le GPPEM et la Fédération Marocaine des Traiteurs, n’ont toujours pas été appliqués. Le Groupement estime que ce soutien ne pourra en aucun cas faire sortir les opérateurs de l’événementiel de cette crise.