Coronavirus : les traitements à base d’anticorps monoclonaux plus efficaces que les vaccins ?
De plus en plus de pays ont recours aux traitements à base d’anticorps monoclonaux pour traiter les patients atteints de covid. Ces traitements sont-ils plus efficaces que les vaccins ? Décryptage.
Alors que la campagne de vaccination anti-covid bat son plein dans la majeure partie des pays du monde, certains Etats veulent mettre toutes les chances de leur côté en misant sur d’autres traitements. Il s’agit notamment des traitements à base d’anticorps monoclonaux. En zone UE (Union Européenne), l’Allemagne est le premier pays à avoir recours à ce type de traitements antiviraux. Notons qu’il s’agit de traitements expérimentaux le coronavirus. On apprend ainsi que deux déclinaisons de ces traitements (le Casirivimab/Imdevimab de Regeneron et le Bamlanivimab de Eli Lilly) seront utilisées dans des hôpitaux universitaires allemands. Il est noter que la décision de l’Allemagne n’a pas attendu le feu vert des autorités de régulation de l’UE pour ce type de traitements.
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Dans la foulée, la France, à son tour, a aussi récemment annoncé qu’elle va accélérer ses travaux de recherche sur les traitements à base d’anticorps monoclonaux. Force est de rappeler que ce traitement a déjà été administré à Donald Trump lorsqu’il était hospitalisé en octobre dernier après avoir contracté le coronavirus. Mais que sait-on vraiment de ces traitements à base d’anticorps monoclonaux? Sont-ils plus efficace que les vaccins? De l’avis de plusieurs experts, les résultats de ces traitements sont prometteurs. Selon le groupe pharmaceutique américain Eli Lilly, le traitement à base de Bamlanivimab/Etesevimab réduisait de 70 % les hospitalisations et les décès chez des patients à haut risque ayant été testés positifs au coronavirus. De son côté, le groupe Regeneron a fait savoir que ses résultats intérimaires sont positifs pour son essai de phase 3 sur le REGEN-COV, pour une utilisation à titre préventif (avant infection par le virus). De même, on note que le traitement du groupe Eli Lilly permet de réduire la charge virale des patients ainsi que leur temps de convalescence.
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« On pensait tout d’abord qu’ils étaient utiles surtout pour les patients en état critique afin de réduire la charge virale, mais des essais cliniques ont prouvé récemment qu’ils semblaient être plus efficaces au début de la maladie ou comme agent protecteur », a détaillé Danny Altmann, immunologue à l’Imperial College of London. Peut-on les substituer aux vaccins anti-covid alors ? A cette question, la communauté scientifique est unanime : ces traitements n’ont pas vocation à remplacer les vaccins. «Ces traitements protègent beaucoup moins bien qu’un vaccin, qui protège sur le long terme, et qui oblige le patient à produire ces anticorps », explique un expert.
Danny Altmann, immunologue à l’Imperial College of London, va d’ailleurs plus loin en expliquant qu’en ce qui concerne ces nouveaux traitements, les anticorps générés disparaissent après environ huit semaines. On apprend aussi que pour que ces traitements soient efficaces, ils doivent être administrés au début de la maladie, ou juste avant, chez les personnes à risques. L’autre frein porte sur leurs prix. En effet, à ce niveau, on note qu’une seule dose de ce traitement à base d’anticorps monoclonaux peut coûter jusqu’à 2.000 euros contre 1,78 euro pour une dose du vaccin AstraZeneca ou 15 euros la dose pour le vaccin Moderna. Aussi, selon plusieurs experts, rien ne prouve aujourd’hui de façon claire que ce traitement antiviral est efficace contre les nouveaux variants du coronavirus.