Santé

Coronavirus : quel scénario en cas de « laisser faire » ?

Plusieurs dizaines de personnes ont bravé l’état d’urgence sanitaire et marché, dans la nuit de samedi à dimanche, à Tanger, Salé et Fès, alors que le gouvernement ne cesse d’appeler les Marocains à rester chez eux, dans le cadre de la stratégie visant à lutter contre la propagation du coronavirus. Une situation qui contraste avec un rapport publié par l’Imperial College, spécialiste des modélisations des épidémies, dont les conclusions font froid dans le dos. Explications.

Les images qui ont fait le tour de la toile ont choqué plus d’un internaute marocain. Pendant que le coronavirus continue de faire des victimes partout dans le monde, notamment au Maroc, avec 122 cas de contamination confirmés (lundi 23 mars à 11 h), de nombreuses personnes n’ont pas respecté le confinement à Fès, Salé et Tanger, dans la nuit de samedi à dimanche, elles sont sorties dans la rue pour manifester. Pourtant, les pouvoirs publics ont pris des mesures drastiques en imposant le confinement afin de lutter contre la pandémie. C’est dire qu’il y a encore beaucoup de personnes qui ne mesurent toujours pas la gravité de la situation. Elles ne savent certainement rien du rapport d’Imperial College London qui a obligé le Royaume-Uni à modifier sa stratégie de lutte contre le coronavirus en alignant enfin son plan de bataille contre le Covid-19 sur le reste des pays européens. Que dit cette publication d’Imperial College London, spécialiste des modélisations des épidémies, jusqu’à effrayer le gouvernement britannique ?

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Force est de dire que les conclusions de l’étude font froid dans le dos. Ces chercheurs britanniques ont modélisé les données connues de l’épidémie de coronavirus et ont mis en évidence des projections avec un potentiel taux de mortalité très élevé en cas d’application d’une stratégie dite d’atténuation. Selon ces projections, la doctrine du « laisser-faire », un temps prôné par le Premier ministre britannique Boris Johnson avant qu’il ne demande finalement à ses compatriotes de rester à la maison, aurait pu provoquer 510.000 morts du nouveau coronavirus, avec un pic de mortalité estimé à la fin du mois de mai ou le début du mois de juin. Pour les Etats-Unis, les chercheurs évoquent 2,2 millions de morts potentiels si rien n’était entrepris. Le tout dans un pays dit « développé » avec un système de santé performant, alors qu’adviendrait-t-il dans les pays dit « moins développés ? ». 

Enfin, le rapport explique que si le gouvernement britannique agit rapidement pour réduire la propagation du virus, alors le nombre de décès dans le pays chuterait à environ 20.000 personnes. Pour cela, selon les chercheurs, il faudrait obliger la population à éviter tout contact, isoler les cas et fermer les écoles et universités non pas pour quelques semaines, mais quelques mois. Une publication qui fait peur, mais qui a eu le mérite d’alarmer les autorités outre-Manche et outre-Atlantique. Combien nous aurions voulu que tous ces marcheurs à Fès et Tanger prennent conscience de l’extrême gravité de la situation, tant le rapport d’Imperial College London sonne le tocsin

 
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