Coronavirus : Un peu de bienveillance pour les dirigeants
La Covid-19 a constitué partout dans le monde une situation inédite, qui a mis en difficulté les dirigeants, y compris ceux qui étaient très populaires. Rares sont ceux qui gardent des niveaux d’adhésion élevés à leur politique, après des mois de gestion d’une pandémie déroutante et surtout de ses impacts économiques. C’est quelque part très injuste.
Sur le plan sanitaire, le confinement s’est imposé, comme moyen d’arrêter la propagation du virus. Mais il y a trois mois, ceux qui croyaient dans la théorie de l’immunité, s’appuyaient aussi sur des avis de scientifiques de renom. Le Premier ministre britannique a fait volte-face rapidement face aux chiffres de l’hécatombe, Bolsonaro le brésilien s’entête. Mais globalement l’angoisse sanitaire a fini par l’emporter, parce que les politiques ont eu peur d’assumer la responsabilité de milliers de morts. Cette attitude a un coût et il est énorme. Une économie à l’arrêt, du chômage massif, la précarité qui s’étend. Chaque pays a réagi de façon particulière. Mais tous ont tenté de sauver des entreprises et de soutenir les couches les plus faibles. Cela se révèle insuffisant, parce que l’impact durera deux ans selon les plus optimistes et que des plans de relance sont en préparation.
Lire aussi|Etat d’urgence prolongé, mais voici ce que pourrait annoncer El Otmani pour alléger le confinement
Dans ce contexte, même les plus libéraux, ceux qui s’étaient fait élire sur le dogme de l’orthodoxie budgétaire ont creusé les déficits et recouru massivement à l’endettement. Cette crise est sans nulle autre pareille. La pandémie a tout simplement, arrêté le monde, la vie sociale. Personne ne peut prétendre qu’il y avait des recettes prêtes à l’emploi face à cette situation inédite. Refaire le match est intellectuellement malhonnête et politiquement peu positif. Ergoter sur les dates du confinement, sa durée, n’apporte pas grand-chose. Par contre, un débat sur la lutte contre les inégalités, l’écologie… est nécessaire… face à une situation inédite, les gouvernements ont fait ce qu’ils ont pu en fonction des connaissances du moment, très fluctuantes du reste. Toute ressemblance avec nous est un pur hasard.