Couverture médicale : Le secteur public bat de l’aile
Comment se porte l’Assurance maladie obligatoire (AMO) ? La réponse se trouve dans le rapport 2018 de l’ACAPS. Si le régime du secteur privé affiche des chiffres positifs, celui du secteur public enregistre par contre des chiffres qui ne sont pas rassurants quant à sa viabilité.
En sa qualité d’autorité de contrôle de la prévoyance sociale, l’Autorité de Contrôle des Assurances et de la Prévoyance Sociale (ACAPS) a révélé dans son rapport annuel récemment publié, les données se rapportant au secteur de la couverture médicale et plus précisément l’assurance maladie obligatoire de base. En termes de population, le rapport indique que l’Assurance Maladie Obligatoire (AMO) couvre 9,5 millions de bénéficiaires (dont 67,3% couverts par l’AMO-CNSS) pour 4,1 millions de cotisants, soit un actif pour plus de 2 bénéficiaires. Les bénéficiaires de l’AMO-CNSS sont au nombre de 6,4 millions alors que ceux de l’AMO-CNOPS sont au nombre de 3,1 millions. Quant aux cotisants, leur nombre est de 2,8 millions pour l’AMO-CNSS et de 1,3 million pour l’AMO- CNOPS.
Les cotisations au titre des deux régimes se sont établies en 2018, à 12,4 milliards de DH (MMDH) dont 58,8 % au titre du régime CNSS, en évolution annuelle moyenne de 8,2% sur les cinq dernières années. Cette hausse demeure inférieure à celle des prestations sur la même période (9,5%) qui ont atteint en 2018 le montant de 9,1 MMDH contre 8,3 MMDH en 2017, soit une hausse de 10,3%.
De leur côté, les réserves techniques constituées en 2018, se sont élevées à 4 MMDH contre 3,9 MMDH en 2017, soit une hausse de 4,3%. Au titre de l’exercice 2018, les excédents réalisés par le régime AMO-CNSS ont atteint 3,8 MMDH alors que le régime AMO-CNOPS a enregistré de son côté, un déficit de 2,8 millions de DH. Le montant des excédents cumulés a ainsi atteint 36,1 MMDH contre 32,3 MMDH en 2017. Reste à souligner que ces excédents reviennent en bonne partie à l’AMO-CNSS qui intervient pour 29 MMDH contre seulement 7 MMDH pour l’AMO-CNOPS.
Sur le plan des équilibres financiers, le régime AMO-CNOPS a enregistré en 2018, un solde technique (cotisations-prestations et frais) excédentaire de 30,1 millions de DH contre un solde déficitaire de 12,6 millions en 2017. Le résultat global est déficitaire pour la deuxième année consécutive en se situant à – 2,8 millions de DH contre – 22,5 millions en 2017. Quant au régime de l’AMO-CNSS, il enregistre des résultats positifs avec un solde global de 3,8 MMDH contre 2,9 Mrds en 2017.
De son côté, le régime AMO-étudiants se porte relativement bien. En termes d’effectifs, il a enregistré en 2018, une évolution de 2,5% par rapport à l’année 2017 pour atteindre 73.473 étudiants couverts dont 99,8% viennent des établissements publics. Les cotisations collectées au titre de ce régime ont atteint 17,6 millions de DH en 2018, soit une baisse de 10,1% par rapport à 2017. Quant aux prestations et frais payés, ils se sont établis à 4 millions de DH contre 2,9 millions en 2017. Le régime AMO-étudiants a en outre, enregistré, pour la troisième année consécutive, un solde technique excédentaire qui s’est élevé à 13 millions de DH et un excédent global de 6,7 millions de DH.
Concernant le secteur mutualiste, le rapport de l’ACAPS souligne qu’il est constitué de 28 sociétés mutualistes opérant dans les secteurs public, semi-public et privé. Elles assurent au profit de leurs adhérents et aux membres de leurs familles une couverture médicale de base et/ou complémentaire ainsi qu’une couverture contre les risques décès, vieillesse, invalidité et accidents de travail.
Les sociétés mutualistes comptaient à fin 2017, pas moins de 1,3 million d’adhérents pour une population de 3 millions de bénéficiaires. En 2017, elles ont collecté 2 MMDH de cotisations, en stagnation par rapport à l’année 2016. Quant aux prestations, elles se sont établies au cours de la même année à 1,6 MMDH, en progression de 0,9% par rapport à 2016. Pour leur part, leurs fonds de réserves et réserves techniques ont totalisé 6,2 MMDH, soit une hausse de 5,1% par rapport à l’année 2016.