Covid-19. La suspension des tests salivaires Gigalab estomaque les pharmaciens
Le ministère de Santé a décidé lundi 23 août 2021 la suspension du certificat d’enregistrement du test salivaire de Gigalab. Une décision qui a vivement surpris les pharmaciens.
Dans une circulaire signée par le ministre, Khalid Ait Taleb, la société est également tenue de retirer sans délai le produit Gigalab Covid-19 du marché, en plus d’informer tous les professionnels de santé de la suspension du certificat d’enregistrement du test salivaire proposé en vente sur les réseaux sociaux et sur WhatsApp.
« C’est le désarroi total. Le ministère de tutelle a autorisé les structures de soins privées à réaliser les tests de dépistage, conformément au cahier des charges, tout en excluant les officines. Ce que je ne comprends pas est que nous sommes 13.000 pharmacies à travers le Royaume. Nous sommes des docteurs en pharmacie spécialisés en médicament et dans le dépistage. Le malheur est que notre pays veut éradiquer la pandémie, or il y a certaines zones reculées au Maroc où la poste n’existe pas mais qui sont dotées d’une pharmacie. Si cette dernière commercialisait les tests de dépistage, un cas positif y trouvera également l’assistance pour appliquer le protocole thérapeutique tout en bénéficiant des conseils nécessaires, en plus de le rassurer de manière très familiale car le pharmacien et son équipe sont considérés indiscutablement par le client comme sa propre famille sinon plus », souligne Mostapha Drissi Daoudi, docteur en pharmacie et chercheur en aromathérapie.
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« Signalons que certaines villes comme Ifrane, avec ses 30.000 habitants, ne dispose d’aucun laboratoire d’analyses. Par contre, 20 pharmacies sont éparpillées dans toute la ville et donc pas d’accumulation de patients dans un cabinet médical ou la nécessité de prendre un taxi ou un bus Ifrane-Fés (multiplication de risques) », ajoute le docteur.
Il estime qu’il s’agit d' »une décision politique vide de sens. En plus, sur le volet financier, le pharmacien propose ce test à 110 ou 120 DH, somme qui est à la portée du marocain qui se retrouve aujourd’hui acculé entre les dépenses de Aïd Al-Adha du mois dernier et de la rentrée scolaire. Au lieu de le faire à 120 DH dans une pharmacie, on l’oblige à le faire à 450 DH chez un médecin ou à 700 DH dans un laboratoire ».
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« N’oublions pas également que le pharmacien marocain est très discret et partage des relations de confiance avec les citoyens. Nous sommes équipés à 95% d’Internet, donc il peut facilement être en relation avec la plateforme du ministère de l’Intérieur pour soumettre la C.IN. de tout citoyen testé positif au coronavirus, participant ainsi aux efforts de lutte contre la propagation de la pandémie », conclut ce propriétaire d’une pharmacie.