Covid-19 : la technologie marocaine à la rescousse
Selon la presse internationale, la pandémie de Covid-19 aura permis de révéler que le Royaume du Maroc a un potentiel d’innovation scientfique et technologique insoupçonné. Par sa gestion surprenante de la crise sanitaire, le Maroc est parvenu à se distinguer.
Dans sa lutte contre la pandémie, le recours du Maroc au potentiel technologique et industriel du pays a pris moult formes allant de la production des masques et des respirateurs artificiels, à la production des kits de test et à la conception des applications dédiées.
Le port de masque étant devenu obligatoire, le Royaume s’est lancé dans la fabrication de masques à des prix très compétitifs. C’est à l’initiative du ministère de l’Industrie et grâce aux subventions du Fonds spécial antiCovid-19, que des usines de textile locales se sont reconverties pour produire des masques à partir de matériau non tissé, également produit localement. Au total, 34 usines produisent en masse plus de 7 millions d’unités par jour, un exploit. À cette dynamique, s’est jointe une troisième catégorie d’industriels, de spécialités confondues, qui ont choisi de confectionner d’autres produits de protection telles les visières, les cabines de dépistage, les cloisons isolantes pour véhicules, les paillassons désinfectants… etc. Le résultat est là. En quelques semaines, après la constitution d’un stock de sécurité, le Maroc est devenu un exportateur de masques vers l’Europe et l’Afrique.
Quelques jours après, une équipe de chercheurs marocains ont annoncé l’invention d’un masque intelligent de détection automatique à distance du Covid-19, baptisé «Midad». Ce masque est accompagné d’une application, qui propose une méthode de prédiction et de diagnostic de la maladie. Selon ces chercheurs, le masque présente une technologie innovante de détection des symptômes du Covid-19, comme la fièvre et la toux sèche, et peut transmettre des données de santé aux autorités sanitaires à travers un smartphone via Bluetooth. Autres performances industrielles, des ingénieurs en aéronautique se sont lancés dans la conception et la production des respirateurs artificiels 100% marocains. Ces respirateurs sont fabriqués conformément à des normes aéronautiques de hauts standards. Un premier lot de 500 respirateurs est en cours de fabrication en attendant d’augmenter la cadence de production dans les prochains jours. D’autres individualités ont fait partie de cet élan. Un jeune inventeur, issu de la ville de Youssoufia, a réussi à développer un distributeur automatique de liquide désinfectant, à faible coût. Ce distributeur automatique, qui fonctionne selon le système infra-rouge, peut être utilisé aux entrées des hôpitaux, des usines ou des lieux publics, et permet de stériliser les mains sans avoir à toucher le distributeur.
Et pour tenir le virus à distance, des drones dotés d’une technologie marocaine sont entrés en jeu. Ces drones sont utilisés pour la désinfection des lieux publics et, équipés de caméras thermiques, détectent les citoyens ayant une température plus élevée à la normale. Dans la région de l’Oriental, les autorités ont utilisé des drones équipés de haut-parleurs pour conseiller les gens de rester chez eux et avertir les récalcitrants.
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Le secteur de la santé a pu aussi surprendre avec une très bonne gestion des stocks de médicaments grâce à laquelle aucune pénurie n’a affecté le traitement des patients. Et pour cause, les médicaments essentiels sont fabriqués au Maroc. De même, le gouvernement a décidé de prescrire la chloroquine comme protocole de soin officiel, en réquisitionnant la production locale de l’usine Sanofi.
Dernière performance technologique, la Moroccan Foundation for advanced science, innovation and research (MAScIR), institution de recherche/développement basée à Rabat, a annoncé avoir conçu le premier kit 100% marocain de diagnostic du Covid-19. Ce diagnostic spécifique, à haut degré de sensibilité et de fiabilité et au coût maîtrisé, mis au point dans ses laboratoires de biologie médicale, a été soumis à un processus de validation dans des centres biologiques et virologiques de référence. A l’issue des essais, le test a obtenu la validation de laboratoires agréés nationaux et étrangers, notamment des FAR et de la Gendarmerie Royale ainsi que de l’Institut Pasteur de Paris. MAScIR a indiqué qu’à l’heure actuelle, l’objectif a été fixé autour de la fabrication de 10.000 kits avant la fin du mois de juin 2020, pour ensuite aller vers une production plus conséquente qui couvrirait le besoin national en la matière.
En l’espace de deux mois, souligne un journal français, une vingtaine de demandes de brevets d’invention ont été déposées au Maroc dans le domaine de la santé et des nouvelles technologies permettant de lutter contre le Covid-19.
COVID-19 : MOBILISATIONTION OPTIMALE DES TECHNOLOGIES DE L’INFORMATION
Après les performances industrielles, c’est aux technologies de l’information et de la communication d’entrer en jeu avec la conception, en quelques semaines, de quatre applications pour circonscrire la propagation du virus. C’est la police marocaine qui a annoncé les couleurs, en mettant en place une application mobile pour traquer les déplacements et suivre les gens qui ne respectent pas les restrictions imposées dans le cadre de la lutte contre le Coronavirus. Plus précisément, cette application, a été mise au point par des ingénieurs de la DGSN afin de permettre à la police de s’informer sur les barrages de contrôle par lesquels le citoyen est passé, facilitant ainsi le processus de suivi de ses mouvements.
De même, une équipe scientifique de l’École Nationale des Sciences Appliquées (ENSA) relevant de l’Université Cadi Ayyad à Marrakech a réussi à développer une application mobile « Marocovid » qui permet d’identifier la liste des personnes qui ont été en contact d’un malade du Covid-19. Cette application est basée sur le principe de la sensibilisation des citoyens à même de leur permettre de surveiller, eux-mêmes, leurs contacts, sans avoir à envoyer leurs identités ou informations personnelles à une quelconque base de données centrale. Les statistiques issues de ces informations seront exploitées afin de déterminer la probabilité d’une infection par le Covid-19 et d’évaluer ainsi la nécessité, voire la priorité d’effectuer des analyses pour chaque individu.
Dans le même sens, une solution mobile, officielle cette fois, a été réalisée conjointement par le ministère de la Santé et le ministère de l’Intérieur en association avec les organismes compétents au Maroc. Il s’agit de l’application « Wiqaytna », qui est une solution mobile qui alerte son utilisateur si un autre utilisateur qui se trouvait à proximité durant les 21 derniers jours est confirmé positif. En cas de notification, les équipes du ministère de la Santé procèdent à une évaluation du risque d’exposition et entrent en contact avec le cas notifié. Ce nouveau dispositif aidera à prendre en charge plus rapidement les personnes exposées à des cas confirmés Covid-19 et limiter ainsi la circulation du virus. En une semaine à peine, cette application a franchi la barre d’un million de téléchargements. D’autres applications ont vu le jour telles « docteur24.ma ». C’est une plateforme de dépistage en ligne développé par « Pip Pip Yalah » en partenariat avec la Faculté de Médecine et de Pharmacie de Fès. C’est la première plateforme de dépistage en ligne, porté par le Dr Saad Benjelloun, qui consiste à donner la main à l’utilisateur de faire lui-même un premier diagnostic avant de passer à l’étape de la mise en relation avec un médecin. En effet, à travers un questionnaire scientifique dûment rempli, l’application permet d’établir un diagnostic, en 2 minutes, de la situation médicale du répondant face aux symptômes de la Covid-19. Cette initiative permettra, tout d’abord, de réduire le flux d’appels des personnes non suspectes d’infection au Coronavirus et réduire le flux de consultations aux urgences pour suspicion d’infection et de diminuer le risque de contamination du personnel de santé. Les quatre applications respectent parfaitement la vie privée, car elles ont été autorisées par la Commission nationale de contrôle de la protection des données à caractère personnel (CNDP).
Ainsi, l’épidémie Covid-19 «montre le talent et les facettes inconnues de nos voisins », indique un journal ibérique.