Crise alimentaire mondiale : Les Marocains doivent-ils s’inquiéter ?
La FAO, l’OMS et l’OMC tirent la sonnette d’alarme sur un risque de crise alimentaire mondiale en cette période de long confinement des populations dans de nombreux pays à cause du coronavirus. Qu’en est-il du Maroc ? Doit-on craindre une pénurie alimentaire dans le royaume à cause des restrictions ça et là ? Éléments de réponse.
L’ONU et l’OMC (Organisation mondiale du commerce) tirent d’ores et déjà la sonnette d’alarme sur une pénurie alimentaire sur le marché mondial à cause des perturbations liées au Covid-19 dans le commerce international et les chaînes d’approvisionnement alimentaire. Dans un communiqué conjoint, la FAO (Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture), l’OMS (Organisation mondiale de la santé) et l’OMC (Organisation mondiale du commerce) insistent sur le fait que les incertitudes liées à la disponibilité de nourriture peuvent déclencher une vague de restrictions à l’exportation, provoquant elle-même une pénurie sur le marché mondial. Alors dans ces moments, les Marocains doivent-ils se sentir concernés par cette mise en garde ?
Lisez gratuitement Challenge en version PDF en cliquant sur le lien suivant: https://emag.challenge.ma/736/mobile/index.html
« Non ! », tranche d’emblée Mohamed Alamouri, président de la COMADER (Confédération marocaine de l’agriculture et du développement rural). « Le Maroc est un pays bien équipé en moyens de production agricole. Nous sommes un pays agricole par excellence. Toutefois, il est vrai aussi que nous avons des contraintes de plusieurs ordres en matière d’eau et nous dépendons de la pluie dans plusieurs régions. Nous sommes aussi un pays producteur de beaucoup de produits alimentaires, avec même des excédents sur certains produits. Mais, dans le même temps, nous avons aussi des manques, c’est pour cela que le Maroc importe certains produits, notamment les céréales et certaines légumineuses. Cependant, nous avons aussi une production propres à nous », explique-t-il.
« Nous sommes un pays disposant de grandes irrigations, bien sûr tout cela dépend aussi du niveau des barrages. Dans le même temps, nous avons commencé à faire l’expérience avec le dessalement de l’eau de mer aux périmètres d’Agadir et de Chtouka… Et cette expérience sera forcément suivie par d’autres notamment au niveau des régions côtières. Sur beaucoup de produits alimentaires, y compris tout ce qui est viandes de toutes sortes, le Maroc ne sera pas déficitaire. Le seul hic aujourd’hui, ce sont ces céréales que nous pouvons pas produire nous-mêmes à cause du manque de pluies », poursuit-il.
Lire aussi: VtC.ma met à disposition du personnel hospitalier 50 véhicules avec chauffeurs
Le président de la COMADER va plus loin en assurant que l’approvisionnement du marché a été organisé avec l’interprofession, en collaboration avec le ministère de l’Agriculture, de sorte à poursuivre les activités les activités, malgré le confinement. « Des restrictions strictes ont été imposées à plusieurs secteurs, sauf le secteur agricole, parce que la sécurité alimentaire surtout dans ces moments difficiles permet de sécuriser les populations. Nos interprofessions sont donc en train de produire d’une manière continue en vue d’alimenter le marché de manière continue aussi. D’ailleurs, au niveau des fermes, toutes les dispositions de sécurité et d’hygiène ont été prises par les professionnels pour permettre aux ouvriers de poursuivre les activités en toute sérénité. L’industrie agroalimentaire n’a aucun souci à se faire quant à son approvisionnement en produits agricoles », conclut Mohamed Alamouri.