Crise au Burkina Faso: Quel risque pour les entreprises marocaines?
Après la remise en fonction de Michel Kafando, président du Burkina Faso, la situation politique dans le pays reste confuse. Cela menace-t-il le développement du business entre le Maroc et ce pays de l’Afrique de l’Ouest ?
Entreprises marocaines présentes au Burkina
Le Burkina Faso, voilà un pays qui représente de réelles opportunités pour les investisseurs marocains, mais dont l’instabilité politique inquiète. Et il y a de quoi, ces dernières années, de nombreuses entreprises marocaines sont parties à la conquête du marché burkinabè. Dans le secteur du BTP par exemple, on notera la présence du projet CIMAF Burkina lancé par le groupe Ciment d’Afrique d’Anas Sefrioui, et qui ambitionne de réaliser à terme un chiffre d’affaires estimé à plus de 50 millions d’euros.
Dans les télecoms, on retrouve Onatel qui est une filiale de Maroc Télecom. Les assurances ne sont pas en reste. Le groupe Saham à travers Saham Assurance Burkina Faso se revendique N°2 du marché, la filiale a réalisé environ 8 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2013. En ce qui concerne l’aérien, la RAM est présente à Ouagadougou et assure plusieurs vols par semaine.
Les banques sont présentes en force dans le marché burkinabè. L’implantation d’un réseau bancaire d’Attijariwafa au Burkina Faso a été faite à travers la filiale sénégalaise de la Compagnie bancaire de l’Afrique occidentale (CBAO). Aujourd’hui, elle dispose d’une simple succursale CBAO dans la capitale burkinabè et emploie une quinzaine de personnes. Enfin il y a Bank of Africa, détenue majoritairement par la Banque marocaine du commerce extérieur (BMCE) implantée dans 8 pays d’Afrique de l’Ouest, dont le Burkina Faso depuis 1998 où elle possède 17 Agences. S’ajoutent à cela, des opérations ponctuelles sur des contrats de projet.
Faut-il s’inquiéter ?
Rapportant les déclarations de Mustapha Mouchrek, le PDG de Fabrilec, un quotidien de la place explique que la société, qui vient d’achever un important chantier d’électrification a encore de l’argent encore à récupérer. En revanche, le Management de la BMCE se montre plutôt confiant. « Certes, notre activité au Burkina Faso représente un poids relativement important pour la BMCE Bank. Toutefois, nous n’avons aucune inquiétude pour le Burkina Faso » a déclaré Brahim Benjelloun Touimi, l’administrateur directeur général du groupe lors d’une conférence de presse tenue hier mardi 22 septembre à Casablanca.