Crise sanitaire : le crédit bancaire fait de la résistance
Selon Bank Al-Maghrib (BAM), les prêts bancaires ont observé une résilience exceptionnelle en 2020, malgré la crise inédite qui sévit, affichant ainsi une performance de 4,5%.
Les statistiques récemment publiées par la Banque centrale montrent que les établissements bancaires ont distribué près de 41 milliards de DH durant l’exercice 2020. Ainsi, l’encours des crédits bancaires s’est établi à 958,1 milliards de DH contre 917 milliards de DH à fin décembre 2019. La Banque centrale indique que si pour une année normale ces chiffres sont révélateurs d’une production de crédits bancaires plutôt bonne, cette amélioration semble, pour 2020, moins évidente, poussant à scruter l’évolution des différentes composantes de ces prêts. Bank Al-Maghrib précise que la hausse des crédits bancaires en 2020 s’explique principalement par des prêts garantis par l’État et déployés en faveur des établissements et des entreprises. Il s’agit notamment de Damane Relance et Damane Oxygène, pour la mise en œuvre du plan de relance de l’économie nationale. « Ces crédits ont fait tourner le crédit, à court terme, à un rythme pas souvent observé », précisent les analystes de la Banque.
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On note qu’à fin 2020, les prêts accordés aux sociétés ont progressé de 8,8% comparativement à 2019, soit une moyenne de plus de 40% du total des crédits distribués sur l’ensemble de l’année. Selon BAM, cette évolution reflète clairement les difficultés auxquelles sont confrontées les entreprises en ce temps de crise. En ce qui concerne le crédit immobilier, BAM précise que le trend haussier se confirme et que si les transactions immobilières ont chuté de 15,2% durant 2020, le crédit immobilier a, néanmoins, gardé son rythme haussier avec une croissance de 2,5%. Une hausse portée par la flambée des crédits destinés à l’habitat (+3,4%), alors que ceux accordés aux promoteurs immobiliers ont vu leur encours baisser de 1,8% à 58,28 milliards de DH. Cette dynamique s’explique par la baisse des taux sur le marché et les différents avantages fiscaux institués par la loi de finances rectificative de 2020, apprend-t-on. Sur le financement participatif en 2020, on note que les financements « Mourabaha » se sont démarqués, avec une hausse de 45,3% à 11,32 milliards de DH.
Pour ce qui concerne les crédits à la consommation, l’encours global avoisine les 54,22 milliards de DH à fin décembre 2020. BAM indique que les crédits à la consommation ont, quant à eux, accusé un repli de 4,2%, faisant remarquer que la longue période de confinement et les mesures exceptionnelles, les pertes d’emplois, les exigences en matière d’octroi de crédits et bien d’autres facteurs expliquent ce repli. De leur côté, les créances en souffrance montent en flèche. Les données de BAM font ainsi ressortir une explosion des impayés qui se sont alourdis, encore une fois, de plus de 10 MMDH, culminant désormais à 80 milliards de DH contre 69,9 milliards de DH en décembre 2019, soit une hausse de 14,4%. Et il faut remarquer que la situation se détériore aussi bien pour les ménages (17,9%) que pour les sociétés non financières privées (12%).