Agriculture

Culture des fruits rouges. L’Espagne va-t-elle laisser quartier libre au Maroc ?

Alors que la culture des fruits rouges continue à prendre son envol au Maroc, une nouvelle donne venant de notre voisin du nord et principal concurrent en la matière pourrait bien s’avérer un coup de pouce providentiel.

Depuis quelques semaines, l’association ibérique Freshuelva vient d’annoncer récemment, que de « nombreux producteurs de fruits rouges de la province de Huelva envisagent d’abandonner leurs cultures et de cesser de planter la saison prochaine ». Raison de ce revirement radical potentiel : le refus du Ministère espagnol de l’Agriculture, de la Pêche et de l’Alimentation d’égaliser les conditions sanitaires des cultures de baies en Europe et d’autoriser l’utilisation des produits phytosanitaires nécessaires à la désinfection des sols qui sont appliqués dans d’autres pays comme le Portugal, l’Italie et la Grèce. ».  Une situation que les 750 producteurs de baies de la province de Huelva (qui concentre à elle seule 11.000 hectares de la production de fruits rouges de l’Espagne, soit plus de 90% des surfaces totales plantées) estiment fortement préjudiciable, car elle les prive de l’utilisation de formulations efficaces, essentielles pour lutter contre les parasites dans les sols utilisés pour les cultures de baies, comme cela a été la norme lors des saisons précédentes et comme c’est le cas dans d’autres pays de l’Union Européenne !

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Et c’est là où le bât blesse, car quand bien même tous les pays membres de l’UE soient sous le même champ d’application législatif et appliquant le même règlement communautaire 1107/2009, l’utilisation de telles produits phytosanitaires est refusée en Espagne alors que les trois autres principaux producteurs de l’Europe du Sud bénéficient d’un traitement différent. 

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De ce côté-ci de la Méditerranée, les producteurs marocains de fruits rouges se frottent les mains, car la reconversion des 11.000 hectares de la région de Huelva vers d’autres cultures est un appel d’air providentiel, car cela pousserait les grands donneurs d’ordres à se rabattre sur d’autres marchés alternatifs. Et justement, le Maroc où la superficie des fruits rouges a quadruplé en quelques années seulement pour dépasser la barre de 10.000 hectares, est le concurrent direct qui a le plus grignoté de parts de marché à l’Espagne sur le marché mondial des fruits rouges. En témoigne, la réallocation opérée entre les deux voisins par le leader mondial des fruits rouges, l’américain Driscolls pour qui l’essentiel de la production méditerranéenne se situe désormais au Maroc (alors qu’elle était plutôt espagnole il y a encore dix ans).

 
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