Dans l’antre de la MAScIR
En seulement dix années d’existence, la fondation MAScIR a réussi à se positionner comme un acteur incontournable dans la recherche appliquée et l’innovation au service des entreprises, notamment au Maroc.
Dès sa création, la mission qui lui a été confiée est de promouvoir le développement d’un pôle d’excellence basé sur la recherche orientée sur les entreprises en matière des technologies de pointe. Une mission que MAScIR (Moroccan foundation for advanced science, innovation and research) a prise à bras le corps. En témoignent ses nombreuses publications dans des revues scientifiques de renom international. En effet, la fondation a publié pas moins de 500 publications ces dernières années et elle détient aussi 137 brevets dont 27 à l’international et 25 projets de recherche et développement (R&D). « La MAScIR a fait énormément de choses en dix ans», a, lui-même, reconnu Moulay Hafid Elalamy dans son discours en marge de la conférence organisée par la fondation le 21 décembre pour marquer ce 10ème anniversaire. Du chemin, la fondation en a parcouru depuis 2007, accumulant les expériences dans divers domaines, avec 100 chercheurs et ingénieurs, et plus d’une trentaine d’étudiants doctorants travaillant dans ses laboratoires dotés d’équipements technologiques de pointe. De l’agriculture aux énergies renouvelables en passant par l’industrie, l’eau, l’environnement, la santé jusqu’à l’électronique, MAScIR couvre pratiquement tous les secteurs en vue de permettre aux entreprises de garder une longueur d’avance sur la concurrence grâce à la R&D et l’innovation qu’elle met à leur service. L’institution dispose de plusieurs laboratoires qui lui permettent de développer ses programmes. Dans le domaine de l’agriculture MAScIR a développé de nouveaux biofertilisants, biopesticides, un analyseur de sol, un analyseur portable d’huile d’olive et travaille sur de nouvelles autres applications.
Expertises
En ce qui concerne la santé, elle a mis au point des kits à bas coût de détection des maladies prévalentes au Maroc. Soulignons que ces kits ont été validés à l’échelle internationale. Dans le domaine du transport et de l’agro-industrie, elle a réalisé des dispositifs et conçus des logiciels dans le traitement d’images. Sur le volet Energie, la fondation a développé une expertise reconnue à l’échelle internationale dans la thématique de durabilité des matériaux. Cette expertise concerne entre autres, les miroirs solaires et les panneaux photovoltaïques, précise le management de MAScIR. « La fondation, au fil du temps, a accumulé un vrai savoir-faire. MAScIR a su retenir l’attention des grands groupes à l’instar de l’OCP, leader mondial. Le chemin parcouru est, certes, intéressant mais nous devons désormais nous focaliser sur l’avenir », précise Moulay Hafid Elalamy. L’institution dispose aujourd’hui de trois pôles. Le pôle Microélectronique s’occupe de tout ce qui concerne les domaines de développement de solutions clés en main intégrant le développement de capteurs, la conception et l’assemblage de cartes électroniques de même que la définition d’algorithme et le traitement d’images et vidéos. Au sein du pôle Matériaux/ Nanomatériaux, les ingénieurs se concentrent sur les énergies renouvelables, la valorisation des ressources naturelles marocaines, l’optique et la photonique et bien d’autres, explique le management. De son côté, le pôle Biotechnologies s’intéresse au développement de nouveaux médicaments et au domaine de la Santé, de l’agro-industrie ou encore l’agriculture. Aujourd’hui, plus de 100 entreprises sont en partenariat avec l’institution. Parmi ces entreprises pour lesquelles MAScIR développe des solutions innovantes, on note entre autres Masen, Dari Couspate, Jacobs, Cosumar, Africables, Managem, l’ONCF, Sothema, ONEE, Lesieur Cristal. « Grâce à ses recherches de haute qualité, MAScIR a développé un processus permettant l’obtention de biocarburants de 3ème génération à partir de micro-algues marines d’origine marocaine », précise, avec fierté, un chercheur croisé dans les couloirs du pôle Biotechnologies. Force est de souligner que le groupe OCP représente l’un des plus importants partenaires du centre de recherche, si ce n’est le plus important. MAScIR a développé, ces dernières années, et continue de développer pour le compte de l’OCP une panoplie de solutions innovantes.
L’OCP, un soutien de première heure
L’office est d’ailleurs un soutien de première heure pour la fondation. L’institution continue de séduire le monde des entreprises à travers son savoir-faire et son expertise. « Nous sommes en train de développer une gamme de cosmétiques bio avec des extraits qui sont anti-acnés et d’autres antioxydants, anti-âges. Nous avons déjà déposé des brevets dans ce sens et des articles aussi. Ces solutions intéressent beaucoup les industriels. Il y a par exemple Lesieur Cristal qui souhaite développer des savons à partir de ces solutions », précise un ingénieur. « Nous avons reçu un financement du ministère de l’Enseignement supérieur pour développer la première plate-forme servant au développement des bio-médicaments. Nous travaillons sur les médicaments anticancéreux. Nous avons aussi décroché un projet avec le ministère de l’Industrie pour développer du textile médical », renchérit une autre ingénieure du même pôle. « MAScIR offre une alternative optimale aux industriels pour innover dans leurs domaines d’activité, en minimisant le risque lié à l’investissement en R&D. Ses modes de collaboration permettent de développer un partenariat gagnant-gagnant », rappelle Nawal Chraibi, directrice générale adjointe de MAScIR, qui ne cache pas sa satisfaction quant au chemin parcouru par la fondation en dix années d’existence.