« DAYF WA KADIYA » sur MFM Radio Mohamed Sebbar : « Il faut élever le débat autour de l’égalité dans l’Héritage… »
Invité de l’émission « Dayf Wa Kadiya » vendredi dernier sur les ondes de MFM Radio, Mohamed Sebbar, Secrétaire Général du Conseil National des Droits de l’Homme (CNDH) apporte son éclairage sur le récent rapport du Conseil sur l’égalité et la parité dans l’Héritage au Maroc. Egalement, Sebbar revient sur les questions de la peine de mort, de la lutte contre le terrorisme et dresse un bilan de la situation des Droits de l’Homme au Maroc. Décryptage.
Egalité dans l’Héritage : Oui, mais…
Le SG du CNDH a déclaré que le rapport sur l’égalité et la parité contient 97 recommandations liées à la précarité de la femme dans plusieurs domaines. Cependant, l’intérêt de certains politiques s’est principalement porté sur la question dans l’Héritage. « Entre l’interprétation des textes religieux et le travail qui doit être mené pour élever le débat autour de cette question à un niveau de recherche et d’effort d’interprétation des savants, le terrain doit être ouvert pour que l’égalité puisse avoir un contenu concret », explique Sebbar. Et d’ajouter que les pratiques ancestrales dans certaines régions du Maroc peuvent enrichir le débat et éviter au pays de ne pas avancer sur le train de l’égalité.
Peine de mort : Aucune exécution au Maroc depuis 3 décennies
La peine de mort est, selon Sebbar une question qui a soulevé un certain nombre d’interrogations au niveau de son efficacité en tant que choix des politiques. Les pays qui ont pratiqué pendant des années la peine de mort n’ont pas pu améliorer la situation et la nature de la délinquance qui mène vers les poteaux de l’exécution. Ceux qui veulent contrer le trafic des drogues via la peine de mort ont rarement fait des progrès dans la lutte contre cette forme suprême de la délinquance. Au Maroc, il y a 105 condamnés à mort dont trois femmes. Sur un plan pratique, notre pays n’a pas procédé à l’exécution des condamnés depuis plus de trois décennies.
Lutte contre le terrorisme : D’abord, lutter contre la précarité sociale et économique
Le travail des instances sécuritaires dans la lutte contre le terrorisme a été salué par le SG du CNDH. « C’est une responsabilité très grande dans un monde où se propagent les tendances à l’extrémisme. Ce dernier est lié à la propagation d’un discours qui qualifie l’autre d’athée et le désigne ainsi comme une cible à toucher », explique le SG du CNDH. La réponse est globale dans le domaine de la lutte contre ce phénomène. Il faut d’abord, selon Mohamed Sebbar, lutter contre la précarité sociale et économique. En effet, le Maroc a choisi d’aller affronter les disparités dans le monde rural et dans les provinces du sud en mobilisant des moyens financiers importants et surtout une programmation des projets qui doit combler les déficits en matière sociale.
Le Maroc, une référence en matière du respect des Droits de l’Homme
Le Maroc a fait des pas très grands dans le domaine du respect des droits de l’homme et le bilan n’est là et il est pleinement reconnu par les instances internationales. « Nous sommes devenus une référence en matière du respect des Droits de l’Homme mais nous devons développer nos outils de communication extérieure », avance Sebbar. D’après lui, les associations qui vivent sous l’obédience de nos adversaires se voilent la face et ne voient le mal que dans le pays qui fait vraiment des efforts pour s’améliorer.
Par ailleurs, les Droits de l’Homme sont indissociables de la situation de l’atteinte au climat et à l’environnement dans le monde. Les réfugiés climatiques et les situations de précarités que créent les grandes industries émettrices des gaz à effet de serre nous poussent à porter ce débat devant l’opinion publique internationale. Le Maroc sera sous les feux de la lumière en 2016 à l’occasion de la COP 22 et nous devons, selon Mohammed Sebbar, s’investir pleinement pour contribuer aux changements de comportements à l’égard de la planète.