De mon temps… par ( Jamal berraoui )
C’est un exercice ridicule, pourtant je vais m’y soumettre. Il y a trente ans, de mon temps à moi, le nervi qui aurait traité publiquement les femmes tihadies de putes aurait été sanctionné par un viol collectif et une séance de torture. Aujourd’hui, on est heureux que le procureur annonce l’ouverture d’une enquête contre Abou Naïm. Il sera acquitté, comme l’a été Nhari qui a condamné à mort un journaliste et qui sévit toujours à Oujda. Le même Nhari après l’exploit du Raja, a déclaré « dans ce pays, le drapeau n’est levé que par les footballeurs et les putes ». Comprenez les chanteuses.
De mon temps, des manifestations auraient eu lieu dans toutes les villes universitaires, sans demander l’autorisation des autorités et au passage, on aurait castagné quelques barbus imprudents.
Il fut un temps…. Les Islamistes voulaient passer par l’UGEM. Ils ont été interdits d’accès à la faculté de droit de Rabat, par cinq hommes et une femme, Ouafaâ Hajji, qui est plus honorable que toutes les femmes de la tribu d’Abou Naïm. C’est l’actuel avocat Fertat qui est allé chercher la jeunesse tihadie de Yacoub Mansour. On leur a fait leur affaire, ils ont détalé comme les connards qu’ils sont, et n’ont plus répondu aux Allah Akbar de leurs meneurs. Ce n’était pas démocratique, mais tellement jouissif.
De mon temps…, on a interdit l’élection dans la section études Islamiques et tous les militants de l’UNEM, toutes tendances confondues ont joué du poing contre les intégristes pour les chasser de la faculté des lettres. C’est le pouvoir, grâce aux vigiles, qui leur a permis de s’y installer.
Aujourd’hui, ils condamnent à mort qui ils veulent, traitent nos femmes de putes et il n’y a ni manifestation, ni représailles, ni le moindre signe d’une force qui résiste. On s’en remet à un état de droit qui n’existe pas. Souvenez-vous, « Al Adl » est une organisation interdite mais tolérée, c’est ce que la MAP écrit. Ce qui me révolte le plus, ce ne sont pas les propos du misérable Abou Naïm, sur qui je pisse en passant, mais la léthargie de ceux qui se présentent en démocrates. La vie pour laquelle on n’accepte pas de mourir ne mérite pas d’être vécue, disait Malraux. Refuser le combat, s’en remettre à l’Etat profond, c’est signer pour la confiscation de nos libertés et l’asservissement de nos filles, sœurs et femmes.