Agroalimentaire

Des jours sombres pour le fabricant du jus Marrakech

Si 2015 n’aura pas été des plus juteuses pour les acteurs laitiers au Maroc, 2016 ne sera certainement pas celle des vaches grasses pour les industriels du jus de fruit ! En effet, après le repli du chiffre d’affaires du leader du secteur du lait et dérivés, Centrale Danone, et l’arrêt d’activité de l’acteur régional Sotralait, c’est au tour de Citruma, le propriétaire de la marque historique Marrakech, d’être au bord du précipice depuis quelques semaines. Il faut dire que l’entité basée à Kénitra et qui revendique la place de numéro quatre du secteur derrière Nectary, Valencia, Miami et El Boustane, n’arrive pas, depuis cinq ans, à servir à ses actionnaires une performance marquée d’une autre couleur que le rouge vif. Ainsi, avec des fonds propres négatifs (dont des pertes cumulées de près de 60 MDH) et un endettement dépassant les 100 MDH sans compter une marge opérationnelle déficitaire, le management suit désormais la trésorerie (de plus en plus avachie) comme le lait sur le petit feu ! Face à cette situation financière des plus alarmantes qui commence à échauder les esprits des créanciers, dont la Banque Européenne de Reconstruction et Développement qui avait injecté 40 MDH en 2014 sous forme de dette mezzanine, les actionnaires actuels étudient plusieurs scénarios de renflouement et de relance d’une activité…au bord de la rupture.
Mais comment une société jadis rayonnante, dotée d’un outil industriel performant et s’appuyant sur une marque puissante comme Marrakech en est arrivée là ? Il faut dire que dans un marché du jus industriel en repli depuis deux ans successifs, un opérateur comme Citruma qui réalise près de 75% de ses ventes exclusivement en GMS contre à peine 25% avec le canal traditionnel, ne peut que trinquer quand ses concurrents directs (chez qui la GMS ne dépasse pas 25 à 30% !) ne présentent que des quintes de toux. Un état des lieux aggravé par la perte structurelle du métier en amont de fabrication du concentré (activité héritée de l’ex-détenteur de Marrakech, la société démantelée Frumat).

 
Article précédent

Challenge 554

Article suivant

Crédit à la consommation : fini la précipitation