« Destinées syriennes en Turquie.» par ( Jamal Berraoui )
Les Turcs commencent à montrer des signes d’agacement face au flot de réfugiés syriens. En effet des problèmes apparaissent. Beaucoup de familles ont quitté les camps et ont rejoint les grandes villes où ils pratiquent la mendicité entre autres. Dans les quartiers accueillant les touristes arabes, ils sont nombreux à vous harceler à longueur de journée.
D’autres plus fortunés, vivent très confortablement. A Antalya ils sont nombreux à avoir acquis des villas face à la mer à des prix pourtant prohibitifs. Leurs enfants sont inscrits dans des écoles privées de haut niveau. Il y a ceux aussi qui ont trouvé un emploi saisonnier. La saison touristique bat son plein. Cafés, commerces affichent des offres d’emplois et les Syriens probablement moins revendicatifs sont les bienvenus.
Les Turcs sont inquiets parce qu’il s’agit de 200 000 réfugiés et que la chute du régime n’est pas à l’ordre du jour et qu’aucune solution politique n’est possible. C’est un véritable bourbier et ils ne comprennent pas que leur gouvernement s’y soit mis en prenant fait et cause pour une opposition qui s’entretue sur le terrain. Ceci d’autant plus que la crise syrienne a un impact sur le coût de la vie, en particulier l’énergie.
La sympathie envers les réfugiés décline pour d’autres raisons. Ainsi le taux de participation dans les camps à l’élection présidentielle syrienne (près de 50%) a déçu les Turcs. Ils hébergent des soutiens de Bachar ! Par ailleurs il y a des problèmes de sécurité dans les camps en particulier des viols ce qui nécessite la mobilisation des forces de l’ordre. Si le conflit s’enlise et c’est plus que probable, l’accueil réservé aux réfugiés risque de changer.