Dette privée : Le Groupe Alliances en attente du visa de l’AMMC
Trois mois après avoir annoncé une avancée importante dans la restructuration de sa dette privée, le groupe immobilier Alliances ne voit pas encore le bout du tunnel. En effet, l’Autorité Marocaine du Marché des Capitaux (AMMC) n’a pas encore donné son visa pour l’entrée en vigueur du protocole dit «Règlement Phase II» que le promoteur immobilier en difficulté a proposé tant aux porteurs des titres obligataires (émis à l’occasion de trois opérations lancées entre 2011 et 2015 par Alliances et sa filiale Alliances Darna), qu’aux souscripteurs aux billets de trésorerie émis fin 2014 par Alliances Darna. Il semblerait donc que le gendarme des marchés ne soit pas totalement rassuré quant aux modalités avancées par le groupe Alliances qui propose en gros de rembourser une partie du capital échu et de reprofiler le reste à travers une nouvelle émission dont les conditions n’ont pas été dévoilées.
Cette situation tient donc en haleine des milliers de créanciers de profils différents (compagnies d’assurances, Banques d’investissement, OPCVM, Organismes de prévoyance, Family Office….) qui espèrent limiter la casse dans ce qui est devenu la plus grande défaillance (défaut de paiement) de dette privée de toute l’histoire du marché financier marocain depuis sa réforme et sa modernisation en 1993. Il faut dire qu’on parle d’un encours total de dette privée dépassant les quatre milliards de dirhams et qui se trouve techniquement en défaillance (défaut de paiement) depuis la suspension en mars 2016 du paiement des coupons par l’émetteur. Les conséquences sur les bilans des créanciers sont ainsi plus qu’incendiaires, notamment pour ceux qui sont soumis à des règles strictes de provisionnement.
Quant au groupe présidé par Mohamed Alami Nafakh-Lazrak, son pari de presque diviser sa dette consolidée par trois (par rapport à son niveau de 2014) en la ramenant, à fin 2017, à quelques 3,5 milliards de dirhams (dont 1,8 milliard de DH pour la partie désintermédiée) semble donc définitivement perdu. Affaire à suivre.