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Deuxième conseil des ministres de l’année

Annoncé à plusieurs reprises depuis le retour de Bouteflika au pays, le Conseil des ministres s’est réuni à la fin du mois de septembre et ce, pour la première fois depuis janvier 2013. La réaction des partis politiques ne s’est pas fait attendre «le pouvoir veut tout simplement sauver les apparences».

A vrai  dire, le gouvernement était au pied du mur, il fallait coûte que coûte respecter une échéance : le projet de la Loi des Finances pour 2014 était à l’ordre du jour impératif de cette réunion, tenue dimanche dernier, en présence du Chef de l’Etat. Le délai légal  fixé au 30 septembre pour l’adoption de ce texte a été respecté. Cependant, le doute persiste sur l’avenir politique du pays.
Bouteflika est apparu  fatigué et assis sur une chaise au milieu du staff gouvernemental. Cette contrainte  protocolaire répondait à une obligation constitutionnelle. Il faut tout juste rappeler que sans la tenue in extremis de  ce Conseil des ministres, on s’acheminait tout droit vers un viol de la Constitution, et surtout ne pas alarmer l’opinion publique qui se fait déjà  une idée sur capacités du président  à assumer ses responsabilités. Mais les images véhiculées par la télévision algérienne n’ont rien de rassurant, le président est malade. Alors une question s’impose, qui contraint Boutefiklka à un tel exercice pour sauver les apparences? Même les adversaires de Bouteflika dénoncent cette «mise en scène». Selon un responsable d’un parti politique de l’opposition  «le président est un être humain, il est malade et il a droit au repos et au respect, mais il doit partir».

Des échéances politiques non définies
A l’issu de ce Conseil des ministres qui n’a pas duré longtemps, un communiqué indique que le président a donné des instructions aux membres du gouvernement. Parmi les directives présidentielles, celle qui suscite bien des interrogations, est ce rappel aux différentes institutions de se mobiliser «afin de permettre au pays  d’aborder dans les meilleures conditions les prochaines échéances politiques» le communiqué ajoute: «notre ambition est grande, mais elle est  à la mesure de l’Algérie. J’attends de chacun de vous du travail, de l’abnégation et de l’engagement». De quelles échéances politiques s’agit-il ? A l’horizon ne se profile que la présidentielle qui doit avoir lieu en avril 2014, à moins d’une révision de la Constitution, comme le laissent entendre certaines voix (non démenties à ce jour). Bouteflika est-il réellement le maître à bord, veut-il briguer un quatrième mandat ou tout simplement le prolongement de son mandat actuel ? Les commentaires et les spéculations vont bon train, mais c’est tout le destin d’un pays qui reste suspendu à une ambition politique, celle d’un  président malade qui n’a pas dit son dernier mot.

Un front de refus est né

C’est  à l’initiative du Mouvement citoyen  pour les libertés et le développement (MCLD) qu’un front de refus a vu le jour pour s’opposer au projet de la révision constitutionnelle. Il  appelle «à un sursaut  patriotique rassembleur pour mobiliser les citoyens et reconstruire l’espoir». Lors de la déclaration constitutive, faite le 03  juin dernier, le Mouvement citoyen pour les libertés et le développement rappelle que «la révision constitutionnelle n’est d’aucune utilité, bien au contraire, la refuser est un impératif de salut national» l’élection présidentielle de 2014 doit avoir lieu à son terme constitutionnel, le mouvement exhorte «les patriotes et les démocrates à unir leurs forces pour imposer l’ouverture et la transparence du scrutin loin de toute mainmise des appareils politiques  et sécuritaires du régime», annonce le communiqué du mouvement. Quant à «Jil Al djadid» par la voix de son charismatique chef Sofiane Djilali, qui ne cesse de s’imposer sur la scène politique, il fera cette grave sentence  «si le clan du président arrive à ses fins, Bouteflika sera responsable devant l’histoire de la descente aux enfers de l’Algérie».
Sur le volet économique, Nagy Behassine avertit le pouvoir «l’abondance de nos ressources financières ne durera pas éternellement, et nous sommes victimes de l’économie rentière qui nous fait vivre dans une allusion de richesses et d’aisance». On sera tenté de dire que ce grand économiste ne fait que rappeler une réalité que le pouvoir semble oublier. 

ALGER – Abdou Merouane

 
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