DossierSPECIAL COP22

Développement durable : Ceux qui sont déjà dans l’action

La mise en œuvre effective du développement durable au Maroc, et son avatar l’économie verte, nécessitent la participation de tous les acteurs de la sphère politique, économique, de la société civile, les associations, les citoyens…

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SAR la Princesse Lalla Hasnaa.

La Fondation Mohammed VI

La Fondation Mohammed VI pour la protection de l’environnement, présidée par la Princesse Lalla Hasnaa, est très active sur le terrain. Depuis sa création en 2001, elle a placé l’éducation et la sensibilisation au cœur de sa stratégie. Ainsi, dans le cadre des préparatifs pour la 22e COP à Marrakech, la Fondation a organisé en partenariat avec le ministère de l’Education nationale, à Rabat, un atelier de travail au profit des Jeunes Reporters pour l’Environnement sous le thème «En route vers la COP 22». Cet événement a été clôturé par la rédaction d’un certain nombre de recommandations qui seront formulées à l’occasion de la «Journée de l’éducation au développement durable» qui aura lieu le 14 novembre 2016 lors de la COP 22. Recommandations provenant des jeunes reporters marocains, ainsi que de leurs pairs dans la trentaine de pays membres du programme international «Jeunes Reporters pour l’Environnement», notamment des pays subsahariens comme le Kenya, le Ghana, la Tanzanie, l’Ouganda et l’Afrique du Sud. Le but étant de permettre à la jeunesse africaine d’avoir une parole unifiée lors de cette manifestation planétaire. En matière de protection de l’environnement, la Fondation a initié plusieurs programmes phares. Celui consacré aux «plages propres» a donné lieu à la mise en place du label Pavillon bleu. A son actif également, la restauration des parcs et jardins historiques. Ainsi, elle a procédé à la rénovation des jardins exotiques de Bouknadel, Arsat Moulay Abdeslam à Marrakech, Jnane Sbil à Fès et l’Ermitage à Casablanca. La Fondation s’est également investie dans le tourisme responsable avec la «Clé verte».

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Mustafa Terrab, PDG d’OCP Group

Groupe OCP

Le mastodonte phosphatier OCP, ne cesse de se positionner dans sa stratégie verte. Le groupe s’est résolument engagé à contribuer au développement durable de l’agriculture en Afrique, ainsi qu’à une réelle révolution verte du continent. Début 2016, le Groupe OCP a créé une filiale, OCP AFRICA, dédiée spécifiquement au développement des activités du groupe en Afrique.

Cette nouvelle entité ambitionne de relever le défi d’une agriculture structurée, performante et durable sur le continent africain. A cette fin, ce sont 14 sociétés de transformation agricole et de production d’engrais qui devraient incessamment voir le jour dans 14 pays africains, selon la décision de création parue au Bulletin officiel de juillet 2016. Connu pour son engagement vis-à-vis de l’environnement, OCP a également pensé un projet de pipeline, basé sur le développement durable et la protection de l’environnement. Doté d’une capacité de transport de 38 millions de tonnes annuellement, le slurry pipeline apporte une solution performante et écologique. Le Slurry Pipeline, comme d’ailleurs tous les projets du groupe, entend marquer de son empreinte verte. Grâce à sa conception et sa réalisation éco-responsables, il permet la réduction par an de plus de 930.000 tonnes d’émissions de CO2. 

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Miriem Bensalah-Chaqroun, Présidente de la CGEM

CGEM

Au Maroc, plus d’une cinquantaine d’entreprises sont déjà certifiées ISO 14001 (système de management environnemental). C’est dire que le message est bien passé. Il faut dire que la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) a très tôt pris ce dossier du changement climatique à bras-le-corps surtout depuis que le Maroc a été désigné pour organiser la COP22. Le patronat croit en effet à la croissance verte pour le pays et l’attente de la CGEM est que la COP 22 agisse comme un accélérateur, notamment concernant le financement et les transferts de technologies.

En attendant, il a lancé le 31 octobre dernier l’Initiative entreprises climat Maroc (ICEM), afin d’intégrer les risques et les opportunités climatiques dans les plans de développement de ces dernières. Cette initiative vise également à favoriser l’émergence d’une économie verte au niveau national avec un rayonnement attendu en Afrique. L’idée est de récompenser l’engagement de l’entreprise pour le climat par l’adhésion à une charte climat puis, à moyen terme, l’octroi d’un label climat. Ainsi, cette initiative est basée sur quatre axes stratégiques, à savoir la sensibilisation, la formation, l’accompagnement et le développement, avec notamment un accompagnement technique au profit des entreprises engagées dans une démarche favorisant l’environnement.

A ces actions s’ajoute aussi le lancement de la Coalition marocaine pour l’eau. L’idée est née en juillet dernier lors du Business dialogue sur l’eau, initié par la CGEM, afin de donner à cette matière vitale la place qui lui échoit dans les négociations climatiques internationales et promouvoir une gestion saine du secteur. 

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Tarik Sijilmassi, Président du Directoire du Groupe Crédit Agricole du Maroc.

Crédit agricole du Maroc

Le Groupe Crédit agricole du Maroc (GCAM) œuvre à jouer un rôle précurseur dans le changement structurel de l’agriculture marocaine vers davantage de durabilité. Dès le lancement du Plan Maroc Vert, le groupe a créé une direction du financement du développement durable, entièrement dédiée au soutien financier des agriculteurs et des entreprises agroalimentaires souhaitant investir dans le domaine. Avec l’impératif d’accompagner et de soutenir les petits agriculteurs, au travers de mécanismes de financement appropriés, dans le but d’améliorer le rendement des productions agricoles ainsi que les revenus et les conditions sociales de ces agriculteurs. Le groupe opérait déjà dans le domaine du développement durable à travers ses différentes filiales, notamment la Fondation Ardi pour le microcrédit et Tamwil El Fellah. Son intérêt pour l’environnement se manifeste également par l’accord convenu avec le Fonds de dépollution industrielle (FODEP) cogéré par la Caisse centrale de garantie (CCG) et le département de l’environnement, ainsi que par la convention signée avec le Fonds de mise à niveau (FONAM) des entreprises marocaines en vue d’améliorer leur compétitivité. Aujourd’hui, le modèle du GCAM, qui est une vision intégrée du système agricole marocain et particulièrement familial puisqu’il prend en compte l’ensemble de ses composantes, est un modèle éprouvé et reconnu à l’échelle internationale et fortement demandé, car apportant des solutions de financement novatrices et durables tant d’un point de vue économique, social qu’environnemental à l’ensemble des composantes de l’agriculture et du développement rural. 

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Mohamed Benchaâboun, PDG de Banque populaire

Groupe Banque populaire

Conscient des enjeux écologiques du Maroc, le groupe Banque populaire adopte une politique sociale et environnementale qui considère qu’une gestion rationnelle des ressources naturelles est nécessaire à un développement durable. Le groupe traduit cette politique à travers les différentes actions et opérations qu’il mène. A savoir un engagement fort dans le développement économique et social du pays, l’engagement éthique auprès de sa clientèle et ses autres partenaires, le respect de l’environnement, le soutien au développement culturel (Fondation Banque populaire), la promotion des activités génératrices de revenus auprès des populations défavorisées (Fondation Attawfiq micro-finance), ou encore la promotion et la diffusion de la culture entrepreneuriale citoyenne et moderne parmi les porteurs de projets (Fondation création d’entreprises). Sur le plan environnemental, la Fondation Banque Populaire poursuit son engagement auprès de la Fondation Mohammed VI pour la protection de l’environnement.

Confirmant son engagement pour un développement à double dividende économique et écologique, la Banque centrale populaire confirme son engagement en faveur de la politique marocaine de l’efficacité énergétique et des énergies renouvelables en s’associant au programme de la Ligne marocaine de financement de l’énergie durable «MorSEFF», initié par des bailleurs de fonds européens. La banque au cheval a ainsi décroché un crédit de 20 millions d’euros pour financer des projets privés dans l’efficacité énergétique et les énergies renouvelables

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Othman Benjelloun. Président de BMCE bank of Africa.

BMCE bank of Africa

« Soutenir l’émergence d’un marché financier vert en Afrique» est le nouveau challenge continental du groupe BMCE Bank of Africa, porté en tandem avec la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD). Le forum tenu dans ce sens mi-octobre, a été immédiatement suivi d’effet. Une convention portant sur 30 millions d’euros a été signée entre les deux partenaires pour garantir des financements aux clients de la BMCE bank désirant investir dans des projets portant sur l’économie verte. À noter que BMCE Bank of Africa et la BERD sont déjà partenaires dans le financement vert au Maroc, notamment dans le cadre du programme Morocco Sustainable Energy Financing Facility (MorSEFF). Initié par la BERD, en partenariat avec la Banque allemande de développement (KfW), la Banque européenne d’investissement (BEI) et l’Agence française de développement (AFD), «MorSEFF» mobilise pour le Maroc, via des banques locales, 80 millions d’euros. L’institution européenne et la banque marocaine «proposent un programme de financement de 126 millions d’euros accordé par tranches égales à UPC Renewables SA. La BERD étant l’une des six banques multilatérales de développement qui se sont engagées, en novembre 2015 à l’occasion de la COP 21 organisée à Paris, à mobiliser des ressources collectives au profit de l’action climatique.

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Mohamed El Kettani, PDG du groupe Attijariwafa Bank

Attijariwafa bank

Tous les choix d’Attijariwafa bank s’inscrivent dans la trajectoire du développement durable choisi par le Maroc. Elle appui le credo de compatibilité réelle entre la concrétisation d’un projet vert et la préservation, sinon l’amélioration de la rentabilité économique. Dans sa dernière conférence, consacrée à la COP 22, la Fondation Attijariwafa bank a confirmé son adhésion à la politique d’intégration industrielle dans les mégaprojets d’énergies renouvelables au Maroc. Invitant les entreprises locales à saisir cette opportunité et de s’investir dans la croissance verte et le développement durable. Prenant pour exemple les projets éoliens et solaires marocains où l’intégration industrielle a atteint des niveaux importants de plus de 38%, comme pour le cas de la station solaire Noor Ouarzazate. Pour le management du groupe financier, l’introduction des énergies renouvelables, en particulier dans les industries énergivores, la valorisation des déchets et l’amélioration de l’efficacité énergétique sont autant d’axes d’amélioration de la performance de l’entreprise marocaine. À ce titre, le groupe Attijariwafa bank finance les projets verts des entreprises et ce grâce à l’appui d’institutions financières internationales telles que la BAD (Banque africaine de développement).

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Ali Fassi Fihri, DG de l’Office national de l’Electricité et d’Eau potable (ONEE).

ONEE

L’Office national de l’électricité et d’eau potable (ONEE), a fait de l’efficacité énergétique son crédo. Cheville ouvrière de la stratégie énergétique du Royaume, l’Office ne ménage aucun effort dans ce sens. En effet, l’ONEE a développé plusieurs programmes ces dernières années pour réduire la consommation en énergie des ménages marocains. Parmi les initiatives déployées, figure le programme « INARA », une opération de grande envergure qui vise le remplacement de 15 millions de lampes à incandescence par des Lampes à Basse Consommation (LBC). L’Office a d’ailleurs célébré le 1er novembre, l’installation de 9 millionième LBC à Casablanca. Notons que la première phase de cette opération, lancée en 2007, a été achevée en 2010 et a permis l’installation de 5 millions de LBC au niveau de l’ensemble des communes où l’ONEE assure la distribution de l’électricité. L’évaluation d’impacts de cette première phase a confirmé les effets positifs escomptés en termes d’optimisation de la consommation d’électricité et ce, à travers un effacement de la demande aux heures de pointe estimé à 200 MW, une économie d’énergie cumulée d’environ 2 600 GWh depuis le début de l’opération. De même, cette première a permis une réduction des émissions de CO2 de 330 000 tonnes par an et une économie annuelle en fioul de 110 000 tonnes. La deuxième du projet « INARA » vise à réaliser un effacement prévisionnel de 330 MW durant la pointe (soit 5.6 % de l’appel de puissance maximum enregistré en 2015), ainsi qu’une économie d’énergie de l’ordre de 770 GWh/an, soit une économie annuelle en fioul estimée à 290 000 tonnes. Force est de noter que d’autres mesures importantes en matière d’efficacité énergétique seront lancées incessamment par l’ONEE. Il s’agit en particulier, de l’introduction de la technologie LED pour les besoins de l’éclairage résidentiel et public et l’installation de compteurs Bi-horaires Basse Tension pour les clients résidentiels ou patentés dont la consommation dépasse 500 kWh par mois. 

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Mohamed Rabie Khlie, DG de l’ONCF

ONCF

Opérateur de transport bas carbone de par sa nature, l’Office national des Chemins de fer (ONCF) contribue beaucoup à démontrer la dimension éco-responsable du Maroc. Partenaire officiel de la COP22, il participe activement au succès de l’organisation de ce rendez-vous planétaire. Ce n’est pas un hasard s’il a marqué cet événement : il a conçu un «train du climat» qui circule depuis le 20 octobre et cela jusqu’au 18 novembre prochain à travers le pays. Au menu, des escales dans 12 villes, avec un programme d’animation et de sensibilisation sur les méfaits du changement climatique en direction des citoyens, particulièrement les enfants. Pour mettre au point ce «train du climat», l’Office a travaillé pendant 6 mois avec l’Université Mohammed V et des écoles d’ingénieurs. Il s’agit d’une exposition itinérante qui se veut didactique et ludique autour des causes et des impacts du changement climatique. Pourtant, si le transport est responsable de 23% des émissions de gaz à effet de serre, la part du ferroviaire ne représente que 3%.  Le train pollue moins que la voiture mais le record est battu par les avions. Il n’empêche qu’aujourd’hui, l’ONCF renforce son statut de mode de transport naturellement propre, à travers la mise en place d’une politique volontariste de performance énergétique axée sur deux autres actions. La première consiste en la réalisation de son bilan carbone pour 2015 avec l’engagement de réduction de 10% de ses émissions de gaz à effet de serre à l’horizon 2020. Elle sera suivie en 2016 par la publication du 1er rapport de développement durable présentant la stratégie de l’Office pendant et après la COP22. La deuxième action s’inscrit dans une démarche d’efficacité énergétique, avec la mise en place d’un système de management de l’énergie selon la norme  ISO 5000. Dans une première étape, le siège de l’ONCF et la gare de Marrakech sont certifiés aux normes ISO 50001, assurant ainsi une autonomie grâce à l’installation de panneaux photovoltaïques. Cette démarche sera étendue à d’autres segments. L’objectif est de réduire la facture énergétique de 20%. Ce qui représente 65 millions de DH, le chiffre d’affaires d’une gare moyenne.

Dernière initiative du plan d’action de l’ONCF pour la COP22, soit la quatrième : les premières Assises de la mobilité durable au Maroc qui se sont tenues à Casablanca, le 3 novembre dernier. L’événement organisé par l’Office et ses partenaires internationaux, avait pour thème : « Enjeux climatiques : quel système de transport pour demain ? » 

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Mohammed Fikrat, PDG de Cosumar.

COSUMAR

Le groupe Cosumar se targue de sa stratégie qui repose sur sa volonté de devenir «un acteur régional sucrier majeur en Afrique, diversifié dans ses activités, créateur durable de valeurs et socialement responsable». Et ne rate jamais une occasion pour le faire savoir. Fin octobre, à la veille de la COP 22, la compagnie betteravière a organisé une journée dédiée à la stratégie d’adaptation de l’écosystème sucrier face aux défis du changement climatique. Les partenaires et l’ensemble des parties prenantes de la filière sucrière se sont donnés rendez-vous lors d’une journée de partage et d’échanges sur les grandes réalisations en matière de préservation de l’environnement et les défis et perspectives à l’horizon 2020. A cet effet, les résultats d’une étude lancée à l’initiative du Groupe COSUMAR pour l’évaluation de l’empreinte carbone de la filière sucrière ont été présentés et ont permis d’évaluer l’impact des investissements consacrés à la modernisation de l’outil industriel, par le biais de l’adoption de technologies propres. Ces investissements, dépassant les 7 milliards de dirhams, ont permis à fin 2015, de réduire en 10 ans, l’empreinte carbone de la filière sucrière de 43%. Les résultats de l’étude ont révélé que les rejets de CO2 de la filière sucrière représentent 0,7 % des émissions nationales, preuve que l’activité impacte faiblement l’environnement. L’estimation des rejets carbone s’évalue à 0,525 kg CO2/kg de sucre, sachant que les plantes sucrières permettent l’absorption de 0,764 kg CO2/kg de sucre, traduisant donc un bilan positif en termes d’émission/récupération de carbone.

Abdelhamid ADDOU, PDG de Royal Air Maroc
Abdelhamid ADDOU, PDG de Royal Air Maroc

Royal Air Maroc

L’activité du secteur aérien étant génératrice d’émissions de gaz à effet de serre d’origine humaine, Royal Air Maroc œuvre depuis de nombreuses années à réduire son impact environnemental. La compagnie a en effet adopté un programme d’envergure visant à réduire les émissions de CO2 de ses avions et ce, en s’équipant d’une flotte moderne et jeune et en renouvellement permanent. Elle a procédé ainsi au retrait progressif, depuis de nombreuses années, des avions les plus bruyants. La compagnie dispose aujourd’hui d’une flotte très jeune (avec une moyenne d’âge de 8,5 ans), de nouvelle génération, composée d’avions équipés de réacteurs plus silencieux, plus économes et plus propres, plus confortables pour les passagers et plus ergonomiques pour les équipages.

En se conformant à l’exigence réglementaire européenne (Directive 2008/101/CE), pour contribuer au plafonnement des émissions de CO2, Royal Air Maroc s’emploie également, à travers une série d’actions, à réduire la consommation de carburants. A cet effet, elle a mis en place une cellule «Fuel Management», dédiée au suivi de ce chantier. Et elle a entrepris, dès 2008, un vaste programme d’actions transversales mettant à contribution toutes les entités de la compagnie dans le but de réduire la consommation de carburant. Le programme FEGA (Fuel Efficiency Gap Analysis), a été mené avec l’assistance de l’IATA (Association Internationale du Transport Aérien) et vise à réduire la consommation de carburant de 5 à7%.

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Badr Kanouni, Président du Groupe Al Omrane.

Groupe Al Omrane

Il y a du nouveau du côté du Groupe Al Omrane. A cet effet, le géant immobilier s’est doté, mars dernier, d’un tout nouveau Plan de gestion environnemental et social (PGES). Un Plan qui confirme l’engagement du groupe sur la voie du développement durable et qui vise la mise en conformité du Groupe avec la réglementation et la bonne pratique, l’évaluation et la réduction des impacts environnementaux et sociaux du Groupe, ainsi que l’amélioration de la communication avec ses clients. Dès son annonce, le PGES a été formalisé par la conclusion de quatre accords de partenariats signés par le groupe Al Omrane et le ministère de l’Habitat et de la politique de la ville, avec le département de l’Emploi et des Affaires sociales, le ministère chargé de l’Eau, le ministère chargé de l’Environnement et l’Agence nationale pour le développement des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique (Aderee). Les conventions signées portent sur la préservation de l’eau, de l’énergie, des conditions d’emploi, de la santé et de la sécurité dans les métiers du Groupe ainsi que sur la consécration de l’approche environnementale de l’urbanisme. Une initiative qui intervient à un moment marqué, entre autres, par la préoccupation de plus en plus grande de la communauté nationale et internationale face aux changements climatiques. Signe que cette démarche a été bien accueillie, le lancement de ce plan a été marqué par la présence des bailleurs de fonds attachés à cette démarche de durabilité, tels que la coopération japonaise (JICA), la coopération allemande (GIZ), l’Agence française de développement et des institutions nationales telles que le Conseil économique, social et environnemental (CESE), l’Aderee, les Ordres professionnels et les fédérations professionnelles concernées. 

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Anouar Benazzouz, DG d’ADM.

Autoroutes du Maroc

L’engagement de la société nationale des Autoroutes du Maroc (ADM) est caractérisé par un souci constant de développer différentes techniques pour contrer les méfaits du changement climatique. La pluviométrie soumet en effet le réseau routier marocain à diverses difficultés, telles que les inondations ou les sécheresses, rendant le sol plus vulnérable, notamment avec l’érosion des talus, mais aussi des terrains mitoyens des autoroutes. Des dégâts qui compromettent surtout la sécurité des usagers. Pour pallier ces risques éventuels, ADM a identifié quelque 380 kilomètres de réseau considérés comme «très exposés» et trois bassins versants considérés comme «inondables» pour lesquels elle a mis en place des projets de protection et de prévention. Ainsi, ADM a mis en place, en collaboration avec la GIZ allemande, des techniques et des procédés écologiques dans le but de protéger les talus et valoriser les terrains mitoyens. La société d’aménagement des routes dit aussi avoir développé, avec l’aide de l’INRA (Institut national de la recherche agronomique), une solution «végétalo-biologique» qui vise à lutter contre l’érosion des talus. Elle consiste à faire pousser des plantes autochtones sur les talus avec une retenue qui est à base de paille et de roseaux. Ce projet est basé sur la multiplication des semences sauvages par les agriculteurs riverains des autoroutes. La végétalisation concerne jusqu’à 10.000 hectares de terrains et permet, par ailleurs, de créer des emplois pour les agriculteurs. Toujours dans le but d’asseoir le développement d’une mobilité durable au Maroc, ADM a aussi développé des projets pour la sauvegarde de l’eau et de l’énergie. Il s’agit pour l’eau d’une technique appelée «compactage à sec». Avec cette technique, la compagnie a économisé 4 milliards de litres d’eau sur une zone aride lors de la construction du tronçon autoroutier Skhour-Agadir. Pour ce qui est de l’énergie, ADM veut arriver à une «autoproduction» qui permet de limiter les consommations énergétiques et contribuer aux efforts d’atténuation des émissions en gaz à effet de serre. 

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Saida Lamrani Karim, vice-présidente déléguée du groupe Safari

Groupe Safari

Le groupe Safari et ses filiales adhèrent à la cause environnementale en réduisant son empreinte écologique dans plusieurs domaines d’activités. Que ce soit dans la gestion durable des forêts et la valorisation de ses ressources au Maroc et au Gabon, pour la filiale de Cema-Bois de l’Atlas dans ce pays, ou dans la mise en place de procédés de fabrication économes en énergie et en matière première, ainsi que la valorisation des déchets pour sa filiale CMPE (Compagnie Marocaine de Plâtre et d’Enduit). Les solutions innovantes pour la réduction de l’empreinte carbone et l’optimisation des ressources en eau destinées aux régies de distribution d’eau proposées par la SMCV (Société Marocaine des Compteurs Vincent), traduisent également la dimension écologique du groupe Safari. Filiale du groupe Safari, la Smeia dont l’activité s’articule autour de l’importation, la distribution et la commercialisation des véhicules et des pièces de rechange des marques automobiles BMW, MINI, Jaguar, Land Rover et des motos BMW, est également fidèle au même principe de respect de l’environnement. C’est ainsi que BMW a rejoint le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE), le Pacte mondial des Nations Unies et la Déclaration internationale pour une production plus propre dès 2001. La marque a également mis en œuvre une stratégie visionnaire en développant la marque «BMW i» avec une gamme de voitures électriques dotées des dernières innovations technologiques. 

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Abderrafie Zouiten, DG de l’ONMT.

ONMT

En matière de tourisme, le Maroc se positionne comme destination durable. Une légitimité justifiée par les nombreux projets pour le développement durable lancés par le pays. Pour séduire les éco-touristes, le Maroc destination touristique prisée avec 11 millions de visiteurs en 2015, améliore son offre en se basant sur plusieurs critères. Sur le plan des activités, les touristes se voient offrir l’occasion de laisser leur empreinte en plantant des arbres lors de randonnées, en participant à des coopératives locales, voire même en construisant des écoles dans les zones reculées. Pour aider les communautés rurales à rester chez elles, l’offre touristique marocaine propose des hébergements chez l’habitant et offre un mode de vie rural différent des villes. Du côté du produit, le pays encourage la construction écologique des hôtels, qu’il s’agisse de grands resorts ou de petits «boutique-hôtels», avec des incitations fiscales à la clé qui commencent à être connues et utilisées. Par exemple, des taxes à l’importation sont supprimées pour les équipements durables. Les frais engagés pour creuser des puits et planter des oliviers sont remboursés à 100%. Aussi, tous les grands projets doivent avoir une station d’épuration des eaux usées. Nous avons par exemple interdit aux terrains de golf au Maroc d’être arrosés par l’eau des villes. Les 12 terrains de golf que compte la seule ville de Marrakech sont arrosés par la Régie autonome de distribution d’eau potable et d’électricité de la ville de Marrakech (Radeema), la société d’exploitation des eaux usées de la ville qui retire d’abord le méthane de ces eaux pour en faire de l’électricité, puis déverse le reste des eaux usées dans les terrains de golf et une partie de la palmeraie. Cette société a réalisé des travaux d’extension qui en font la plus grande station d’épuration du Maghreb. Elle est financée à hauteur de 30% par les sociétés qui gèrent les terrains de golf depuis 2010, une règlementation imposée par la ville. Cette formule est très innovante et touche directement le tourisme. 

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Abdellatif Zaghnoun, DG de la CDG

CDG

Le processus de développement est une dynamique multidimensionnelle qui nécessite de conjuguer harmonieusement capital financier, capital social, capital humain et capital intellectuel. Soucieuse de préserver cet équilibre, la CDG déploie ses interventions au-delà de la sphère économique, en investissant le développement durable. Cet acteur majeur du développement intégré et durable au Maroc, démontre chaque jour à travers ses filiales, la dimension éco-responsable du Maroc. Ainsi, depuis que l’organisation de la COP22 a été confiée au Royaume, le Groupe CDG participe activement au succès de l’organisation de ce rendez-vous planétaire. C’est dans ce cadre, que le Groupe et ses filiales ont pris part à la 2ème édition de la Conférence des parties des pays riverains de la méditerranée sur les changements climatiques (Medcop Climat), qui s’est déroulée à Tanger les 18 et 19 juillet 2016. Lors de cet événement qui a réuni plus de 2 000 participants issus d’une vingtaine de pays du pourtour méditerranéen, neuf filiales de CDG (SDS, SAPST, SAZ, AUDA, MEDZ, Oued Fès, Novec, CGI et Al Manar) ont eu l’occasion de présenter aux visiteurs, dans le cadre du stand d’exposition commun, leurs projets respectueux du développement durable. Parmi ces projets, on peut citer celui développé par l’Agence d’urbanisation et de développement d’Anfa (AUDA) et baptisé « Casa Anfa » qui est né à la suite de la décision de délocaliser les activités de l’ancien aéroport d’Anfa. Ce projet constitue un élément d’équilibre de la grande métropole économique. En effet, l’aspect environnemental y est fortement présent dans sa conception.

Une autre filiale de la CDG, la Société d’Aménagement de Zenata (SAZ), s’est également inscrite dans cette dynamique à travers son projet de la Ville Nouvelle de Zenata qui est une Eco-Cité d’une superficie de 1 830 hectares, située au carrefour des deux plus grandes villes du Royaume.

Sur un autre front une autre filiale, MedZ, multiplie les projets dans la droite ligne de sa responsabilité sociale et environnementale. Le concepteur-aménageur de parcs industriels et zones d’activité s’est inscrit dans le projet Smart city de la capitale économique du pays en décidant de faire de Casanearshore un village intelligent.

Autre nouveauté pour cette filiale de la CDG qui vient d’obtenir la certification ISO 14001:2004 de son système de management environnemental, la réalisation d’une ferme solaire au sein d’Atlantic Free Zone. Sa mission est d’alimenter les usines installées au sein du parc industriel à partir d’énergie verte.

Décidée à mettre encore en avant la dimension éco-responsable du Maroc, la CDG a accueilli via sa filiale CDG Capital), avec l’appui de l’Agence Française de Développement (AFD) et d’autres partenaires, l’International Development Finance Club (IDFC), un Forum Finance Climat, le 5 novembre 2016 à Casablanca. Ainsi, après sa 1ère édition en mars 2015 à Paris, l’événement a rassemblé et élargi la coalition des hauts représentants des institutions financières publiques et privées de plusieurs pays, ainsi que d’autres parties prenantes déployant de nouveaux efforts et poursuivant de nouvelles initiatives dans le domaine du financement climatique. 

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Marc Nassif, DG de Renault Maroc.

Renault Tanger

Depuis la mise en service de l’usine à Tanger en 2010, le constructeur automobile Renault s’est engagé à respecter l’environnement local et à favoriser son développement. Le constructeur au losange semble avoir relevé le défi. Le site est réputé être le plus grand de la région et le plus propre aussi. Un exploit mené avec le groupe international Veolia qui s’est impliqué dès la conception de l’unité pour éviter toute pollution et faire de Renault Melloussa une usine à «zéro rejet». L’une des pièces maîtresses du dispositif est la chaudière à biomasse. Elle est présentée comme une avancée en matière de création d’énergie thermique à partir d’éléments naturels comme le bois ou même les déchets de l’industrie agricole. Le travail se fait à la manière d’une chaufferie traditionnelle, mais avec une dose de modernité permettant d’atteindre plus d’efficience et un rendement optimal selon le type de combustible utilisé. Le résultat atteint est à la hauteur des attentes. Les émissions de dioxyde de carbone de l’entreprise représentent l’équivalent de 135.000 tonnes de CO2 évitées par an. Les quelques tonnes restantes seront compensées soit par l’achat de crédit carbone, soit par la production d’énergie renouvelable in situ, précise le constructeur automobile. 

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Ahmed Nakkouch, PDG de Nareva Holding.

Nareva holding

Engagée dans des programmes énergétiques majeurs, avec dans son portefeuille la plus grande ferme éolienne d’Afrique à Tarfaya, Nareva Holding (Natural Ressources Valorisation) n’a jamais caché son ambition d’être à terme un acteur privé de référence dans les domaines de l’énergie et de l’environnement. En remportant l’appel d’offres à un milliard de dollars du projet éolien intégré de 850 mégawatts (MW) autour de la construction, l’exploitation et la maintenance de parcs éoliens de 5 sites (Tanger II Taza, Midelt, Tiskrad, Boujdour, Jbel Hdid), la holding renforce son axe prioritaire en devenant la référence éolienne du Maroc avec ses 1.650 MW de capacité. Le projet de 850MW prévoit dans son cahier des charges l’obligation de constituer une industrie locale et un écosystème pour la fabrication des composants parmi lesquels aérogénérateurs, mats et autres pales. En juin dernier, Nareva Holding et ENGIE, son partenaire dans les deux projets du parc éolien de Tarfaya et celui de la centrale thermique de Safi, ont annoncé la signature d’un protocole d’accord renforçant leur collaboration au Maroc et l’étendant à d’autres pays. Les deux opérateurs veulent développer de nouveaux projets de production d’électricité et de services énergétiques notamment en Égypte, Côte d’ivoire, Sénégal, Ghana et Cameroun. Les deux groupes ont l’ambition de construire un portefeuille d’actifs supplémentaires de 5.000 à 6.000 MW entre 2020 et 2025, produisant l’équivalent de la consommation moyenne de plus de 10 millions de familles des pays concernés. 

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Mohamed Ben Ouda, PDG de SNTL Group.

SNTL

La Société nationale des transports et de la logistique (SNTL), s’engage à son tour pour l’environnement. Il a signé dernièrement trois conventions dans le cadre de sa vision stratégique en matière de développement durable. La première intitulée «Intégration du changement climatique dans la stratégie nationale de développement de la compétitivité logistique et dans la mise en œuvre des plateformes logistiques», a été conclue entre la SNTL et le projet GEF Transport, après avoir été proposée par le ministère de l’Equipement, du transport et de la logistique (METL) en partenariat avec le PNUD et le soutien financier du Fonds pour l’environnement mondial (FEM). Le but de cet accord vise à «assurer, au travers des énergies renouvelables, l’autonomie énergétique des plateformes logistiques multi-flux et de répondre aux besoins d’alimentation des futurs véhicules électriques». La SNTL a également conclu un partenariat avec l’Agence nationale pour le développement des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique (ADEREE) au sujet de l’intégration énergétique d’un photovoltaïque destiné à l’alimentation en électricité des bâtiments du Groupe SNTL. La troisième convention, signée entre la SNTL et Derichebourg Maroc, a pour mission la collecte des déchets ménagers dans plusieurs villes du Maroc. Elle permettra ainsi de trouver «des solutions logistiques de gestion des déchets industriels, de la collecte à la valorisation». 

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Jean-Baptiste Trémouille, DG d’AVEO Énergie Maroc.

AVEO Energie

Start-up montante dans le green business, Aveo veut donner une seconde vie aux déchets agricoles en leur faisant produire de l’énergie. Une source renouvelable sous utilisée au Maroc, que la jeune société casablancaise espère voir se développer en grand. La jeune entreprise marocaine entend pour ça utiliser des grignons d’olives, des coques d’argan, d’amande ou des noyaux d’abricot pour produire une énergie sans carburants fossiles. En fait, la nature du combustible utilisé peut varier, en fonction des besoins du client, mais surtout en fonction de la situation géographique. Transporter du combustible à travers le pays a un prix. L’entreprise s’associe donc avec des producteurs agricoles autour de ses lieux d’implantation. Signe de l’intérêt croissant que suscitent les initiatives vertes au Maroc à l’approche de la COP22, le projet semble intéresser une douzaine de clients, issus de l’industrie ou du secteur hôtelier de prestige comme les hôtels Kenzi ou Four Seasons de Marrakech, qui se sont déjà laissé tenter par les services de l’entreprise. Son pari de tabler sur l’intérêt national porté pour l’efficacité énergétique s’est avéré payant. Créée en 2014, AVEO Energie prévoit de terminer 2016 sur un chiffre d’affaires de 16 millions de DH. L’entreprise entend accélérer sa croissance sur les quatre prochaines années pour atteindre 100 millions de CA annuel dès 2020. Pour réaliser cet objectif, elle devra viser plusieurs secteurs comme l’hôtellerie, l’industrie, l’agroalimentaire, et le secteur des hôpitaux également. Pour rappel, la PME verte a investi 20 millions de DH, et table sur une nouvelle enveloppe de 50 à 60 millions de DH sur les quatre prochaines années. 

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Marino Maganto, DG d’Ikea SYH Morocco.

IKEA

Le leader mondial de l’ameublement suédois Ikea, s’est installé il y a quelques mois au Maroc dans le respect de l’environnement. Un signe de la part de l’enseigne qui s’inscrit sur le long terme. Le Suédois a en effet inauguré son magasin d’une superficie de 26.000 m2 comme une vitrine donnant à voir ses principes du développement durable, ancrés dans les actions quotidiennes du groupe Ikea. Les différents systèmes ont été adoptés pour lui permettre de réduire considérablement ses besoins en énergie et son empreinte carbone et ce, via l’utilisation de panneaux solaires et d’un éclairage à base de LED, un système de recyclage des eaux usées et de pluie a été également aménagé pour fournir de l’eau à l’ensemble des sanitaires du magasin et permettre l’irrigation des espaces connexes. Le nouveau magasin dispose par ailleurs, de vitrages à haute performance. Ces derniers captent les rayons UV qui chauffent l’intérieur des bâtiments et optimisent ainsi l’efficacité du système de refroidissement. L’objectif pour l’expert en construction de meubles est de démontrer que le développement durable va de pair avec la croissance. Entreprise internationale mécène, il est attendu que le groupe IKEA réponde aux différentes initiatives locales en matière de développement durable, l’occasion pour le Suédois d’étendre encore plus ses convictions en faveur de l’environnement.

Loïc Launay, DG du Royal Palm
Loïc Launay, DG du Royal Palm.

Royal Palm Marrakech

Fortement engagé dans une démarche éco-responsable, le Domaine Royal Palm vient d’obtenir le label international «Clef verte». Soutenu par le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) et par l’Organisation Mondiale du Tourisme (OMT), le label «Clef Verte» s’appuie sur différents critères allant de la politique environnementale à la gestion de l’eau, de l’énergie ou des déchets, en passant par le cadre de vie. Une performance environnementale que le groupe affiche à l’occasion de la COP 22 pour réaffirmer sa détermination à faire évoluer les problématiques environnementales. Le Domaine Royal Palm Marrakech, dernier né du groupe Mauricien Beachcomber, à l’instar de ses 8 hôtels de l’île Maurice et de son établissement sur l’île privée seychelloise Sainte Anne, a mis en place de nombreux équipements pour préserver la végétation abondante de son implantation au pied des montagnes de l’Atlas et pour mieux contrôler ses ressources. Ainsi, le Domaine qui abrite une flore majestueuse d’oliviers centenaires, des palmiers et bien d’autres merveilles de la nature, utilise un système de récupération des eaux de pluie et a financé la construction d’une station d’épuration pour l’arrosage de ses jardins et de son golf. Il a également réduit sa consommation d’énergies fossiles en privilégiant l’énergie solaire. Le complexe bénéficie enfin d’une pépinière d’où est issue la majorité des arbres et plantes présents sur le site. A l’occasion de la tenue de la conférence internationale sur le climat à la ville ocre, le Royal Palm Marrakech propose une immersion totale «green» dans la tendance éco-durable.

PLH Développement

Pour PLH Développement, l’heure est à l’action! Et l’Eco-Arche d’Aït Mazigh se veut son fer de lance en matière de protection d’environnement. La société a fait sienne la définition du tourisme durable de l’OMT (Organisation Mondiale du Tourisme) pour concevoir son projet éco-touristique. «Supportable à long terme sur le plan écologique, viable sur le plan économique, et équitable sur le plan éthique et social pour les populations locales», l’Eco-Arche d’Aït Mazigh est un complexe s’étendant sur plusieurs hectares constitués de 12 chalets bioclimatiques et d’un hôtel, le tout fonctionnant uniquement aux énergies renouvelables. Ce projet pilote de développement durable au Maroc, est situé dans un environnement vierge et protégé: en bordure du lac de Bin El Ouidane, au cœur du Géopark M’goun labellisé «Global Park» par l’UNESCO. Au sein de l’Eco-Arche, sont regroupées les dernières technologies en matière d’Eco-habitation à énergie positive, le surplus d’énergie produit étant destiné à alimenter un programme test de développement durable par micro-irrigation, en partenariat avec la population locale. A terme, ce programme permettra aux résidents de l’Eco-Arche de vivre en autarcie énergétique et alimentaire. 

Mohamed-Anouar-JAMALI,-Directeur-du-Centre-d’excellence-et-d’innovation-«Tamayuz-Supply-Chain»
Mohamed Anouar JAMALI, Directeur de «Tamayuz Supply Chain».

Tamayuz Supply Chain

Tamayuz Supply Chain, le centre d’excellence et d’innovation de SNTL Group (Société nationale des transports et de la logistique), porte l’ambition du leader marocain des transports et de la logistique en concevant des solutions d’efficacité énergétique, parmi lesquelles «l’ordinateur embarqué» qui est un système de transport intelligent 100% SNTL Group créé pour optimiser la mobilité urbaine, accroître la sécurité et réduire la pollution. Une solution all-in-one permettant de gérer les flux de manière intégrée. On retrouve aussi «la Green Control Tower», une tour de contrôle permettant de piloter toute la chaîne logistique grâce à des indicateurs de performance. Une innovation optimisant la gestion du temps et des flux pour réduire la consommation d’énergie et les émissions de CO2. Et enfin, «la formation à l’éco-conduite». Il s’agit d’une formation destinée aux conducteurs du groupe, ainsi qu’à ses partenaires visant à réduire la consommation d’énergie et à favoriser la sécurité routière. Un dispositif qui a aidé l’établissement du Bilan Carbone SNTL, conformément au Pacte Qualit’air de la Fondation Mohammed VI pour la Protection de l’Environnement, signé avec la CGEM, dans le but de mettre en œuvre un programme de réduction suivant l’évaluation de ses émissions de gaz à effet de serre (GES). 

pepsPEPS Maroc

La jeune entreprise marocaine PEPS (Pour Et Par le Soleil), spécialisée dans la recherche, surtout dans le domaine du solaire thermique, avait démarré en 2012, en partenariat avec la société française NST (Num-Smo-Technologies), la mise en place d’un processus qui transforme les déchets en électricité par le biais d’un four de pyrolyse solaire. Et c’est à Marrakech que ce traitement va démarrer. Ce procédé permet de réaliser une pyrolyse solaire à très haute température des déchets introduits et de produire du charbon, voire la gazéification de ce dernier et l’obtention de syngaz (gaz de synthèse). Cette étape de transformation ne nécessite pas l’utilisation d’énergies fossiles, contrairement à l’incinération. Le procédé dans son entièreté garantit un bilan carbone négatif. Il s’agit d’un projet innovant unique au monde, qui peut traiter jusqu’à 27 tonnes de déchets par jour, même humides, pour produire 1,2 mégawatt d’électricité, tout en recyclant une grande partie du CO2 généré. A moyen terme, il est prévu une capacité de traitement de 54 tonnes par jour qui pourra générer jusqu’à 2,4 MWh/jour. PEPS, que Masen soutient vu que ce projet s’inscrit dans le cadre de la vision du Maroc dans le domaine du développement durable, aimerait réinjecter l’électricité fabriquée directement dans le réseau, en restant exploitant. A l’occasion de la COP 22, cette nouvelle solution de traitement devra être présentée  comme solution alternative. Déjà, le four solaire SMO® a été présenté à l’Institut de recherches et de développement à Paris, en novembre dernier, à l’occasion des rencontres de l’entreprenariat innovant Nord-Sud, dans le cadre de la préparation pour la COP21. 

Go-EnergylessGo Energyless

L’initiative riche d’enjeux écologiques de la start-up marocaine Go Energyless gagne en attractivité. Le projet, un frigo écolo sans électricité, intéresse le fonds d’investissement Venture Capital. Cet incubateur marocain, qui finance la création et le développement de TPE/PME dans l’agroalimentaire, des énergies renouvelables et des NTIC, pourrait insuffler au développement de la jeune start-up une nouvelle dynamique. Pour rappel, Go Energyless s’est ingénié à fabriquer un frigo naturel capable de réfrigérer à une température de 5 degrés et permettant aux aliments de conserver 10 fois plus longtemps et ce… sans électricité ! Une ingéniosité qui repose sur un vieux principe de thermodynamique. Il s’agit d’un système de refroidissement fonctionnant sans électricité utilisant de la poterie artisanale emboitée et du sable. La couche de sable séparant les deux pots doit être régulièrement humidifiée. C’est cette humidification régulière qui fait baisser la température du pot interne à mesure que l’eau s’évapore. La baisse de température peut atteindre 5 degrés. Plusieurs pays ou ONG de par le monde, ont également contacté les concepteurs du frigo pour l’implémenter dans leurs territoires. C’est le cas de Noakhali Rural Development Society, un organisme à but non lucratif, opérant au Bangladesh. Cet organisme qui lutte contre la pauvreté et l’injustice, ainsi qu’aux conséquences des catastrophes naturelles, s’est intéressé à cette solution de réfrigération peu coûteuse et écologique. Il a contacté Go Energyless pour leur demander une étude de faisabilité pour implémenter le projet sur son territoire au Bangladesh. 

HylysHylys

La société d’ingénierie Hylys est prête pour son défi lancé en perspective de la COP 22. Celui d’implanter une serre aquaponique. Il s’agit d’un projet intégré de culture de légumes sur plusieurs niveaux tournant en circuit fermé intégrant même un élevage de poissons. Une symbiose entre la culture de plantes et l’élevage de poissons comestibles. Un schéma de serre aquaponique déjà mis en œuvre au stade pilote dans des pays où, soit l’eau, soit l’espace manque, un des projets les plus connus en la matière étant celui de Singapour. Le projet est une serre sur 3 niveaux de 800 mètres de long et de 35 mètres de large. L’idée, pour ses concepteurs, est de montrer qu’une agriculture en milieu urbain et dans des zones à faible pluviométrie est possible. Un projet estimé à 6 millions de dollars que la société entend en cas de succès, dupliquer ce type de serre à Marrakech. Parmi ses autres projets, Hylann Tran travaille sur un projet de « ville verte » totalement intégrée à 80 km d’Al Hoceima dans le Nord du pays. Un projet sur 40 ans qui mobilisera des milliards de dollars. Et en attendant, il pense aussi construire pour 40 millions de dollars le siège social d’Hylys à Marrakech, au sein d’un vaste complexe de green building à énergie positive et végétalisé comprenant des commerces et autres restaurants bio. 

mosquee-as-sounna-dans-la-capitale_de94999440e22b7e60df31ec54c0a57cLes Habbous et les mosquées vertes

Le ministère des Habbous et des Affaires islamiques, a lancé un programme de mise à niveau énergétique des mosquées du Maroc, dans le cadre des objectifs fixés par la stratégie énergétique nationale, à savoir, la réduction de la consommation d’énergie de 12% en 2020 et de 15% en 2030. L’idée de ces «mosquées vertes» avait été initiée en 2014 avec comme objectif de réduire de 40% la facture énergétique mosquées du pays. Ce programme ambitieux est déployé en deux phases. La première, axée sur 1000 mosquées de petite, moyenne et grande taille, cible la réalisation d’audits énergétiques des mosquées, l’élaboration d’un modèle d’intervention et d’une estimation du coût de l’optimisation énergétique y afférente qui sera opérée par les sociétés de services énergétiques installées au Maroc (ESCO). La seconde phase consiste à généraliser ce modèle sur l’ensemble du territoire national pour réhabiliter à terme 15.000 mosquées. Dans un premier temps, il s’agit d’équiper 600 mosquées à l’horizon 2019 avec des contrats de performance énergétique. A l’occasion de la 22e Conférence internationale du climat, une mosquée verte modèle devrait ainsi être présentée aux invités de la COP dans un village à la périphérie de Marrakech. 

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Saâd Abid, Cofondateur de l’Association Bahri

Association BAHRI

Le geste éco-citoyen pour un quotidien durable, tel est le credo de Saad ABID, acteur associatif engagé dans la préservation de l’environnement. Il croit, non sans raison, que «la mobilisation des jeunes constitue une composante essentielle des efforts visant à lutter contre les changements climatiques et à préserver l’environnement». Il a pu fédérer un réseau de plus en plus dense autour de son association «Bahri» pour la bonne cause, celle de «la protection du littoral et la sensibilisation des générations futures à la protection de l’environnement». De quelques dizaines de bénévoles, son opération de nettoyage des plages «Bahri dima clean», (en langue de Molière: ma plage toujours propre!» a pu réunir l’année dernière quelque 5400 personnes sur la plage d’Ain Diab à Casablanca. Parallèlement à cette action de lutte contre les défiguration du littoral, sont programmés  également des actions de sensibilisation à la protection de l’environnement, ainsi que des ateliers et des activités sportives. Pour Saad ABID, «même si ces opérations sont ponctuelles et ne s’inscrivent pas dans la durée, elles permettent cependant, une prise de conscience et un éveil auprès des gens, notamment des jeunes, principaux concernés par l’avenir des plages». L’idée, selon cet acteur associatif, est de faire naître des habitudes éco-citoyennes qui, à long terme, pourront engendrer la tenue de plages propres toute l’année. 

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Rachid Naanani, Président du Cluster EMC.

CLUSTER EMC

Premier cluster au Maroc sur le thème de la performance énergétique dans les bâtiments, le cluster EMC est une association à but non lucratif, soutenue par le ministère de l’Industrie, du Commerce, de l’Investissement et de l’Economie numérique. Ce cluster a le mérite de réaliser le premier logement social à énergie positive au Maroc. Il s’agit du projet «LEP» (Logement à Energie Positive) mené en partenariat avec l’Office de la Formation Professionnelle de la Promotion du Travail (OFPPT), la SIE (Société d’Investissements Energétiques), ainsi que l’ensemble des membres et partenaires du cluster. Le «LEP» fait partie du circuit d’inauguration par le Roi Mohammed VI, de la plus grande école de formation dans les métiers du bâtiment et des travaux publics d’Afrique. C’est un bâtiment dont le principe central résulte du solde positif entre l’énergie produite et l’énergie consommée. L’objectif est de réduire les besoins énergétiques, de maintenir des températures agréables, de contrôler l’humidité et de favoriser l‘éclairage naturel. Lors de la COP 22, le cluster présentera au grand public le LEP, mais aussi le projet MEP pour «Mosquée à énergie positive» de Tadmamt. Le cluster prévoit également de récompenser différentes formes d’initiatives en matière de bâtiments respectant un certain nombre d’exigences en termes d’autonomie en énergie, en efficacité énergétique.

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Yassine Zegzouti. Président fondateur de l’association Mawarid.

Association Mawarid

Voilà une tradition à perpétrer et à dupliquer! Une «journée sans voiture» à Marrakech. L’événement est à chaque fois organisé par l’association Mawarid, créée en 2009, qui a pour vocation d’œuvrer pour les grandes causes liées à l’environnement et à l’énergie, d’ancrer les valeurs environnementales dans l’esprit de la population et de créer un mouvement écologique national en phase avec l’actualité mondiale. Au-delà d’offrir un bol d’air frais aux autochtones, la manifestation cette année a également pour objectif  de favoriser la prise de conscience collective de la nécessité d’agir contre les nuisances consécutives à la croissance du trafic en milieu urbain. La pollution persistante qui sévit dans la Cité ocre impose plus que jamais, d’envisager d’autres moyens de transport qui limiteraient la pollution et assainiraient l’air ambiant que respirent les Marrakchis. D’autant plus que la ville a déjà abrité le Sommet international du climat, et elle hôte cette année pour le même sommet dans sa 22ème édition.

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Hicham Guennoun, Membre du Bureau de l’Association Ait Aissa;

Association AIT AISSA

En matière de lutte contre le dérèglement climatique, le Maroc est conscient de la nécessité de réduire l’empreinte environnementale des villes. Mais c’est aussi une urgence d’atténuer ses conséquences sur les zones rurales. Et pour cause. Ce sont les populations les plus démunies dans les zones les moins dotées en infrastructure qui sont les plus touchées. Partant de la conviction que les centres ruraux à fort potentiel de développement peuvent être une alternative pour décongestionner les villes,  fixer la population sur place, et créer la dynamique locale nécessaire, l’association Ait Aissa pour la Culture et  le Développement, dont l’ambition est  de «mener les habitants de Ait Benhaddou vers une autonomie financière en les aidant à développer des projets durables avec leur culture comme levier de développement», veut offrir un nouvel élan socio-économique au village enclavé d’Ait Benhaddou, pourtant inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO, et le transformer en un quasi-modèle de développement durable. Pour donner la pleine mesure à cette ambition, l’association projette de créer un Eco-village tourné vers l’Eco-tourisme. Baptisé «Village durable des AITS», ce projet est un modèle fonctionnel, sur 200 Ha, duplicable dans l’esthétique de la région, ayant une faible empreinte écologique. Un véritable projet pilote que l’association a vu lors de la COP22, la conférence internationale du climat. Pour faciliter la compréhension d’une innovation urbanistique qui concilie densité, qualité, formes du bâti aux conditions climatiques locales, l’association tient à ce que la communauté du village d’Ait Ben Haddou ait voix au chapitre lors de la COP 22 pour exprimer ses besoins et exposer ses solutions et innovations en faveur d’un développement écologiquement durable, socialement équitable et économiquement efficace. A cet effet, elle profitera de l’espace dédié à la société civile lors de la COP 22, pour organiser une conférence sur «Les outils de planification rurale comme réponse aux changements climatiques». Un side event qui sera organisé le 12 novembre avec une médiatisation de circonstance, qui permettra à l’Association Ait Aissa de rencontrer un large public, mais aussi les acteurs issus de différents horizons qui partagent le même sentiment d’urgence, celui de promouvoir un développement durable. 

zéro-mikaCoalition marocaine pour la justice climatique

Aquelques jours de l’entrée en vigueur de la loi interdisant l’usage de sacs plastiques au Maroc, le 1er juillet 2016, et dans la perspective de la grand-messe du climat, la Coalition marocaine pour la justice climatique lance l’opération «zéro mika». L’opération zéro mika, ou zéro sacs plastiques, interpelle non seulement les autorités pour l’effectivité de la loi, les autorités locales pour mettre en place les mesures d’éradication des sachets en plastique, mais aussi dans le but de sensibiliser les populations sur les risques environnementaux posés par l’accumulation de sacs plastiques dans la nature et partant mobiliser les Marocaines et les Marocains à s’engager localement pour un environnement sain. Pour la Coalition, qui compte près de 200 organisations et réseaux ainsi que huit syndicats, l’enjeu est de taille. Les déchets en plastique constituent une menace grave pour l’environnement au Maroc, pour la santé humaine et pour le cheptel durant tout son cycle de vie. L’avènement de la COP 22 donne voix à la coalition auprès d’autres pays. La campagne touche tous les pays: 500 milliards de sacs en plastique seraient consommés chaque année sur la planète. 250 milliards d’éléments en plastique se sont répandus dans les eaux de la Méditerranée… et seuls 5% du plastique utilisé dans le monde sont recyclés.

 
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Othman Benjelloun, Président du groupe BMCE Bank of Africa