L'édito

Dialogue social : la bonne méthode [Par Jamal Berraoui]

Les résultats du dialogue social sont mitigés. Les fonctionnaires gagnent une plus grande fluidité du déroulement de carrière, un effet rétroactif qui ouvre la perspective de rappels conséquents.

Les salariés du privé n’ont que la hausse du SMIG, importante il est vrai. Ce qui est commun, les allocations familiales et le congé parental pour les pères (disposition d’avant- garde) offrent l’occasion aux détracteurs, qui y voient une politique nataliste que la démographie ne justifie pas.

Sur l’argumentation généralisée, par le biais de la réforme de l’impôt sur le revenu, l’exécutif garde la main en ne s’engageant ni sur le quantum, ni sur la date. Les syndicats les plus représentatifs ont signé l’accord qui fait suite à un marathon de négociations. Même si d’aucuns trouvent que la montagne a accouché d’une souris, cet accord est en lui-même un acquis.

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Les deux gouvernements précédents avaient écarté cette méthode et enjambé les syndicats. Pour garder une paix sociale, c’est pourtant l’outil utilisé par toutes les grandes démocraties. Il faut institutionaliser le dialogue social, l’instaurer au sein des branches par le biais des conventions collectives et au sein des entreprises. C’est le meilleur moyen d’avoir une intermédiation sociale crédible, efficace et non pas des ‘‘Tansikyates, des coordinations très catégorielles et manipulables à souhait.

Des questions peuvent se poser. Quel sera l’effet de l’augmentation du SMIG sur les très petites entreprises qu’on tente d’attirer vers la sortie de l’informel ? Ce n’est pas anecdotique. Comment refuser aux administrateurs ce l’on a accordé à très juste titre, aux médecins ?

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Toutes ces questions nécessiteront des réglages. Le dialogue social institutionalisé permet l’ajustement en fonction de la conjoncture, d’où son intérêt. Il est vrai que les résultats de ce round ne permettent pas de solutionner la question du pouvoir d’achat face au cycle inflationniste. L’aide directe aux plus démunis devient une évidence mais cela nécessite un vrai changement de politique.         

 
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