Société

Discorde autour du nouveau code de la mutualité

Le projet de loi 109.12 portant Code de la mutualité fait jaser médecins et pharmaciens. En cause, le texte donne aux mutuelles le droit de créer et de gérer leurs propres unités de soins et pharmacies qui sont en contradiction avec la loi  n ° 65.00 relative à la couverture médicale de base. De l’autre côté, la coordination des mutuelles au Maroc défend sa légitimité à créer et gérer ces  unités de santé. Une mesure qui va, à l’encontre de toute concurrence loyale entre les secteurs public et privé, selon ceux qui s’y opposent. Pour répondre à cette problématique, l’émission radio « Dayf wa kadiya » sur les ondes de MFM Radio, a fait appel aux professionnels du secteur mutualiste au Maroc.

Le rapport du conseil économique, social et environnemental (CESE), sur le projet de loi 109.12 portant Code de la mutualité, a pour objectifs de mettre en exergue les principes et les moyens permettant de libérer l’initiative dans le secteur mutualiste, de le dynamiser et d’en consolider la gouvernance, en vue de renforcer la contribution de ce secteur au développement de la protection sociale et de l’économie sociale et solidaire.

A ce propos, selon Mr Miloud Maâssid, président de la coordination des mutuelles au Maroc, les amendements introduits au projet de loi sont en accord avec les recommandations du conseil économique, social et environnemental.

En effet, le CESE recommande que pour permettre aux mutuelles de participer à la politique sanitaire de l’Etat, il est recommandé de revoir les dispositions de la loi 34-09 relatif au système de santé et à l’offre de soins, pour permettre aux mutuelles, avec leur statut juridique spécifique, de pratiquer les activités à caractère sanitaire.

Cependant, Dr Saadia El Moutawakil, vice présidente de la fédération nationale des syndicats des pharmaciens du Maroc (FNSPM), revient sur le rapport du CESE au sujet dudit projet et s’interroge « pourquoi le CESE n’a pas pris en considération l’avis de la fédération Nationale des Syndicats des Pharmaciens du Maroc, surtout quand il s’agit du citoyen et je fais allusion aux prix des médicaments? » et d’ajouter « pour la deuxième fois, le CESE met de coté les pharmaciens ».

En somme, les mutuelles se disent en droit de disposer et d’autogérer leurs centres de soin au profit de leurs adhérents, car selon elles, ces structures sont entièrement construites à partir des cotisations des adhérents. Ceux-ci ont donc  la liberté de choisir de bénéficier des services sanitaires offerts au niveau des mutuelles ou de recourir au secteur privé. Aujourd’hui, cette loi a été revisitée afin de garantir aux mutuelles le droit de créer et de gérer leurs propres unités de santé. Ce qui n’est pas sans inquiéter le corps médical privé.

 
Article précédent

Conseil des ministres : RAM, ANCFCC, AMMC, ACAPS…les nouvelles nominations du Souverain

Article suivant

Lahcen Haddad s’adresse à feu Tayeb Seddiki