Discours du Trône : Cadrage, fermeté et ouverture
Un appel à la responsabilité politique, au développement économique, à la consolidation de l’intégrité territoriale et au renforcement de notre présence diplomatique
Soyons responsables et jouons dans la clarté
Le dix-septième discours du Trône restera parmi les moments forts de notre vie politique marocaine. Celui qui porte la charge suprême du pays la considère comme « une mission exaltante … et colossale » et reste déterminé à poursuivre la concrétisation de ses engagements envers son peuple. Dès les premières phrases du discours, l’observateur sent la gravité du moment et s’attend à des messages politiques profonds à destination d’un personnel politique qui reste fébrile devant la nécessité d’assumer le contenu et le sens des dispositions constitutionnelles. Le Roi le dit solennellement : les différentes réformes « ont changé la physionomie du Maroc » et nous devons poursuivre les efforts avec raison et responsabilité. Ceux qui continuent à semer le doute à travers des discours ont été cadrés et invités à la clarté. « Je n’adhère à aucun parti. Car Moi, Je suis le Roi de tous les Marocains, candidats, électeurs et aussi ceux qui ne votent pas. Je suis également le Roi de toutes les formations politiques, sans discrimination ou exclusion. Comme Je l’ai affirmé dans un précédent discours, le seul parti auquel Je suis fier d’appartenir, c’est le Maroc. »
Il était donc nécessaire de dire à certains responsables politiques qui n’ont pas pu franchir la cap du jeu politicien pour intégrer le cercle des hommes d’État qu’il n’est pas permis d’instrumentaliser la personne du Roi « dans quelque lutte électorale ou partisane que ce soit. » Les élections qui permettent d’accéder à l’exercice du pouvoir, doivent céder la place à des objectifs plus nobles mettant le citoyen au centre de la responsabilité pour choisir l’élu et lui demander des comptes.
Le citoyen au centre de l’opération politique : la reddition des comptes
Nous sommes face à un tournant décisif pour remettre les choses à leur place: En passant d’une étape où les partis se servaient des élections comme mécanisme d’accès à l’exercice du pouvoir, à une autre étape où le dernier mot revient au citoyen qui doit assumer ses responsabilités pour ce qui est de choisir les élus et de leur demander des comptes et de les remplacer. Aucun n’est indispensable dans le terrain politique à part le citoyen qui doit choisir consciemment loin des discours démagogiques qui nuisent à la réputation du pays et à « la crédibilité des institutions ». Ces agissements ne doivent pas entacher la période électorale et doivent au cas où ils surviennent être sanctionnés. SM le Roi insiste sur la nécessité de rester habité par le sens de la responsabilité : « Là, Je dis à tout le monde, majorité et opposition : Assez de surenchère patriotique dans des règlements de compte personnels ou la quête d’intérêts partisans étriqués! ».
Corruption : combat de tous les citoyens et de toutes les institutions
Chercher la voix du citoyen doit impliquer un comportement en matière d’exercice de la responsabilité qui se base les changements que doit impliquer « le nouveau concept d’autorité » lancé depuis l’accession du Souverain au Trône. Ce concept concerne tous les responsables et non une frange parmi eux. Il implique la reddition des comptes et la lutte contre la corruption dont la définition inclut le manquement au devoir. Conscient de son ampleur le Souverain est déterminé à la démasquer en dehors de la surenchère car elle « n’est pas une fatalité, pas plus qu’elle n’a fait partie un jour du caractère des Marocains. Or, la notion de corruption a tellement été galvaudée et quasiment normalisée dans la société. » Les termes du discours royal à ce sujet forts et dénotent de l’ampleur de la corruption et de la nécessité stratégique du combat qui doit être mené méthodiquement contre elle.
Le combat économique
Développer le pays, c’est renforcer le progrès politique et donner aux équations économique, sociale et environnementale le poids qu’elles méritent. C’est un combat qui doit mobiliser tous les marocains pour que les fruits des réformes et des performances arrivent à tous les marocains. Le discours royal met les points sur les « i » et mettant la justice sociale au centre de tous les processus et en relativisant les discours euphoriques sur l’évolution de certains indicateurs. L’ouverture du pays sur les investisseurs a montré combien les impacts positifs ont été grands et combien il faut redoubler les efforts pour plus de projets et plus d’intégrations de nos territoires. Les grands projets structurants sont cités autant que les politiques sectorielles qui consolident l’édifice économique marocain. Cet élan n’est pas sans relation avec le climat de paix et de sécurité dont jouit notre pays. Le travail dans ce domaine est professionnel et rationnellement structuré. « Le maintien de la sécurité est une grande responsabilité qui s’étend au-delà du temps et de l’espace. C’est une charge suprême qui nous incombe à tous. » La moralisation de l’administration… la fermeté envers « les criminels et les apologistes de l’extrémisme et du terrorisme, et ce, dans le cadre du respect de la loi, des droits et des libertés, et sous le contrôle de la Justice. » La sécurité est aussi une affaire de coordination avec les partenaires de notre pays.
Hommage aux marocains de l’extérieur
SM le Roi a rendu un hommage au sens civique des MRE et à leur attachement à leur pays et a souligné la nécessité d’améliorer les services qui doivent leur être rendu tant au niveau de l’administration qu’au niveau des consultants.
Diplomatie « l’année de la fermeté »
Tous les observateurs ont remarqué les changements qui ont marqué la diplomatie marocaine et le caractère réactif de l’action de notre pays dans la défense de son intégrité et la consolidation de ses liens avec plusieurs pays. Le Souverain a rappelle avec force que le Maroc n’est la chasse gardée de personne et sa politique extérieure est basée sur le respect de l’autre et sur l’exercice réel d’un partenariat global avec ses amis et frères dans son continent africain ainsi que dans l’ensemble des continents.