C’est dans un contexte marqué par une tension des plus tendue avec Alger, que le Souverain  a tenu à rappeler la contribution du Maroc au Mouvement de libération du Maghreb en général et de l’Algérie en particulier. En effet, quelques soient les viscititudes,  les événements du 20 août 1953 constituent dans l’histoire du Maghreb un tournant décisif. Pour les historiens, il y a un avant et un après 20 août 1953.  Depuis cette date, le visage du Maghreb et même de l’Afrique s’est profondément modifié. L’exil du Roi Mohammed V a déchainé des révoltes  populaires au Maroc et en Algérie que le colonisateur a eu du mal à réprimer. Selon certains historiens, les émeutes en Algérie après la déportation du Roi Mohammed V  auraient été même plus intenses et plus violentes que nulle part ailleurs. Le 20 août est ainsi devenu, dans la mémoire maghrébine, une fête de la communion, du souvenir des luttes communes contre l’occupant, une fête de l’espoir, de la renaissance et de la conquête de la liberté. C’est elle qui a contribué à allumer la flamme de la liberté au Maghreb et qui a enterré les projets de domination du colonisateur dans cette région. Cette volonté  de libération née au Maghreb après les événements du 20 août, se propagea rapidement dans tout le continent.

A un moment où les relations entre Rabat et Alger traversent les pires moments de leur histoire, ce rappel  par le Souverain de ce moment fondateur de la libération du Maghreb, est surtout destiné à souligner la communauté du destin des pays maghrébins face aux nouvelles menaces qui se profilent à l’horizon : le défi du développement, les menaces terroristes, le risque l’effondrement des Etats dans le monde arabe… Le souvenir des luttes communes peut aider à relativiser les tensions actuelles et peut être à les dépasser.