Dr. Walid Amri: « Le ministère de la santé continue d’interdire l’utilisation des auto-tests sans aucune explication »
C’est officiel. Le Maroc connait une nouvelle vague dans la pandémie. Les nombres de cas positifs au covid-19 ne cessent d’augmenter et les semaines prochaines s’annoncent décisives. Alors qu’ils avaient fait l’objet d‘un retrait dans les officines, les tests salivaires rapides sont de plus en plus utilisés en cette période.
Dans ce sens, la Confédération des syndicats des pharmaciens du Maroc (CSPM) a appelé le ministère de la Santé à «assumer sa pleine responsabilité vis-à-vis des médicaments vendus dans le marché noir, ou vendus virtuellement, et qui menacent la santé de la population». Les circuits de distribution informelle et la contrefaçon pharmaceutique représentent un risque pour le consommateur et un manque à gagner pour l’Etat. Conscients de ce danger, les membres de la Confédération mettent en garde contre le marché informel, qui a prospéré pendant la pandémie avec la commercialisation des tests antigéniques rapides du SARSCoV- 2.
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Certes, un test COVID rapide, ou auto-test, peut aider à améliorer la détection du virus, à condition qu’il soit effectué dans des conditions sanitaires sûres. Néanmoins, la question qui se pose : les pharmaciens ont-ils un rôle à jouer afin de promouvoir ce type de tests et assurer sa qualité ainsi que sa fiabilité auprès des citoyens? Cette question est d’autant plus d’actualité étant donné la propagation actuelle du virus. De nombreux citoyens procèdent à des auto-tests aléatoires qui pourraient nuire aux efforts du Maroc pour surveiller la situation épidémiologique.
La propagation rapide du variant Omicron soulève la question de la nécessité d’une détection précoce en effectuant des tests rapides, appelés autotests. Néanmoins, le ministère n’a toujours pas autorisé les pharmacies à vendre ces tests et ce sans la moindre explication. Après l’augmentation des cas d’Omicron au Maroc et l’annonce du premier décès qui en découle aujourd’hui, la tâche des pharmaciens reste énorme dans un contexte où le ministère de la Santé insiste sur la détection précoce.
A cet égard, Walid Amri, vice-président de la Fédération nationale des syndicats des pharmaciens et président du Syndicat des pharmaciens de Casablanca, a souligné que « le Maroc devrait prendre exemple sur les pays étrangers qui autorisent les auto-tests en pharmacie ; Dans tous les pays du monde, ces auto-tests sont distribués dans les pharmacies et se déroulent à l’intérieur de celles-ci ».
Dr Amri explique que « cela permet une meilleure proximité avec le patient, et surtout une démocratisation de l’utilisation de ces autotests, compte tenu du prix qui sera abordable pour tous ». Une autre précision importante concerne la possibilité de procéder à un examen de masse grâce à »la présence de pharmacies dans toutes les régions du Maroc, notamment dans les régions isolées qui ne disposent pas forcément de structures de santé ou de laboratoires d’analyses. De plus, les pharmacies disposent d’un système qui les rend accessibles 24h/24, offrant ainsi la possibilité d’accueillir rapidement les personnes qui souhaitent passer le test et à n’importe quel moment de la journée ».
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Walid Amri rajoute : « Il faut, dans ce contexte, ne pas oublier ou négliger le rôle important joué par le pharmacien du dispensaire par sa proximité avec les patients et la confiance qui est souvent installée entre les patients et leur pharmacien ». Aujourd’hui le Maroc fait face à un test crucial dans cette interminable série de nouvelles vagues liées au Covid. L’idée de généraliser et de faciliter l’accès aux tests à tous les citoyens serait une mesure qui s’inscrirait dans la continuité des efforts fournis afin de surveiller l’évolution de cette épidémie.