Culture

Driss Guerraoui présente son livre-témoignage « Abderahman El Yousfi, leçons pour l’histoire »

Le livre de Driss Guerraoui « Abderahman El Yousfi, leçons pour l’histoire », présenté dans le Salon International de l’Edition et du Livre de Casablanca, le 8 février, est d’abord un témoignage. Et tout témoignage est forcément subjectif.

Car, ne l’oublions pas, Driss Guerraoui qui est d’abord un économiste et non un historien a participé à l’expérience de l’alternance, au cours de laquelle Abdrahman El Yousfi avait été nommé premier ministre par le Roi Hassan II.

Prenant la parole dans cet espace où le Livre est en fête chaque année, Nourredine Afaya a évoqué Mohamed Jabri, grand philosophe marocain, qui, pour la première fois, avait participé à une émission télévisée sur la première chaîne nationale, en 2001. C’est l’époque de transition où le Maroc vivait à sa manière son propre printemps. M. Jabri avait résumé le défi principal du gouvernement d’alternance dans la réussite du dépassement de l’ancien mode de gouvernance et la mise en place progressive mais irréversible d’un nouveau système où les sources de la prise de décision politique résident effectivement au sein des institutions représentatives élues.

Le livre-témoignage de Driss Guerraoui se situe pleinement dans cet enjeu qui est toujours d’actualité et n’est pas exclusivement politique. Il fait le bilan des réalisations du gouvernement d’alternance dans le domaine de la couverture médico-sociale, la réforme du statut de la femme et son intégration dans le développement, la création d’une agence de développement social, la question de l’emploi, le dialogue social (…). Mais son regard critique est aussi porté sur les obstacles, sur ce qu’il appelle les « poches de résistances ».

L’expérience du gouvernement d’alternance a été très courte dans le temps mais assez riche. La culture de l’intérêt général avait commencé à être restaurée au sein de l’Etat. La confiance des citoyens avait commencé à renaître.

La présence physique de A. El Yousfi et de son épouse à cette rencontre a été hautement symbolique. Hassan Najmi, écrivain et poète, modérateur de cette rencontre, a bien su insuffler une joie humaniste à cet évènement. L’espoir résiste. Il était fortement présent dans le regard des jeunes étudiants venus assister à cette présentation.

En écrivant ce livre, D. Guerraoui, tout en étant à la tête du Conseil de la Concurrence, institution stratégique dans le devenir de l’Etat et de la société marocaine, prouve qu’il n’a point « coupé les ponts » avec la recherche scientifique et de manière général avec les espaces où le débat public permet une confrontation et un enrichissement permanent de l’esprit critique, indispensable à l’innovation et au changement.

 
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