Droits de la femme : La révolution de velours
Juridique, politique, institutionnel, l’ère du Roi Mohammed VI
est indiscutablement celle de l’avancée de la cause de la femme
dans tous les domaines.
La question des droits de la femme divisait non seulement la classe politique, mais l’ensemble de la société dès le début du règne. Le plan d’intégration de la femme, présenté par le ministre en charge de la condition de la femme, Saïd Saâdi, au nom du gouvernement El Youssoufi, a soulevé les passions et créé un clivage sans précédent. En mars 2000, les deux manifestations, l’une à Rabat, dite moderniste, l’autre à Casablanca dirigée par les islamistes, représentaient le paroxysme de ce clivage. Le gouvernement El Youssoufi avait commis une grave erreur, il n’avait pas publié ce plan, ce qui laissait la porte ouverte à toutes les supputations, aux rumeurs infondées. En fait ce n’était qu’un catalogue de mesures transversales, en faveur de l’éducation, de la santé natale etc…
Le clivage réel était autour du préambule qui privilégiait l’universel face au spécifique, le droit international face au droit national et à la Moudawana, c’est là le vrai point de discorde et qui durera longtemps.
La réponse Royale a été multiforme. Le code de la famille a été traité en urgence, puisqu’il concentrait les divergences.
Feu M’hamed Boucetta avait été nommé à la tête d’une commission ad-hoc pluridisciplinaire et très représentative. Le texte final établit l’égalité des époux au sein de la famille, acquis juridique historique, élève l’âge du mariage, introduit la notion de partage des biens acquis lors de la vie commune, encadre la polygamie. Les bases d’un vrai changement des rapports au sein de la famille étaient posées. Quinze ans après, le combat continue parce que les résistances persistent, mais il a changé de nature, il est sociétal et non plus juridique.
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