Blog de Jamal Berraoui

Du 11 janvier par ( Jamal Berraoui )

Le manifeste de l’indépendance est un moment historique important, parce qu’il marque le passage de la revendication des réformes à celle de l’indépendance. Et ce, 32 ans, juste 32 ans après le protectorat. C’est aussi un acte qui scelle un pacte entre la monarchie et le mouvement national, puisque trois ans après en 1947 à Tanger, feu Mohamed V soutiendra publiquement la revendication.

Cette année, pour la première fois depuis 1959, l’Ittihad et l’Istiqlal commémorent ensemble le 11 janvier. Ce n’est pas juste un acte tacticien dans le cadre de l’alliance qui se dessine. Cela va plus loin, à mon sens.

Face au PJD, il y a une tentation de résurrection du mouvement national. Les références à l’histoire se multiplient. Cette tendance est encouragée par les agissements des Islamistes qui font comme si l’histoire du Maroc a commencé le 25 novembre 2011. Rappeler cet ancrage est un devoir de mémoire, en faire une stratégie de reconquête est une illusion.

Les attentes, en particulier de la jeunesse, sont celles d’un projet sociétal. Parce que les forces centrifuges sont prégnantes, que la société est traversée par des antagonismes importants, les revendications n’expriment pas nécessairement des aspirations homogènes.

Mais on peut dire, sans grand risque de se tromper, qu’il y a un désir de démocratie, plus dans le sens libertés que jeu institutionnel. De la même manière que la justice sociale, l’aspiration égalitaire est très présente, de manière populiste. Cela tombe bien, c’est justement le projet social démocrate. Le Tihad doit assumer les mots d’ordre de la nouvelle étape de la construction démocratique, qui ne peut être que la monarchie parlementaire, au sens universel du vocable. Quant à la justice sociale, elle ne peut passer que par les services publics. C’est en revenant aux luttes pour la santé, l’éducation, les transports, les infrastructures de base etc… que l’on renouera le fil de l’histoire.

Cela n’enlève rien à la commémoration du 11 janvier. Il est utile, nécessaire de rappeler aux jeunes que les signataires avaient, en majorité, leur âge quand ils ont lancé le mouvement qui libérera le pays, une décennie plus tard.

 
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