Du bleu dans le ciel
La mort de Pierre Mauroy interpelle tous les hommes et toutes les femmes qui se situent dans la mouvance de la gauche démocratique. L’ancien Premier Ministre Français a été le premier socialiste à accéder à ce poste sous la Cinquième République et ce n’était pas un hasard.
François Mitterrand, homme issu de la droite, s’est appuyé sur le géant de Lille. Syndicaliste, leader de la SFIO, Pierre Mauroy venait du socialisme acquis à la classe ouvrière. Borloo le centriste lui a rendu hommage en ces termes « Aujourd’hui les quartiers ouvriers du nord, de toute la France, même ceux qui l’ont combattu politiquement, sont orphelins ».
C’est lui qui a porté les réformes sur la retraite à 60 ans, la semaine des 39 heures, la cinquième semaine de congés payés. La crise, les marchés, déjà, vont obliger Mitterrand à changer de cap et à nommer Fabius à la Primature.
En quoi cela nous intéresse-t-il ? En ceci, la gauche n’a de sens que si elle porte à la fois les aspirations libertaires et égalitaires. Quand elle abandonne les secondes, elle perd son enracinement sociétal et laisse un espace énorme aux extrémismes. Dans la sphère qui nous concerne, les « forces populaires » votent pour le bloc Islamo-conservateur, en Europe, elles ne voient plus, ces forces, de lien avec la gauche, et votent pour l’extrême droite.
Il n’y aura pas de retour de la gauche, tant qu’elle ne redeviendra pas l’égérie d’une nouvelle société où les hommes seront libres, égaux, solidaires. La domination des marchés est une barbarie moderne. Il n’y a de socialisme viable que le socialisme qui s’y opposerait. C’est valable partout dans le Monde. Mauroy étant lui-même le produit de l’émancipation populaire. Il en est resté le défenseur jusqu’à son départ.