Du potentiel dans la biomasse marocaine
L’agence pour le Développement des Energies renouvelables et la coopération technique allemande travaillent sur l’élaboration d’un master plan des futurs projets.
A
u Maroc, on cherche du fuel, du gaz, du soleil… pour diversifier les sources d’énergie. Pourtant, il semblerait qu’on dispose d’une autre énergie qui n’est pas, elle aussi, exploitée comme il se doit: la biomasse. Pour les néophytes, il s’agit de matières organiques, d’origine végétale ou animale, qui peuvent constituer des sources d’énergie par combustion. Les Allemands l’ont expérimenté. 20% de leur consommation électrique brute est générée par des énergies régénérantes, dont 30% par la biomasse. Et c’est pour chercher de nouvelles opportunités que sept entreprises germaniques ont fait, cette semaine, le déplacement au Maroc. Une conférence a même été organisée sur ce thème. « Les entreprises participantes sont justement ici pour étudier et discuter des possibilités de développer des projets», lance le directeur général de la Chambre Allemande de Commerce et d’Industrie du Maroc (AHK), Marco Wiedemann. C’est donc du concret. D’ailleurs, l’Agence Nationale pour le Développement des Energies Renouvelables et de l’Efficacité Energétique (ADEREE), en partenariat avec la Coopération technique allemande et l’Institut allemand de la gestion des flux de matériaux sont en train de préparer un document, un master plan, pour cerner les futurs projets dans le secteur de la biomasse. Les Allemands sont convaincus que le Maroc regorge d’un bon gisement. «Il s’agit essentiellement du sous-bois forestier, des tiges et des feuilles récoltées, des sous-produits de l’agro-industrie, des grignons d’olives, des déchets ménagers, des margines issus des moulins traditionnels et des huileries modernes… Concernant les déchets ménagers, le Maroc produit 7,5 millions de tonnes. Deux tiers sont organiques. C’est un potentiel énergétique pour l’investissement que peuvent mener les entreprises», explique le directeur général de la AHK. Il indique aussi que des régions comme le Souss Massa ou de Meknès présentent de bonnes opportunités pour mener des projets « démonstrateurs» pour produire de l’électricité. «Selon les premières recherches, ces deux régions pourraient couvrir leurs besoins en électricité à hauteur de 25% », indique Wiedemann. Vu sous cet angle, cela devrait faire cogiter nos responsables. Mais pour l’instant, le privé pour sa part ne semble pas encore prêt à franchir le pas. Quelques projets ont été initiés dans la région de Meknès. Mais cela reste encore au stade embryonnaire.