Edito. L’émotion passe, la passion dure
Les « Lions de l’Atlas », belle appellation originale, ayant une profondeur à la fois historique et géographique, ont insufflé de la joie et de l’espoir dans le cœur des Marocains, des Africains, des Arabes et de tous les êtres humains qui aiment le sport en général et le football en particulier. Le ballon rond est un magnifique sport magique. La profondeur pédagogique de ce sport en fait sa force et sa substance. Sur un terrain, c’est une équipe qui joue contre une autre. Les joueurs partagent, s’entendent, se comprennent, développent entre eux une extraordinaire complicité/synergie, pour vaincre. Le jeu se déroule en toute transparence. Il n’y a pas de privilège de naissance. C’est le meilleur qui gagne. Certes, ce n’est pas totalement mécanique.
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Mathématiquement, la probabilité de gagner, quel que soit le degré de maitrise et de professionnalisme, n’atteint jamais 100%. Les facteurs sont multiples. Aussi infime soit-elle, la chance a aussi son mot à dire. Et le jeu se déroule dans le respect des règles, avec un arbitrage intègre et neutre. Voilà ce qui constitue le « suc de la joie ». Cette ambiance là, les jeunes voudraient la vivre, la retrouver partout, et pouvoir la transposer dans tous les domaines. Plus de passe-droit, plus de « Bak Sahbi », la culture de la compétence et du mérite doit prédominer. Plus de « hogra ». Dans ce type d’ambiance, les individus, seuls ou en équipes, qui se battent, qui bossent, qui n’ont pas peur du risque, qui investissent leur force, leur énergie, leurs ressources matérielles et immatérielles (…), ne peuvent qu’avoir confiance en eux-mêmes et redoubler d’effort. C’est la meilleure leçon à tirer d’un match de football. Car, après les moments de joie, les individus sont confrontés à la réalité quotidienne. Et c’est l’espoir qui est durable. « Ne jamais désespérer d’espérer ». Cette dimension-là existe aujourd’hui.
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Malgré le lourd passif postcolonial que traine notre pays, un autre Maroc est possible. Les actions et messages hautement symboliques du Souverain sont à saisir et à décliner concrètement par tous les acteurs politiques, économiques et sociaux. L’investissement, avant d’être financier et matériel, est d’abord humain. Sans « cette volonté de……… », il n’y a rien. Le développement est un processus complexe et multidimensionnel, exigeant volonté, patience, force, courage, confiance, responsabilité, et surtout adhésion de toutes et de tous. Le modèle de développement n’est jamais prédéfini. Il est le fruit de cette dynamique collective où chacun a son rôle, où chacun est animé par cette « fureur de vaincre », transformant ainsi l’émotion passagère en passion durable. Pour persévérer et gagner le « grand match ».