El Haite s’inspire du modèle hollandais
Environnement. Une délégation néerlandaise, spécialisée dans l’économie circulaire fait escale dans le Royaume pour y déceler les opportunités d’affaires et de collaboration entre les deux pays. par Ghizlaine Badri
La valorisation énergétique consiste à transformer les déchets en électricité et/ou en chaleur. Elle est aujourd’hui, la troisième source de production d’électricité alternative après l’hydraulique et l’éolien et la quatrième source de chaleur renouvelable après le bois, les biocarburants et les pompes à chaleur. Elle permet à la fois, de réaliser des économies de combustibles de matières premières et de diminuer de 20% le prix du traitement des déchets urbains. Depuis de nombreuses années, les Pays Bas montrent la voie en matière de gestion des déchets : environ78% des déchets néerlandais sont recyclés et 19% incinérés. Seuls 3% vont dans les décharges, par opposition à une moyenne de 40% dans l’Union Européenne. Ces chiffres soulignent l’engagement de la Hollande pour le recyclage, et reflètent le bon sens des affaires de la part des sociétés de traitement des déchets aux Pays-Bas. Encouragées par la politique européenne, elles se développent continuellement et introduisent de nouvelles techniques et méthodes de recyclage. La poursuite d’une meilleure gestion des déchets, implique une recherche constante d’innovations et de nouveaux développements. Au vu de ces résultats très satisfaisants, la ministre chargée de l’Environnement, Hakima El Haite a profité de la visite officielle de Liliane Ploumen, ministre du Commerce International et du Développement de la Coopération des Pays Bas au Maroc, pour organiser une rencontre afin d’identifier de nouvelles pistes de coopération dans le but d’ accélérer la mutation énergétique et participer à la croissance du pays, en profitant des expériences des Pays Bas qui ont réussi leur transition vers une économie verte. «Nous allons mettre les jalons d’une grande association entre nos deux nations. Les pays Bas font partie des pays de l’Union Européenne les mieux notés en matière de gestion des déchets, moins de 3% des déchets vont en décharge. Par ailleurs, l’exemple néerlandais nous montre que les possibilités en la matière sont multiples. Il existe aux Pays Bas, une ville totalement éclairée et chauffée par les déchets. Pour le Maroc, qui importe la majeure partie de son énergie, ces solutions peuvent être très bénéfiques. De plus, à l’aide de ces chantiers, nous allons gagner 10 points du PIB et créer 250000 emplois», a déclaré Hakima El Haite. L’objectif de cette rencontre s’inscrit notamment, dans une volonté commune de faciliter l’échange de connaissances et d’expériences entre les collectivités locales marocaines et néerlandaises et d’explorer les possibilités de partenariat dans le domaine. La ministre néerlandaise était accompagnée par une Délégation de chefs d’entreprises et de représentants de l’Association néerlandaise des municipalités et de l’Association Royale néerlandaise de gestion des déchets et nettoyage. «Nous sommes très enthousiastes de travailler main dans la main avec l’Etat marocain qui a réalisé d’énormes avancées en matière de transformation des matériaux pour le respect de l’environnement. Nous sommes prêts à collaborer avec le gouvernement marocain sur l’ensemble des problématiques liées au développement durable» a affirmé Liliane Ploumen. A cette occasion, les deux ministres ont signé une déclaration commune d’intentions pour développer la coopération entre les deux pays, dans le domaine de la gestion des déchets et du recyclage. Par ailleurs, deux autres conventions ont été conclues entre les responsables néerlandais et marocains. L’une porte sur le programme PUM, dédié aux petites et moyennes entreprises dont pourra bénéficier le Royaume, l’autre convention a été signée entre le port d’Amsterdam et l’Agence Nationale des ports. Pour rappel, 2014 a été une année charnière pour le développement des filières de valorisation des déchets. Dans ce cadre, deux conventions ont été conclues avec les acteurs concernés pour les filières de valorisation des batteries et des pneus usés, ainsi qu’une convention cadre pour le tri et la valorisation des déchets qui a été signée avec la ville de Casablanca. D’autres filières relatives aux huiles usées, aux plastiques agricoles, aux déchets d’équipements électriques et électroniques, devraient être mises en place courant 2015-2016.