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Élection présidentielle : le retour d’Ali Benflis

Après une éclipse de 10 ans, l’avocat de Batna revient sur la scène politique, en déclarant officiellement sa candidature  à l’élection présidentielle qui aura lieu au mois d’avril prochain. Cette annonce intervient à quelques jours de la décision du Président de la république de convoquer le corps électoral.

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alheureux candidat en 2004,  le désormais candidat, Ali Benflis  fait montre de prudence, il a évité soigneusement  de personnaliser les difficultés   que vit le pays. On est loin des  discours  de 2004. L’ex-Chef du gouvernement a voulu donner des  gages d’un véritable Chef d’état. Dans  son discours programmé à l’hôtel Hilton, Benflis  n’a pas dévoilé toutes ses cartes,… en attendant  que Bouteflika se prononce. 

 

L’école, la santé et la justice sont les priorités de Benflis

Pendant  une heure et demi, le candidat Benflis  a étalé son projet devant un parterre de journalistes nationaux et  de représentants de la presse étrangère. Ils étaient plus de 250  à couvrir l’événement  et rien n’a été laissé  au hasard  par l’équipe de campagne, et surtout par son staff chargé de la communication. Benflis  a axé son intervention, notamment, sur  l’indépendance de la justice, avec  des mesures qui seront prises  «pour libérer  le juge de toutes les contraintes, ce dernier ne doit obéir qu’à la loi  et à sa conscience», dira-t-il en  mettant l’accent sur l’impact «de la justice  qui reste un droit  et un facteur de paix». L’éducation  fait aussi partie des priorités  dans le programme du candidat  Benflis, il préconise  un modèle d’une école algérienne «un modèle d’école à l’instar  des grandes nations modernes, une école  avec ses racines, mais également avec ses ailes pour permettre à l’enfant algérien  de vivre son temps réel et de s’inscrire dans l’universalité». L’autre volet important, c’est le secteur de la santé qui vit depuis plus d’une décennie  une grave crise  «nous devons améliorer  la qualité des soins  et moderniser  les structures sanitaires   de base  ou hospitalo-universitaires  et assurer une formation de qualité aux personnels médical et paramédical» assure l’ex-Chef du gouvernement.   

Sur le plan économique

C’est là où tous les candidats sont  attendus. Benflis, en tant qu’ancien Chef de gouvernement, sait que tous les autres programmes restent tributaires de l’économie nationale. Le candidat se dit préoccupé par le chômage des jeunes  et porteur  d’une vision pragmatique et d’un  projet économique ambitieux. L’emploi reste plus qu’une priorité pour lui, une urgence, même. La réforme de l’entreprise  est un autre défi pour Benflis, elle doit créer des richesses  et booster la croissance économique, ce qui  est loin d’être le cas depuis l’ère socialiste. Tous les hommes politiques  s’accordent à dire que l’indépendance économique mine la souveraineté nationale  et comme la plupart des pays producteurs de pétrole, l’économie algérienne  reste à la merci des fluctuations  imprévisibles et incontrôlables des prix de pétrole.

La corruption, un tabou à briser

Sans doute, ce fléau  reste  le plus dur à éradiquer et Benflis en tant que magistrat  sait très bien que sans la réforme de la justice on ne peut combattre cette gangrène qui a atteint les plus hauts sommets de l’Etat. Sur un ton grave, Benflis se révolte contre «trop de tabous qui entravent encore la démarche  économique…peut-on avoir une ambition  pour son pays  et pour son peuple et s’accommoder de la persistance de la corruption et de sa généralisation,  qui a connu ces dix dernières années  des niveaux jamais atteints depuis l’indépendance de l’ Algérie», clamera-t-il. En se présentant  à cette élection  présidentielle, le principal rival de Bouteflika sait très bien qu’il joue sa dernière carte politique. Agé de 70 ans, il a souvent  fait partie du  système. Il a des chances pour devenir le prochain locataire d’El Mouradia.

Dans le cas où Abdelaziz  Bouteflika renonçait à un 4ème mandat. Alors, il serait intéressant de savoir quelle sera  la nouvelle vision maghrébine  de l’Algérie.n

ALGER – Abdou Merouane

 
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