La principale préoccupation des jeunes est l’emploi. Et il y a de quoi. Dans le contexte économique actuel, les entreprises, opérant dans les principaux secteurs, ne recrutent pas. Quelles sont alors les alternatives pour ces 15/34 ans qui sont les plus touchés par
le chômage ? On leur prépare des programmes d’insertion, de formation, voire même de l’auto-emploi. Mais pour certains, ce n’est pas suffisant et parfois inadapté. Le ministre de l’Emploi et de la Formation Professionnelle, Abdelouahed Souhaïl, revient dans cette
interview sur tous les différents volets qui touchent son champ d’intervention. 

Challenge. Selon HCP, le taux de chômage en 2012 s’est élevé à 9%. Ce niveau reflète-t-il vraiment la réalité?
Abdelouahed Souhail. Je pense qu’il reflète la situation. Les normes qu’utilise le HCP pour déterminer la population active et le nombre de chômeurs répondent aux standards internationaux. Est considéré comme chômeur celui qui n’a pas travaillé pendant les six derniers mois et qui cherche un emploi. C’est une définition universelle. Nous n’avons aucun intérêt à cacher la réalité car nous ne pourrons pas y faire face ni trouver des solutions.  

C. Le Conseil Economique et Social (CES) proposait dans son rapport sur l’employabilité de changer la méthode de calcul de ce taux en intégrant le critère de la rémunération. S’il est pris en compte, le taux de chômage serait bien au-delà des 9%…
A.S. Pour moi, l’important est de créer le maximum d’emplois et d’insérer le plus de personnes dans la vie active, que ce soit pour leur propre compte ou en tant que salarié. Tout le monde doit avoir un travail décent.  

C. Vous seriez d’accord pour intégrer le critère de rémunération dans les calculs ? 
A.S. Vous savez, nous avons une économie informelle par ailleurs. Nous estimons qu’une grande partie est immergée. Vous ne pouvez pas disposer d’un système idéal pour le calcul des chômeurs. Nous devons avoir une économie totalement transparente et donc des statistiques qui la reflètent.