Casablanca accueille depuis le 6 février, et ce jusqu’au 16, la 26e édition du Salon international de l’édition et du livre. Rendez-vous livresque par excellence au moment où le débat sur la lecture à l’ère du Net est d’une actualité brûlante. 

Tous les paramètres démontrent que nous sommes à la traine, depuis des années. La lecture ne fait pas partie de nos habitudes. On a l’impression que personne ne lit ! On voit rarement des personnes un livre à la main dans les transports publics, trains, bus ou trams, ou dans les cafés. Quand des livres sont publiés, les tirages ne dépassent pas quelques centaines. Des éditions dopées par le soutien du ministère de la Culture, des fondations ou autre service du livre français. Rares sont les écoles possédant des bibliothèques. Les librairies de qualité ne cessent de disparaître. Les copies scannées inondent le marché. Cet état des choses alarmant fut aggravé par l’arrivée du Net, des réseaux sociaux, des tablettes et autres Smartphones. Le tactile et la souris ne cessent de ronger le papier.

La tendance mondiale est en train de remettre en cause des siècles de pratiques depuis l’invention de l’imprimerie par Johannes Gutenberg. Le monde vit désormais à l’ère des SMS, des news de l’info continue, du partage, des Like…Il vit dans l’instantané. On ne lit plus les articles, on se contente des liens ! Le livre, version papier, risque-t-il ainsi de disparaître ? La lecture, c’est le temps, le plaisir, la réflexion, le recul et le discernement. Les temps modernes, pour ne pas paraphraser Charlie Chaplin, ne sont-ils pas en train de remettre en cause notre conception et vision ? Avec ce déferlement et défoulement informatifs, ces Fake news, ce robinet télévisuel…ne sommes-nous pas en train de passer à côté de l’essentiel ? Trop d’infos ne tue pas la vraie info ? Et tout le monde est débordé.

Les recettes pédagogiques, le système universitaire, la recherche…On se pose la question de l’utilité du prof au moment où le savoir universel est à bout d’un clic ! L’organisation d’un salon, question de voir les nouveautés et l’actualité au moment où ces mêmes livres sont disponibles via les versions électroniques !

Ainsi est la tendance. Mais il y aura toujours des irréductibles dont le livre papier n’est pas seulement un médium, mais un objet. Rien ne peut remplacer le plaisir de toucher un livre qui vient d’être édité, de le humer et d’en entamer la lecture avec gourmandise. A vos livres !