Blog de Jamal Berraoui

En réponse à Aujjar par ( Jamal Berraoui )

Mohamed Aujjar est un véritable militant responsable du RNI et non pas une pièce rapportée. Avec Mustapha Yaznasni, en particulier sur la question des droits de l’homme, ils ont oeuvré pour débarrasser ce parti de l’étiquette << parti administratif >>. Il a été ministre des Droits de l’homme dans le premier gouvernement de Youssoufi, son
parcours est fort honorable, son indépendance intellectuelle est certaine.
Il vient de déclarer << il faut arrêter de faire dans l’auto-jubilation concernant nos relations avec l’Afrique. Le Maroc a de très mauvais rapports avec des pays importants tels que l’Algérie, le Nigéria et l’Afrique du Sud >>. Le constat est vrai, mais en homme politique, Aujjar sait très bien que son interprétation est fausse.
Les trois pays qu’il cite ont constitué depuis plusieurs années un axe dont l’un des piliers est la position anti-marocaine. Ce n’est pas Rabat qui a déclenché les hostilités avec le Nigéria ou l’Afrique du Sud. Ce sont ces deux pays qui ont, systématiquement, pris partie contre les intérêts nationaux et pas seulement sur la question de l’intégrité territoriale.
Maintenant, quel est le poids réel de cet axe dans le continent ? La sphère d’influence de l’Afrique du Sud, en termes diplomatique mais aussi économique, se limite à quelques pays limitrophes. Le Nigéria, un géant aux pieds d’argile, ingouvernable, miné par le terrorisme ethnique, a vu son influence décliner au point de s’approcher d’Epsilon. Quant à l’Algérie, la momification du système, l’enfermement dans le schéma de la guerre froide, en fait que même les pays frontaliers, en dehors du Maroc, s’en détachent. Seule la Mauritanie par souci d’équilibre, maintient des rapport intenses avec Alger. Cet axe est à la dérive, ce qui donne encore plus d’éclat à la percée de la diplomatie marocaine. Là où Aujjar a raison, c’est que les potentialités de ces trois pays sont importantes. Mais le Maroc est une grande nation qui a des intérêts à défendre, une histoire à respecter. Il n’est pas question de mendier de bonnes relations avec des pays, juste parce qu’ils ont un potentiel économique. 

 
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