Entreprises & Marchés

Energie et leadership, moteur de croissance pour l’entreprise

Thami Ghorfi, président-fondateur de l’ESCA, et Alain Goudsmet, directeur du « Mentally Fit Institute » lors de la conférence.

Quel rôle pour le leader au sein d’une organisation ? Comment fructifier l’énergie de tous les collaborateurs autour du même objectif. Autant de questions que se posent de nombreux dirigeants

C’était un rendez-vous incontournable pour le monde du management. Et le nombre de personnes ayant assisté à la conférence montre bien son importance. La rencontre organisée le 19 juin à Casablanca par l’ESCA sous le thème « Energie et leadership au service de la performance» était riche en enseignements. Thami Ghorfi, président-fondateur de l’ESCA, et Alain Goudsmet, coach international et directeur du « Mentally Fit Institute » ont saisi cette occasion pour revenir sur les fondamentaux dont un chef d’équipe au sein d’une entreprise a besoin pour mener à bien sa mission, en vue de fédérer tous les membres de son équipe autour du même objectif. Même s’il n’existe pas de style de management universel qui fonctionne dans toutes les entreprises ou dans tous les pays, il n’en démeure pas moins qu’il y a des qualités qu’on est censé avoir pour être un manager. Pour Thami Ghorfi, il est primordial pour tout leader dans une entreprise d’avoir un esprit d’équipe, et surtout de définir un cap pour l’ensemble des collaborateurs. « La vraie question, pour moi est de savoir si l’on croit au projet pour lequel on se lève chaque matin pour aller bosser », a lancé d’entrée Thami Ghorfi. Il a également fait remarquer que dans la culture marocaine, le brillant collaborateur, qui remplit ses responsabilités et fait son travail à temps, est toujours surchagé. «Alors qu’on doit chercher à développer les capacités de cet individu », a souligné le directeur de l’ESCA. Pour Alain Goudsmet, « le leadership doit rendre les gens intelligents». Il explique que le leader n’est pas celui qui cherche à écraser les autres collaborateurs, mais plutôt, celui qui fait émerger des talents au sein d’une équipe. Selon le directeur du « Mentally Fit Institute », des « pit stop » sont importants pour de bons résultats en équipe. 

Impliquer plutôt qu’imposer

C’est une technique, appelée « stratégie des arrêts », qui permet de marquer des pauses répétées, en vue de faire des débriefings pour analyser les résultats, rappeler l’objectif principal aux collaborateurs. Cette stratégie, jugée primordiale par les deux conférenciers, permet surtout de recharger son énergie. Thami Ghorfi et Alain Goudsmet insistent sur l’intensité du débriefing. Pour eux, cela doit représenter un vrai moment de partage, dans la mesure où ces pauses permettent de redéfinir le cadre, c’est-à-dire la vision de l’entreprise. Autre chose, avec la jeune génération d’aujourd’hui et tous les changements induits par la mondialisation, les deux conférenciers pensent qu’il faut plutôt chercher à impliquer et non à imposer. L’organisation ou l’entreprise doit éviter de se concentrer abusivement sur le cadre au détriment des employés, ont-ils aussi fait remarquer. Par ailleurs, selon les résultats d’une étude publiée en 2012 par IBB Management-Alliance de Korn/Ferry International, la première du genre au Maroc, on se rend bien compte de la typologie du leadership marocain. Il ressort de cette enquête que le style de management marocain et français ont beaucoup de similitudes, dues aux influences culturelles et à la proximité géographique. Le style de management français et marocain rentrent dans la catégorie de « management intellectuel», caractérisé par un management exigeant et par la prise de décision rapide et simple. IBB Management fait, toutefois, remarquer également qu’une poignée de dirigeants marocains adoptent le «management social », qui privilégie les stratégies d’innovation pour explorer de nouveaux marchés. Cette enquête menée auprès de 60 dirigeants au Maroc (février-avril 2012) montre que 72% des dirigeants marocains sont motivés par la notoriété de l’entreprise et le challenge du poste, 72% sont également motivés par le développement personnel, 62% par les réalisations et 59% par la rémunération. 

 
Article précédent

Coupe du monde 2014 : Des supporters français brûlent un drapeau algérien à Bourges : la justice ouvre une enquête

Article suivant

Manœuvres algériennes par ( Jamal Berraoui )