Enseignement: Medersat.com lance les cours à distance
C’est le nouvel axe de développement de l’enseignement du chinois au Maroc. La fondation BMCE va lancer l’enseignement du Mandarin à distance dans ses écoles de Bouskoura, Ouled Larbi et Ouahdana à Nador. Retour sur une langue qui ouvre bien des portes.
Amine Fikri avait des envies d’ailleurs. Se créer une nouvelle vie, dans une nouvelle contrée, pleine de richesses culturelles et de nouveautés. En 2009, il prend l’ avion pour un pays lointain, la Chine. Avec armes et bagages. Il pose alors ses valises à Shanghai. «Je suis parti en Chine, pensant que, parlant anglais, je pouvais me débrouiller. Au téléphone, lorsqu’on me répondait par un «Ouais», j’en déduisais que mes interlocuteurs parlaient également français. Erreur. En fait, dans ce pays, il est assez rare que l’on parle l’anglais ou toute autre langue que le chinois,» explique ce jeune marocain qui depuis, a appris le chinois. Bien plus, il a même ouvert un centre de langues dans l’Empire du milieu, en plus de ses activités d’intermédiation, au service du business entre la Chine et le Maroc.
Il faut dire qu’au Maroc, cette tendance d’apprendre le chinois, s’affirme de jour en jour. C’est ainsi que la BMCE Bank et l’Institut Confucius, lancent l’enseignement à distance du mandarin, depuis les écoles medersat.com à Bouskoura dans la province de Nouaceur à Casablanca, Ouled Larbi et Ouahdana à Bni Ensar, province de Nador. Entre le cours massif en ligne, l’enseignement à distance et la promotion du chinois au Maroc, la passion d’Othman Benjelloun de promouvoir le mandarin dans le Royaume, passe un nouveau cap. Mais que peut-on faire de cette activité? L’enseignante en chinois, Xiao Gang Chen explique: «les Marocains apprennent essentiellement le chinois pour les affaires. Parmi ces derniers, il n’est pas rare que certains ont déjà des relations commerciales avec la Chine. D’autres, apprennent le chinois dans le but de travailler dans une entreprise chinoise. Mais l’idée de préparer l’avenir est également présente, comme en témoigne le fait que ce sont aussi parfois, des parents qui poussent leurs enfants à apprendre cette langue».
Parler Mandarin en Chine
Mais pour apprendre cette langue, Fikri lui, voit les choses différemment: «il faut réellement aller en Chine en immersion, apprendre les us et coutumes des chinois continentaux. Il faut une certaine dose de sincérité et d’intérêt. Ecouter de la musique, voir des films, aimer la cuisine chinoise. Sinon, on passe à côté de quelque chose». C’est l’option qu’a choisie Kenza Halloul. Partie en chine pour étudier la médecine chinoise, elle a suivi les cours en mandarin et en anglais. Quelques années plus tard, diplômée dans ces différentes disciplines, elle officie comme traductrice interprète, aux conférences internationales de médecine chinoise. «On ne peut apprendre le chinois qu’en immersion en Chine. Et encore, le mandarin est un chinois simplifié, à la différence du cantonnais, le «old chinese», infiniment plus complexe».
Xiao Gang Chen confirme: «les Marocains sont excellents pour apprendre la prononciation, mais ils ont des difficultés pour mémoriser les idéogrammes. Donc parler n’est pas un problème pour eux, mais lire et écrire… c’est une autre histoire. D’ailleurs, les hommes d’affaires viennent essentiellement pour parler et négocier, pas pour lire le journal», affirme-t-elle.
Mais dans les écoles medersat.com, le projet d’Othman Benjelloun, est réellement de pousser toute une génération de jeunes marocains à devenir sinophones. L’enseignement à distance n’est, en somme, qu’une manière de promouvoir la langue, en maximisant les capacités déjà existantes.
Et pour Kenza Halloul? Elle continue d’utiliser ses connaissances, lorsque Fikri lui, «brûle les planches» à Shanghai et enseigne le chinois en Chine…