Enseignement

Enseignement Supérieur Privé au Maroc : les filières sur lesquelles il faut miser

Avec le Bac en poche, faire le choix de son avenir professionnel n’est pas une mince affaire. Les nouveaux bacheliers doivent faire le choix qui les mènera rapidement à l’emploi. Quelques filières qui forment et qui recrutent.

Moment décisif dans la vie de ces milliers de jeunes qui s’apprêtent annuellement à quitter le lycée pour intégrer un nouveau monde qui déterminera leur futur professionnel. Pour les nouveaux bacheliers, soucieux de suivre des formations qui offrent des débouchés variés, les filières d’avenir identifiées par les pouvoirs publics, notamment les stratégies sectorielles, sont autant de secteurs à fort potentiel d’emploi. Selon les observateurs de l’évolution du marché, «les filières qui ont la cote sont sans aucun doute celles en rapport avec les métiers mondiaux, potentiel de développement économique et de création d’emploi». En termes de secteurs, l’automobile, l’aéronautique, l’offshoring, la logistique et les énergies renouvelables recrutent en masse, du moins jusqu’avant la crise du Coronavirus qui, non seulement n’a pratiquement épargné aucun secteur économique, mais a donné un coup de frein à l’élan de croissance qu’enregistrent ces métiers mondiaux du Maroc des années durant. En industrie aussi, plusieurs spécialités sont très demandées, comme la gestion de production, l’informatique industrielle, et la qualité, hygiène et environnement. La filière électrique est également très prisée. Autrement dit, il faut garder à l’esprit que les besoins du pays en ressources humaines qualifiées sont énormes et touchent tous les secteurs d’activité, malgré l’actuelle crise économique qui devrait être dépassée avant la fin des études supérieures des nouveaux bacheliers. « La gestion des ressources humaines, la santé, la grande distribution, l’enseignement, l’audit et le conseil, la vente, le tourisme, tous les secteurs ont besoin de compétences. En fait, en dépit des effets conjoncturels, quelle que soit la filière, les besoins du Royaume sont loin d’être couverts et des jeunes bien formés ont toujours leur place», souligne un consultant en ressources humaines. Toutefois, les professionnels observent en revanche un recul dans certaines filières comme réseaux & télécoms, certains métiers de l’informatique et génie des procédés, vu la saturation du marché.  Voici 5 secteurs d’avenir à  prendre en compte :

Energies renouvelables 

Voilà un secteur à fort potentiel d’emplois aussi, puisqu’il est en pleine croissance. Quelques chiffres : le Maroc ambitionne de porter la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique national à 42% en 2020 et à 52% en 2030. Certains rapports estiment que les secteurs industriels de l’éolien, du photovoltaïque et du thermosolaire concentrés pourraient représenter jusqu’à 5% de la valeur totale des biens produits en 2030 en cas d’investissement massif dans la production d’électricité d’origine renouvelable. C’est dire que cette projection augure d’importantes opportunités en termes d’emplois. Une estimation a même été avancée. Pour chaque milliard d’euros investis dans le secteur, il y aurait des emplois directs et indirects évalués à 104.000 par an. Pour se donner le moyen de réussir ces objectifs, le Maroc capitalise sur la formation en tant que facteur clé dans cette stratégie. Aujourd’hui, le Royaume est le pays le plus avancé d’entre les pays du Maghreb en termes d’énergies renouvelables, du fait de sa forte dépendance vis-à-vis des importations d’énergie, selon la Banque Africaine de Développement (BAD). Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) prévoit la création de 2.000 nouveaux emplois dans le secteur des énergies renouvelables d’ici 2023.

Technologies de l’information et de la communication

Les Technologies de l’information et de la communication (TIC), restent toujours une vague à prendre. Ces secteurs que représentent les banques, les PME ou encore les multinationales et pour l’informatique essentiellement, sont en demande de profils variés et pour divers domaines: administratifs, techniciens ou ingénieurs. 

Ce n’est pas un hasard si les ingénieurs informaticiens se font rares sur le marché marocain. Alors que le Royaume accueille des projets internationaux de grande envergure, le déficit en compétences qualifiées se fait sentir. Cette panne d’ingénieurs informaticiens est principalement due à leur expatriation. Très souvent, des cabinets étrangers viennent au Maroc pour des recrutements en masse. Selon l’Apebi (Fédération des technologies de l’information, des télécommunications et de l’offshoring), ils sont entre 50 et 100 à quitter le pays chaque mois. Au-delà, la demande existe pour d’autres profils. En effet, Internet est une source importante de créations d’emplois en commençant par les développeurs, les infographistes, les webmasters spécialistes en télécommunications qui restent très prisés. La tendance a également permis l’émergence de nouveaux métiers tels que les community et traffic managers, ainsi que les profils liés au web-marketing. Le Maroc est conscient du fait que l’usage des technologies de l’information est un facteur essentiel pour l’émergence de la société du savoir. De ce fait, les TIC constituent un des secteurs prioritaires de développement du Maroc. La plupart des établissements supérieurs privés ont développé des filières dans ce sens. En effet, avec l’émergence des nouvelles technologies et l’utilisation croissante des réseaux sociaux, les entreprises se battent pour recruter des profils pointus en communication digitale. 

Agroalimentaire

C’est l’un des piliers de l’économie marocaine. L’industrie agroalimentaire bénéficie d’une forte demande intérieure et internationale. Elle contribue à environ 35% au PIB industriel (8% du PIB national). Le secteur est boosté encore plus par le plan Maroc Vert, qui a renforcé la restructuration des filières existantes (fruits et légumes, corps gras, huile d’olive, agrumes…), mais aussi le développement de nouvelles filières à fort potentiel à l’export (transformation des fruits et légumes, produits de l’olive et de l’argan, les épices et les plantes aromatiques). «Il existe un déficit en main-d’œuvre formée à tous les étages dans notre industrie, notamment du côté des techniciens et des ingénieurs spécialisés, ce qui impacte directement notre compétitivité», regrette un industriel de l’agroalimentaire. Selon les professionnels, la majorité des instituts et écoles et instituts publics produisent des profils spécialisés en agriculture et non en agro-industrie. 

Logistique et transport 

Le génie industriel et logistique ne connaît pas le chômage. Orientée vers l’optimisation des flux grandissants de marchandises tant à l’import qu’à l’export, la stratégie nationale logistique se veut un levier de performance pour toutes les stratégies sectorielles du Maroc. Dans ce but, elle ambitionne l’organisation du transport et des flux de marchandises autour de 70 plateformes logistiques directement connectées aux ports et aux infrastructures autoroutières et ferroviaires et à proximité des sites de production et de consommation. A terme, le secteur planifie la création de quelque 80.000 emplois d’ici 2030. Dans ce sens, plusieurs établissements supérieurs privés, assurent des licences professionnelles en logistique. 

Tourisme et hôtellerie

Même si ce secteur est l’un des plus affectés par la crise du nouveau coronavirus, il reste parmi les principaux employeurs. Il participe jusqu’avant la crise à hauteur de 8% du PIB et emploie près de 600.000 personnes, selon la Confédération nationale du tourisme (CNT). D’après les experts de la filière, le tourisme devrait retrouver son niveau d’avant crise au plus tard en 2023. C’est pour dire que les horizons s’annoncent prometteurs, d’autant plus qu’il s’agit d’un secteur sur lequel le Maroc parie pour booster sa croissance. Une projection confortée par l’arrivée constante de grandes enseignes hôtelières au Maroc en offrant des milliers d’opportunités à saisir. A noter qu’avant la crise, chaque année, 14.000 nouveaux lits sont créés dans l’hôtellerie. Ce qui représente beaucoup d’opportunités pour les jeunes, surtout ceux qui ont des profils pointus pour ce secteur avec un fort besoin en compétences. A noter que ces dernières années, l’offre de formation privée dans le tourisme et l’hôtellerie s’est améliorée. 

 
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