Covid-19

Événementiel : les professionnels veulent pousser le gouvernement à lâcher du lest

Interdits d’activité depuis le début de la pandémie, les professionnels de l’événementiel voient leur secteur périr, emportant avec lui de nombreux acteurs qui n’ont pas les moyens pour tenir le coup. D’autant plus que dans le même temps, les autorités ferment les yeux sur les mariages qui sont organisés ici et là dans plusieurs villes.

Soirées privées, mariages, avec des rassemblements de dizaines de personnes : malgré les mesures restrictives qui ont plongé nombre de secteurs économiques dans la déprime, notamment le secteur de l’événementiel, de nombreux rassemblements sont organisés sous le regard tolérant des autorités. Alors même qu’en totale contradiction avec cette ʺpassivitéʺ devant ces rassemblements dans plusieurs quartiers, le ministère de l’Intérieur s’obstine à refuser que les professionnels de l’événementiel reprennent leurs activités, même avec un nombre restreint de personnes.

Deux poids, deux mesures ?

Répondant aux questions de la CGEM à la Chambre des Conseillers fin Octobre, le ministre de l’Intérieur avait été catégorique : « on ne peut autoriser les acteurs de l’événementiel à reprendre ». Mais quelques jours plus tard, son Chef, le Premier ministre, a eu à présider la cérémonie de clôture de la conférence organisée à l’occasion de « La journée mondiale des villes », dans un format hybride, rassemblant des dizaines de personnes. D’où la question : les événements organisés par les professionnels sont-ils plus dangereux, plus propagateurs du virus que ne le sont les mariages et soirées qui accueillent eux aussi des dizaines de personnes ? Le Ministère n’apporte aucune réponse à ce questionnement.

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D’ailleurs, ce point fait partie des revendications du GPPEM (Groupement Professionnel des Prestataires de l’Evènementiel du Maroc) qui est en pleine négociation avec leur Ministère de tutelle pour mettre la pression sur le gouvernement. Ce, afin qu’il autorise de nouveau les professionnels du secteur à organiser des événements pouvant compter entre 50 et 100 personnes. « Le groupement se demande pourquoi les autorités voient dans les événements de 50 à 100 personnes un danger, alors que des rassemblements se font tous les jours dans les souks, les marchés, les centres commerciaux, les cafés, les restaurants…. Et si ces rassemblements ne représentent pas une source de foyer de contamination, ceux du secteur de l’événementiel le sont encore moins », rapporte un confrère. Le Groupement compte trouver un terrain d’entente avec le Gouvernement, pour pouvoir annoncer quelque chose d’optimiste la semaine prochaine selon une source dans le secteur. Pour un professionnel des médias et de l’événementiel, « on ne cherche pas à enlever le pain de la bouche de ceux qui organisent ces mariages et soirées. Mais si les autorités interdisent aux entreprises d’organiser des événements, on ne peut pas permettre à d’autres de les organiser dans des endroits où il y a plus de proximité que dans les rassemblements gérés par des professionnels ».  

2021 déjà foutue, espoir pour 2022

En attendant, ces bonnes nouvelles concernant la reprise, même restreinte de l’activité, le secteur attend toujours les premières concrétisations du contrat-programme signé avec le Gouvernement. « On n’a encore rien reçu de la CNSS ; nous restons dans l’attente de cette aide promise par l’Etat », avance Sidi Mohamed Rahal Essoulami.  Avec le manque de visibilité, le secteur a déjà enterré l’année prochaine. Deux années blanches presque sûres pour l’événementiel. « Même en 2021, il n’y a pas de grande chance de travailler. Il faut savoir que dans notre secteur, tout ce qui est grand événement (rencontres d’organisations internationales, séminaires, etc.) se prépare 6 à 12 mois à l’avance. Actuellement, tous ces genres d’événements grandioses sont reportés en 2022 », explique le patron du traiteur Rahal. Une situation qui appelle à une réaction d’urgence si l’on ne veut pas voir le carnage dans le secteur perdurer…

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